Un livre de Denis Lensel
Un livre de Denis Lensel
Denis Lensel a publié récemment un nouvel ouvrage intitulé Insupportables catholiques ! avec pour sous-titre Du bon usage d’une discrimination négative (Paris, François-Xavier de Guibert, 2006, 187 pages, 18 €.)« Ce livre, écrit au titre de simple fidèle et d’observateur devenu témoin, écrit-il dans l’avant-propos, s’adresse surtout au public, fréquemment sollicité par les leurres des manifestes « modernistes » (lire la suite) : une intelligentsia qui a jeté par-dessus bord la boussole chrétienne nous sommée de rejoindre le troupeau des moutons de Panurge en nous jetant dans le maëlstrom du matérialisme pratique contemporain. »
L’ouvrage comprend huit chapitres. Le premier, « la « Génération Benoît XVI » après la « Génération Jean-Paul II », montre l’action du Saint-Esprit dans l’Église et dans le monde et voit dans les Journées mondiales de la jeunesse une préfiguration progressive de l’Église de demain. Le chapitre II étudie « le drame d’un intellectualisme sans Dieu », un intellectualisme qui cherche à évacuer la foi chrétienne en oubliant l’apport libérateur de l’Évangile. Cette entreprise risque de provoquer un recul spirituel en détruisant les acquis de l’évangélisation. À cette fin, toute une intelligentsia s’est laissée gagner par la tentation de passer avec le monde politique moderne un traité de déracinement du christianisme en Europe et en Occident.
Au chapitre III l’auteur indique que « la liberté intérieure de l’Église catholique est mise en accusation en vain ». L’Église se voit reprocher un grief majeur : elle refuse d’entrer dans le moule du monde moderne à la modernité indéfinie… Mais la liberté intérieure des croyants peut rester hors d’atteinte des accusateurs publics d’aujourd’hui, quand elle s’appuie sur une spiritualité forte. « Le syndrome de la concession perpétuelle » est le sujet du chapitre IV. La France naguère fille aînée de l’Église est-elle devenue un pays de démission faute de se reconnaître comme un pays de mission ? s’interroge Denis Lensel. Le catholicisme est dénoncé comme « exculturé », autrement dit proscrit de la modernité.
Nous sommes face à une alternative : « un individualisme imposé collectivement ou un sursaut commun ? » (chapitre V). Un conformisme grégaire est opposé au magistère de l’Église : on fait croire à chaque individu qu’il est libre, tout en le livrant systématiquement au conditionnement de ses propres caprices et de ses propres pulsions. Mais un sursaut est possible, comme on le voit chez les jeunes à l’occasion des J.M.J. Le chapitre VI rappelle que « l’Église est une famille spirituelle, et non pas une institution temporelle ». La mise en cause de l’Église comme une « institution » bureaucratique qui aurait été conçue comme fin en soi est inadéquate, car Elle est une vaste famille humaine, spirituelle, fondée sur l’Incarnation de Jésus-Christ.
Au chapitre VII, nous abordons « un défi majeur à relever par les chrétiens : une nouvelle récusation de la notion de nature humaine et de la notion d’ordre naturel, et donc un reniement de la création divine ». Les chrétiens doivent contrecarrer aujourd’hui une volonté de détruire la souche même de la famille. Après l’Église et le noyau familial, on s’attaque à la notion même de nature. Une régression sans précédent est à craindre, de par une révolte contre la Création divine. Mais la vérité de la vie familiale réelle peut témoigner de la supériorité de cette « Église domestique » qu’est la famille sur les utopies temporelles déstructurations. Le dernier chapitre traite du « combat permanent de l’Église contre un monde inhumain, un monde indigne de Dieu et de l’homme file Dieu ». C’est le combat des défenseurs d’une humanité blessée, des artisans de la paix d’une humanité libérée dans sa plénitude, dans une association à l’achèvement de la création divine à la suite du Christ.
En conclusion, l’auteur redemande : « Mais où est l’Église ? » Elle est d’abord, et elle doit demeurer sur le chemin du Christ, Dieu fait homme pour sauver l’humanité. C’est-à-dire sur le chemin de l’amour. Cette Église, l’Église du Christ, se trouve là où les scribes d’aujourd’hui ne l’attendent pas : chez les humbles, chez tous ceux qui savent que l’amour du Christ les libère.
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