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mercredi 31 octobre 2012

Dons gratuits (3)

Dons gratuits (3)

« Cependant la grâce a été donnée à chacun selon ce qu’il a plu au Christ d’en faire le don » (Éphésiens 4, 7). Nous devons être bien conscients que tout ce que nous possédons est donc de Dieu. « Quas-tu que tu ne l’aies reçu ? » (1 Corinthiens 4, 7). C’est pourquoi l’Apôtre peut nous exhorter en ces termes : « Oui, je le dis en vertu de ce qui m’a été donné pour vous tant que vous êtes : n’ayez pas de vous-mêmes une opinion trop flatteuse ; mais ayez une opinion qui convienne à votre modestie, chacun selon le degré de foi que Dieu lui a départie » (Romains 12, 3). Nous serions bien avisés de cultiver l’humilité, en ne nous attribuant pas les mérites gratuits de notre Seigneur Jésus-Christ, et de témoigner de notre reconnaissance pour ces cadeaux surnaturels qui nous habilitent à poursuivre efficacement la sainteté.
« Tu dois demeurer vigilant, afin que tes succès professionnels, ou tes échecs (lire la suite) — et ces derniers ne manqueront pas d'arriver — ne te fassent pas oublier, ne serait-ce qu'un instant, la gloire de Dieu, qui est la véritable finalité de ton travail! » (saint Josémaria, Forge, n° 704). Saint Paul reconnaît que « nous avons des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée : si c’est la prophétie, que ce soit en proportion à la foi ; si c’est le ministère, dans le ministère ; si c’est l’enseignement, dans l’enseignement ; si c’est l’exhortation, dans l’exhortation ; que celui qui donne le fasse sans arrière-pensée ; celui qui préside, avec zèle : celui qui exerce la miséricorde, avec affabilité » (Romains 12, 6-8). Et nous n’avons pas à ambitionner des dons que nous n’avons pas reçus, des qualités dont nous sommes dépourvus. Contentons-nous, et ce n’est pas peu de chose, de faire fructifier les talents reçus. Quand nous y serons parvenus, nous pourrons peut-être nous poser des questions. Mais, en réalité, nous n’aurons à rendre des comptes de notre gestion qu’au moment de paraître devant notre Dieu et Père, Juste Juge en même temps, et Rémunérateur. « Le potier n’est-il pas maître de l'argile pour faire de la même masse tel vase pour un usage noble et tel autre pour un usage profane ? » (Romains 9, 21). En effet, « de même que ce potier, ne puis-je pas ainsi vous traiter ? […] Oui, comme l’argile est dans les mains du potier, ainsi vous êtes dans ma main » (Jean 18, 6).La créature va-t-elle se rebeller contre son auteur ? (à suivre…)

Dons gratuits (2)

Dons gratuits (2)

Le moment venu de leur donner leur paye aux ouvriers de la vigne, « il dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et règle leur salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.’ Ceux d’autour de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier. Quand vinrent les premiers, ils crurent qu’ils recevraient davantage » (Matthieu 20, 8-10). Pourtant, ils auraient dû se rappeler sur quelle base ils s’étaient mis d’accord le matin, à la troisième heure.
En recevant, eux aussi, un denier – comme convenu, encore une fois – « ils murmuraient contre le propriétaire. ‘Ces derniers, disaient-ils, n’ont fait qu’une heure et tu les a traités comme nous qui avons supporté le poids du jour et de la chaleur » (Matthieu 20, 11-12), ce qui n’était sans doute pas négligeable. Mais pour que tort il y ait, il faudrait un acte qui lèse les droits des individus. Or, (lire la suite) « n’est-ce pas d’un denier que tu as convenu avec moi ? Prends ton dû et va-t-en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? Ou as-tu l’œil envieux parce que je suis bon ? » (Matthieu 20, 13-15). Ici, le Seigneur donne la même rétribution à chacun, indépendamment du temps réellement passé à travailler, parce que cette parabole vise la récompense finale de la vie éternelle, qui sera identique pour tous ceux qui seront restés fidèles à Dieu, quel que soit le moment de leur vie où ils se sont attachés à lui, où ils se sont laissés embaucher à sa vigne. Mais pour y parvenir, il faut développer les talents reçus de Dieu et qui, eux, sont variés et divers selon chacun. C’est également l’enseignement qui ressort de la parabole des talents, appelés des mines chez saint Luc. « Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour y recevoir la dignité royale et revenir ensuite. Appelant dix de ses serviteurs, il leur remit dix mines et leur dit : ‘Faites-les valoir jusqu’à mon retour’ » (Luc 19, 12-13). Étant enfin de retour, déjà investi de ses pouvoirs royaux, le souverain appelle ses serviteurs « auxquels il avait remis l’argent, pour savoir ce que chacun en avait retiré ». Le premier se présenta et dit : « Seigneur, ta mine a rapporté dix mines. » Le second vint et dit : « Ta mine, Seigneur, a produit cinq mines. » Puis l’autre vint et dit : « Seigneur, voici ta mine, que j’ai tenue serrée dans un linge, car j’avais peur de toi » (Luc 19, 15-21). Dans cet exemple, le maître donne la même somme au départ, montrant par là qu’il est libre d’agir comme il l’entend, et que ce n’est pas tellement la question de la quantité reçue qui compte, que la façon de la mettre en valeur, que le sérieux apporté à en tirer le meilleur profit possible, à effectuer le placement le plus rentable. Or, « y a-t-il affaire plus importante que celle de la vie éternelle ? » (saint Josémaria, Chemin, n° 235). (à suivre…)

lundi 29 octobre 2012

Dons gratuits (1)

Dons gratuits (1)

Une constante de la vie des enfants de Dieu est que c’est toujours Dieu qui prend l’initiative de venir à nous et de nous introduire dans son monde à lui. C’est lui qui appelle qui il veut et comme il l’entend. De sorte que « chacun tient de Dieu son don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre » (1 Corinthiens 7, 7). Il s’agit de dons variés. Tous ne reçoivent pas les mêmes, ni avec la même intensité. Cela dépend de la répartition opérée par Celui qui est le Maître souverain de l’univers et de qui proviennent tous les biens. « Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés : tout don de racheté et tout cadeau parfait proviennent d’en haut, descendent du Père des lumières, qui ne connaît ni variation ni obscurcissement passager » (Jacques 1, 16-17), c’est-à-dire qui reste immuable dans ses desseins et décisions.
De fait, « c’est dans son libre vouloir qu’il nous a enfantés par la parole de vérité » (Jacques 1, 18), car (lire la suite) nous ne sommes pas « nés ni du sang, ni d’un vouloir charnel, ni d’un vouloir humain mais de Dieu » (Jean 1, 13), et ce, « pour que nous soyons comme les prémices de ses créatures » (Jacques 1, 18). Dieu ne répartit donc pas uniformément ses biens, donnés toujours « en vue du bien commun. À l’un, en effet, c’est le discours de sagesse qui est donné par l’Esprit ; à un autre, le discours de science, selon le même Esprit ; à un autre la foi dans le même Esprit ; à un autre, des dons de guérison dans cet unique Esprit ; à un autre, le pouvoir d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, diverses sortes de langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Mais tout cela, c’est l’œuvre de l’unique et même Esprit, qui distribue ses dons à chacun en particulier selon son gré » (1 Corinthiens 12, 7-11). Il n’y a donc pas lieu de s’en étonner. Moins encore de s’en scandaliser, comme si un tel comportement de la part de Dieu pouvait être injuste à notre endroit. Car Dieu ne doit strictement rien et nous attribue par pure gratuité d’Amour exactement toutes les qualités qui sont à même de nous rendre pleinement heureux, dès notre séjour terrestre, dans l’attente de la béatitude paradisiaque. Notre Seigneur a entendu un jour nous faire comprendre l’absolue maîtrise de son Père sur tous les bienfaits qu’il nous accorde et sa liberté de décision à cet égard. Il s’agit de la parabole dite « des ouvriers de la onzième heure ». Un propriétaire a embauché tout au long de la journée des ouvriers pour aller travailler dans sa vigne, et il a convenu de leur salaire avec les premiers : un denier. (à suivre…)

samedi 27 octobre 2012

Un Dieu qui parle et écoute (2)

Un Dieu qui parle et écoute (2)

Enhardis par ces invitations réitérées, nous nous tournons vers lui avec confiance, et nous lui disons, dans notre prière : « Accueille, ô Seigneur, une juste requête, sois attentif à mon cri ; prête l’oreille à ma prière qui ne sort pas de lèvres hypocrites. […] Je t’invoque ; tu m’exauceras, ô Dieu ! Incline vers moi ton oreille, écoute ma parole » (Psaume 17, 1.6), ou, selon une autre traduction, « je t’appelle, toi le Dieu qui répond ». C’est bien cet aspect qui nous intéresse et que nous retenons ici.
Je ne crie pas en vain. Ma supplication n’est pas emportée par le vent brûlant du désert. Mais Dieu m’écoute et me répond, parce qu’il me tient en grande estime et que je suis constamment devant lui. « Alors que nous n’existions pas encore, nous étions déjà prévus, et nous étions déjà connus » de lui (lire la suite)(saint Augustin, Sermon 6, 3). Que sont pour l’homme les idoles qu’il s’est fabriquées ? Rien. Que peuvent-elles lui apporter ? Rien, si ce n’est une satisfaction illusoire qui relève de l’autosuggestion. Tandis que Dieu, le vrai Dieu, l’Unique, est notre Père. Une véritable relation peut donc s’établir avec lui, fondée sur des liens solides, des liens plus forts que ceux du sang. Où, plus précisément, scellés par le Sang versé par Dieu le Fils sur la Croix. Quand les 400 prophètes de Baal invoquèrent leur faux dieu, en se tailladant « selon leur coutume, avec des épées et des lances, jusqu’à l’effusion du sang » (1 Rois 18, 28), le prophète Élie a beau jeu de se moquer d’eux. « Criez plus fort, leur enjoint-il, car c’est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage ; peut-être il dort et il se réveillera ! » (1 Rois 18, 27). Le prophète manie l’ironie, car il sait à quoi s’en tenir. Ils ont beau s’époumoner et se blesser, ils n’obtiennent nulle réponse. Ils ne pouvaient pas en recevoir. Alors Élie, lui, va se faire écouter d’une manière magistrale, après avoir pris toutes sortes de précautions qui vont renforcer le caractère spectaculaire et irréfutable de l’intervention divine : « Il bâtit avec ces pierres un autel au nom du Seigneur ; puis, ayant fait autour de l'autel un fossé de la capacité de deux mesures de semence, il arrangea le bois, coupa le taureau par morceaux et le plaça sur le bois. Et il dit : « Remplissez d'eau quatre cruches, et versez-les sur l'holocauste et sur le bois. » Il dit : « Faites-le une seconde fois » ; et ils le firent une seconde fois. Il dit : « Faites le une troisième fois » ; et ils le firent une troisième fois. L'eau coula autour de l'autel, et il fit remplir aussi d'eau le fossé. […] Exauce-moi, Seigneur, exauce-moi ! Afin que ce peuple reconnaisse que toi, Seigneur, tu es Dieu, et que c'est toi qui ramène leur cœur en arrière. » Alors le feu du Seigneur tomba, et il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et absorba l'eau qui était dans le fossé » (1 Rois 18, 32-35). (fin)

vendredi 26 octobre 2012

Un Dieu qui parle et écoute (1)

Un Dieu qui parle et écoute (1)

Notre Dieu n’est pas un Dieu muet, à la différence des dieux que les hommes se sont fabriqués à eux-mêmes, mais auxquels ils n’ont pu donner ce qu’ils ne possèdent pas en propre. Ce sont des divinités qui ont une langue et qui ne parlent pas, car à quoi sert-il de leur mettre une langue de bois ou en pierre, si elle n’est pas animée ? « Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. Elles ont une bouche, et ne parlent point ; elles ont des yeux, et ne voient point. Elles ont des oreilles, et n'entendent point ; elles ont des narines, et ne sentent point. Elles ont des mains, et ne touchent point ; elles ont des pieds, et ne marchent point ; de leur gosier elles ne font entendre aucun son. Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font, et quiconque se confie à elles ! » (Ps 115, 4-8).
Notre Dieu est d’un autre calibre, si je puis m’exprimer ainsi. C’est un Dieu auquel nous nous adressons (lire la suite) avec la ferme conviction, fondée sur l’expérience de plusieurs millénaires, qu’il nous écoute et qu’il nous répond. En effet, « après avoir, à plusieurs reprises et en diverses manières, parlé autrefois à nos pères par les Prophètes, Dieu, dans ces temps qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses » (Hébreux 1, 1-2). Le Dieu des chrétiens est un Dieu qui parle, qui s’exprime. Et sa Parole a une puissance créatrice. « Dieu dit : « Que la lumière soit ! » et la lumière fut. […] « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. » Et il en fut ainsi » (Genèse 1, 6.9). Cette Parole retentit tout au long de l’histoire. Jésus dit au paralytique – nous sommes donc à Capharnaüm – « lève-toi, prends ton lit, et va-t-en chez toi. Il se leva, et s’en alla dans sa maison » (Matthieu 9, 6-7). Nous n’avons pas affaire à une parole creuse ou vaine, comme il s’en échange tant entre les hommes. C’est une parole qui porte, agissante, efficace. Il en va ainsi parce que Dieu est Tout-Puissant et qu’il est le maître du ciel et de la terre, qu’il a créés et qu’il maintient dans l’existence. Notre Dieu est un Dieu qui attend que nous nous adressions à lui, que nous formulions nos demandes, empressé qu’il est de nous venir en aide, selon son « temps » à lui. Il ne cesse de nous dire : « Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et l'on ouvrira à qui frappe » (Matthieu 7, 7-8). (à suivre…)

mardi 23 octobre 2012

Unions homosexuels

Unions homosexuels

Voir sur les unions entre personnes homosexuelles la position de l'Eglise.

lundi 22 octobre 2012

Mariage homosexuel et adoption

Mariage homosexuel et adoption

10 BONNES RAISONS DE NE LÉGALISER NI LE MARIAGE ENTRE PERSONNES DU MÊME SEXE, NI L’ADOPTION PAR DES PARTENAIRES DE MÊME SEXE Certains affirment que notre législation actuelle du mariage et de l’adoption serait liée à une conception religieuse de la société. On notera qu’en fait, aucun des arguments ici énumérés n’a de connotation religieuse. En revanche, on voit que s’affrontent une vision strictement individualiste et une approche sociale. 1. Le mariage : une forme de vie précise mais pas exclusive Le mariage est une forme particulière de vie commune. C’est le nom et l’institution juridique correspondant à l’engagement durable d’un homme et d’une femme qui souhaitent fonder une famille. Mais le mariage n’est pas un modèle universel. Il y a des célibataires, des concubins. Respecter vraiment les personnes homosexuelles, c’est les respecter aussi dans le fait de ne pas se plier au seul modèle du mariage, présenté ou perçu comme universel ou dominant. 2. Le mariage n’est pas la reconnaissance publique des sentiments (lire la suite) C’est se tromper sur la nature et la définition du mariage que de le considérer comme la reconnaissance sociale de l’amour, à laquelle pourraient aspirer tous ceux qui s’aiment sincèrement. On ne voit pas bien d’ailleurs l’utilité et la légitimité de la reconnaissance par les pouvoirs publics d’une relation amoureuse, la réalité la plus intime qui soit. Le mariage est en fait l’inscription de la filiation dans une institution stable, notamment pour protéger la mère (matri-monium) : il est en effet présumé que l’enfant d’une femme mariée a son mari pour père, avec les droits et les devoirs qui en découlent. 3. Le statut économique du mariage est lié à sa fonction sociale Si le mariage est perçu comme un modèle attractif, c’est en particulier en raison des facilités économiques qui y sont liées. Mais celles-ci ne sont justifiées que par le soutien que la société estime devoir apporter à ceux qui contribuent à son renouvellement par la transmission de la vie et le travail éducatif. Il ne s’agit pas d’une « niche » fiscale et sociale, mais d’une prise en compte de l’apport spécifique de ce mode de vie à l’effort collectif. Détachées de cette justification, les contours économiques du mariage n’ont plus de raison d’être. Les célibataires devraient alors avoir exactement les mêmes droits que les « mariés ». 4. Le mariage entre personnes de même sexe entraînerait en fait la fin du mariage civil L’orientation sexuelle n’a pas l’objectivité de l’identité sexuelle. L’expérience prouve qu’elle peut changer au cours de la vie et elle n’apparaît pas sur les cartes d’identité. Compte tenu de l’extrême souplesse de fait des obligations juridiques liées au mariage, rien n’empêcherait le cas échéant que deux hommes ou deux femmes totalement hétérosexuels se « marient » pour des raisons fiscales ou en vue d’un « regroupement » professionnel… Le mariage ne serait plus en réalité qu’une association contractuelle d’intérêts privés. On ne serait donc pas passé du PACS au mariage mais on aurait résorbé le mariage, institution sociale, dans le PACS, contrat privé. L’ouverture du mariage aux partenaires de même sexe reviendrait finalement à supprimer le mariage civil. 5. Conséquences logiques d’une déstructuration du mariage Pourquoi le mariage unit-il deux personnes ? Parce qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, en vue notamment de la procréation. Si l’on sort de ce modèle, pourquoi limiter à deux le nombre de partenaires ? C’est ainsi qu’un mariage à trois a été célébré au Danemark récemment. Dans le contexte français, la polygamie est devenue une question sociale sensible. Elle fait partie de l’expérience culturelle de certaines populations immigrées. Mais elle est aussi paradoxalement, certes sous une forme non juridique, le mode de vie assumé d’une frange de la population qui revendique ce droit aux partenaires multiples et simultanés. Le cas échéant, quels seraient donc les arguments probants qui permettraient de restreindre les ouvertures d’un « mariage » désormais détaché de son lien objectif avec la procréation ? Se posent d’ailleurs non seulement la question des partenaires multiples mais aussi celle des relations intrafamiliales ou intergénérationnelles. 6. Le mariage entre personnes de même sexe aggraverait le communautarisme Le tout nouveau « code de la laïcité et de la liberté religieuse » justifie l’obligation de ne marier religieusement que ceux qui se sont mariés civilement par un souci d’ « intégration dans l’espace public ». Si le mariage civil devenait totalement équivoque par rapport à ce que l’ensemble des religions entendent par mariage, cette lourde obligation du code pénal leur deviendrait inacceptable et elles demanderaient vraisemblablement sa suppression. Dans le contexte sensible de la montée des communautarismes en France, il y aurait là un facteur de désintégration sociale. 7. Privilégier les droits « de » l’enfant plutôt que le droit « à » l’enfant L’adoption consiste fondamentalement à donner des parents à des enfants qui en sont dépourvus et non l’inverse. Ce qui est premier dans ce processus n’est donc pas le désir des parents mais le besoin des enfants. Faire en sorte que leurs parents adoptifs remplacent au plus près leurs parents biologiques est donc une priorité. 8. L’adoption par les célibataires : un faux argument La possibilité de l’adoption par des célibataires remonte aux lendemains de la guerre et s’explique au départ par un déficit de partenaires masculins pour les femmes et par une recrudescence du nombre des orphelins. On dira aujourd’hui que permettre l’adoption par le partenaire de même sexe d’un parent adoptif, c’est « sortir de l’hypocrisie ». En réalité, même si un parent adoptif a un partenaire de même sexe, le désigner comme un deuxième père ou une deuxième mère ne correspond pas à la réalité et constitue donc un mensonge. Il peut être légitime et opératoire en revanche d’établir un dispositif circonscrit de « délégation de l’autorité parentale pour les actes de la vie courante ». 9. Le mariage entre personnes de même sexe fragiliserait l’adoption internationale On dira souvent qu’il vaut mieux qu’un enfant soit adopté par des partenaires de même sexe plutôt que de ne pas être adopté de tout. Chacun sait qu’en réalité cette question ne se pose pas puisque le nombre d’enfants adoptables est moins important que les demandes de parents adoptifs. En revanche, comme l’évoque un film récent, un certain nombre de pays refusent que leurs ressortissants soient adoptés par des parents provenant de pays où l’adoption par des partenaires de même sexe est autorisée. S’il y avait une légalisation en France, un grand nombre de pays interrompraient l’adoption internationale vers notre pays, ce qui diminuerait considérablement les possibilités d’adoption pour les familles françaises. 10. Le recours à la GPA largement identifié comme une atteinte à la dignité des femmes L’aide médicale à la procréation peut sembler changer les règles de la parenté. Mais qu’on le veuille ou non, tout enfant, même s’il est né grâce à une insémination artificielle ou une fécondation in vitro, n’a pas deux pères ou deux mères : il a un père et une mère biologiques. Certains hommes vivant avec un partenaire de même sexe souhaiteraient, pour adopter des enfants, recourir à la gestation pour autrui. Celle-ci est actuellement rejetée et par la majorité (position du Gouvernement pendant la révision de la loi de bioéthique) et par l’opposition (vote du Conseil National du PS en décembre 2010) comme gravement attentatoire à la dignité des femmes. La coïncidence des revendications appelle en retour une cohérence du discernement. P. Matthieu Rougé

dimanche 21 octobre 2012

Écouter la Parole de Dieu (4)

Écouter la Parole de Dieu (4)

Nous voyons donc à quel point il nous est profitable de lire et de méditer la Sainte Écriture, de revenir sans cesse aux textes sacrés dans lesquels Dieu se fait connaître à nous en même temps qu’il nous révèle son plan amoureux de salut et ses desseins éternels à notre égard, qui sont des pensées de paix et non d’affliction, « afin de vous donner un avenir et une espérance » (Jérémie 29, 11). Par sa Parole, Dieu pénètre dans notre esprit et nous apprend à réfléchir correctement, c’est-à-dire en pensant à la gloire de Dieu et à l’éternité du ciel, donc en aspirant aux biens véritables, les « choses d’en-haut, non celles de la terre » (Colossiens 3, 2). Par l’Eucharistie, il établit sa demeure dans notre âme. Dans l’un et l’autre cas, (lire la suite) c’est l’Esprit Saint qui se charge de nous enseigner tout (cf. Jean 14, 26) et de nous guider sur la voie de la sainteté. « Nous découvrons que nous sommes, nous aussi, appelés à entrer dans le Mystère de la foi par laquelle le Christ vient demeurer dans notre vie. Chaque chrétien qui croit, nous rappelle saint Ambroise, conçoit et engendre en un certain sens le Verbe de Dieu en lui-même : s’il n’y a qu’une seule Mère du Christ selon la chair, en revanche, selon la foi, le Christ est le fruit de tous (cf. saint Ambroise, Expositio Evangelii secundum Lucam 2, 12 ; PL 15, 1559-1560). Donc ce qui est arrivé à Marie peut arriver à chacun de nous, chaque jour, dans l’écoute de la Parole et la célébration des sacrements » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, 30 septembre 2010, n° 28).
Ne nous privons pas d’un tel trésor. Faisons-en notre miel quotidien, nous nous trouverons dans un pays où coulent le lait et le miel » (Exode 3, 8) et notre vie acquerra la douceur des choses de Dieu, qui remplissent l’âme de paix et de joie. (fin)

samedi 20 octobre 2012

Écouter la Parole de Dieu (3)

Écouter la Parole de Dieu (3)

Et pourtant cette Parole est vivante et source de vie pour nous. Jésus-Christ redit : « Ceci est mon corps, livré pour vous ; faites ceci en souvenir de moi. […] Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites cela, chaque fois que vous la boirez, en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11, 24-25). Et au prononcé de ces paroles, tout au long des siècles et partout dans le monde, le pain et le vin deviennent vraiment le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ. En effet, dans le très saint-sacrement de l’Eucharistie sont « contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier » (concile de Trente). Autrement dit, « c’est par la conversion du pain et du vin au Corps et au Sang du Christ que le Christ devient présent dans ce sacrement » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1375).
(lire la suite) Qu’elle est bien différente la condition de celui qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique par rapport à celui qui la rejette ! « Dites au juste qu’il est heureux, car il mangera le fruit de ses œuvres » (Isaïe 3, 10), car, assurément, « ses œuvres [le] suivent » (Apocalypse 14, 13). « Ainsi donc, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, vous adonnant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, avec la conviction que votre labeur dans le Seigneur n’est pas vain » (1 Corinthiens 15, 58), « à une condition toutefois : c’est que vous demeuriez sur la base solide et ferme de la foi, sans vous laisser départir de l’espérance née de l’Évangile reçu par vous » (Colossiens 1, 23). « Alors la gloire du Seigneur se révélera, et toute chair, pareillement, le verra » (Isaïe 40, 5). Nous verrons Dieu tel qu’il est, « face à face ; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu » (1 Corinthiens 13, 12). Mais nous le voyons déjà ici-bas. « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean14, 9). Nous le voyons. Nous l’écoutons. Nous nous nourrissons de lui, dans le Pain et la Parole. « La chair du Seigneur est une vraie nourriture et son sang est une vraie boisson ; ce vrai bien qui nous est réservé dans la vie présente, consiste à manger sa chair et à boire son sang, non seulement dans l’Eucharistie, mais aussi dans la lecture de la Sainte Écriture. En effet, la Parole de Dieu, puisée dans la connaissance des Écritures, est une vraie nourriture et une vraie boisson » (saint Jérôme, Commentarius in Ecclesiasten 313 ; CCL 72, 278) » (cité par Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, 30 septembre 2010, n° 54). (à suivre…)

vendredi 19 octobre 2012

Écouter la Parole de Dieu (2)

Écouter la Parole de Dieu (2)

Dieu ne s’était pas contenté de nous avertir une fois pour toutes. Non. Il ne nous a pas abandonnés. « Depuis le jour où vos pères sont sortis d’Égypte jusqu’à ce jour, je vous ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, les envoyant chaque jour dès le matin » (Jérémie 7, 25). Notre Dieu a agi de la sorte, « car il avait compassion de son peuple et de sa demeure » (2 Chroniques 36, 15). Mais comment avons-nous réagi ? Comment nous comportons-nous en présence de l’annonce de la Parole de Dieu ? « Ils se moquèrent des envoyés de Dieu, ils méprisèrent ses paroles et se raillèrent de ses prophètes » (2 Chroniques 36, 16). « Leur pays est rempli d’idoles ; ils se prosternent devant l’ouvrage de leurs mains, (lire la suite) devant ce que leurs doigts ont fabriqué (Isaïe 2, 8), tentation qui n’est donc pas nouvelle, et que le pape Benoît XVI a évoquée lors de sa visite pastorale à Paris : « Cet appel à fuir les idoles reste pertinent aujourd'hui. Le monde contemporain ne s'est-il pas créé ses propres idoles ? N'a-t-il pas imité, peut-être à son insu, les païens de l'Antiquité, en détournant l'homme de sa fin véritable, du bonheur de vivre éternellement avec Dieu ? C'est là une question que tout homme, honnête avec lui-même, ne peut que se poser. Qu'est-ce qui est important dans ma vie ? Qu'est-ce que je mets à la première place ? […]n'est-ce pas une tentation propre à notre époque, la seule sur laquelle nous puissions agir efficacement ? Tentation d'idolâtrer un passé qui n'existe plus, en oubliant ses carences, tentation d'idolâtrer un avenir qui n'existe pas encore, en croyant que, par ses seules forces, l'homme réalisera le bonheur éternel sur la terre ! » (Homélie aux Invalides, 13 septembre 2008).
« L’Écriture Sainte nous montre comment le péché de l’homme est essentiellement désobéissance et ‘non-écoute’ » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, 30 septembre 2010, n° 28). Quand l’homme ne veut pas entendre Dieu qui lui parle, il se ferme à la transcendance, obscurcit sa conscience et finit par ne plus avoir de repère sûr, au point de confondre coupablement le bien et le mal. C’est pourquoi Jésus a révélé à sainte Thérèse d’Avila que « tout le mal du monde provient de l’absence de connaissance claire des vérités de l’Écriture Sainte » (Vie 40, 1). C’est bien à regret que le Seigneur dit cela. Sans acrimonie, mais avec amertume. Le Cœur de notre Seigneur, qui aime plus qu’aucun autre, est meurtri de cette indifférence. Car, il nous aime jusqu’au bout (cf. Jean 13, 1). C’est un reproche doux et affectueux, le regret de ne pas être entendu, malgré tous les soins paternels et maternels qu’il n’a cessé et qu’il ne cesse de nous prodiguer. Malheureusement cette Parole, qui est « esprit et vie » (Jean 6, 63), qu’il nous adresse sans discontinuer est souvent la « voix de celui qui crie dans le désert » (Matthieu 3, 3). Dieu nous a ouvert son Cœur (cf. Jean 19, 34) et nous restons insensibles, nous faisons ceux qui ne se sentent pas concernés. (à suivre…)

jeudi 18 octobre 2012

Écouter la Parole de Dieu (1)

Écouter la Parole de Dieu (1)

Le péché apparaît comme « non-écoute de la Parole, comme rupture de l’Alliance » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, 30 septembre 2010, n° 26). En effet, Dieu avait fait toutes sortes de promesses à ceux qui l’écouteraient et suivraient ses ordonnances. Il s’était adressé à son peuple, et il nous redit à chacun d’entre nous : « Si tu obéis exactement à la voix du Seigneur, ton Dieu, en observant et en pratiquant tous ses commandements que je te donne aujourd’hui, le Seigneur, ton Dieu, te rendra supérieur à toutes les nations de la terre. Voici les bénédictions qui viendront sur toi et que tu recevras, si tu obéis à la voix du Seigneur, ton Dieu » (Deutéronome 28, 1-2). Suit une longue énumération des bienfaits que nous pouvons escompter de la bienveillance divine (cf. Deutéronome 28, 3-14). En même temps, Dieu nous met en garde et nous prévient contre la tentation de l’infidélité : (lire la suite) « Mais si tu n’écoutes pas la voix du Seigneur, ton Dieu, pour observer et pratiquer tous ses commandements et toutes ses lois que je te commande aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui te frapperont » (Deutéronome 28, 15). La liste qui en donne le détail est encore plus impressionnante (cf. Deutéronome 28, 16-44).
Et le Tout-Puissant précise encore que « toutes ces malédictions viendront sur toi, et elles te poursuivront et te saisiront, jusqu’à ce que tu sois anéanti, parce que tu n’auras pas écouté la voix du Seigneur, ton Dieu, en gardant ses lois et ses commandements, qu’il t’a commandés » (Deutéronome 28, 45). Nous sommes ici dans le domaine de l’hypothèse. Hélas ! si Dieu avait tenu à le relever, c’est parce qu’il savait à l’avance que son peuple pourrait s’écarter de lui, passer aux actes. Il voulait le mettre en garde, en étant très précis quant aux conséquences du péché. Nul ne pourra prétendre qu’il n’a pas été averti ni qu’il est puni par surprise. « C’est uniquement ce commandement que je leur ai prescrit [à vos pères] : Écoutez ma voix et je deviendrai votre Dieu, et vous, vous deviendrez mon peuple ; vous suivrez toutes les voies que je vous prescrirai, afin que vous soyez heureux » (Jérémie 7, 23). Nous sentons combien Dieu se réjouit par avance du bien qu’il entend nous faire et de toutes les faveurs dont il veut nous combler, principalement dans le domaine spirituel. Mais voilà, le constat s’impose, et cette fois-ci nous sommes dans le réel, dans le concret. « Ils n’ont pas écouté, et ils n’ont pas prêté l’oreille, et ils sont suivi leurs desseins, dans l’opiniâtreté de leur cœur mauvais ; ils se sont détournés, au lieu de venir vers moi » (Jérémie 7, 24). Faut-il être stupide pour repousser notre Dieu et jeter par-dessus bord tous les cadeaux de sa magnificence ? C’est une attitude suicidaire puisqu’elle conduit à la mort annoncée, à moins d’un sursaut et d’une conversion sincère et profonde, toujours possible à l’aide de la grâce, Dieu merci. (à suivre…)  

lundi 15 octobre 2012

Un regard lumineux (4)

Un regard lumineux (4)

Le Seigneur précise encore : « Ce que je vous prescris, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jean 15, 17). Prend donc garde à ce que « ton œil ne soit mauvais envers ton frère pauvre » (Deutéronome 15, 9). Car s’il ne reçoit pas de toi l’aide fraternelle qu’il est en droit d’attendre de toi, « il crie vers le Seigneur contre toi, qui serais en état de péché » (Deutéronome 15, 9), et il peut t’adresser un dur reproche, un reproche amer : « Je n’ai personne » (Jean 5, 7), personne pour m’assister, pour me rendre service, personne pour me conduire aux eaux de la grâce. Ô mon Dieu, « détourne mes yeux pour qu’ils ne voient pas ce qui est vain » (Psaume 119, 37) et ne s’attachent pas aux choses de la terre (cf. Colossiens 3, 2). Mais « fais-moi vivre dans ta voie » (Psaume 119, 37). « Vois, j’ai le désir de tes préceptes : dans ta justice, fais-moi vivre » (Psaume 119, 40). (lire la suite)
Il est vrai que « les yeux de l’homme ne sont jamais rassasiés » (Proverbes 27, 20), et que « l’œil ne se rassasie pas de voir et l’oreille ne se remplit pas à entendre » (Qohélet 1, 8). Mais « si mes yeux ne se rassasient pas des richesses » (Qohélet 4, 8), je suis le plus malheureux des hommes. Car « si nous n’avons d’espérance dans le Christ que pour cette vie seulement, nous sommes [en effet] les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15, 19). « Je n’accorderai point de sommeil à mes yeux, pas de repos à mes paupières, que je n’aie trouvé un lieu pour le Seigneur » (Psaume 132, 4-5). Mais cette demeure est, en réalité, toute trouvée, puisque c’est Dieu en Personne qui l’a choisie, et qu’il a élu domicile en moi, étant donné qu’il a déclaré ouvertement : « Celui qui retient mes commandements et les met en pratique, voilà celui qui m’aime. Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père et moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui […] et nous nous établirons chez lui à demeure » (Jean 14, 21.23). C’est Dieu qu’il faut contempler à longueur de journée, avant de nous abîmer dans une contemplation éternelle au ciel. Ce Dieu qui nous est plus intime à nous-mêmes que nous ne le sommes (cf. saint Augustin, Les Confessions 3, 6, 11). Ce n’est pas un Dieu lointain ni un Dieu caché, mais le « seul vrai Dieu » (Jean 17, 3), qui s’est rendu présent à nous. Il nous a mis en garde : « Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le au loin : mieux vaut pour toi entrer borgne dans la Vie que d’être jeté dans la géhenne de feu avec tes deux yeux » (Matthieu 18, 9). D’autant que, d’après saint Augustin, au ciel notre corps atteindra sa perfection et que toutes ses infirmités disparaîtront. Nous ne serons pas sauvés en raison de notre complexion, mais de notre vocation (cf. saint Bernard, ). C’est tout à fait compréhensible. D’ailleurs là aussi nous sommes prévenus : « En vérité je vous le dis : Les publicains et les courtisanes vous devanceront dans le royaume de Dieu » (Matthieu 21, 31). (à suivre…)

dimanche 14 octobre 2012

Un regard lumineux (3)

Un regard lumineux (3)

Le Christ est le Verbe qui nous apporte la vraie vie et la lumière de la foi. Nous pouvons assurément affirmer avec l’Apôtre : « Je n’ai point honte de l’Évangile : car c’est une force divine pour le salut de quiconque croit » (Romains 1, 16). Et « le juste vivra de la foi » (Habacuc 2, 4), appelé qu’il est à prendre sa « part des souffrances pour l’Évangile, à la mesure de la force de Dieu » (2 Timothée 1, 8), bien convaincu que « c’est dans la faiblesse que ma force [la force divine précisément] a son plein effet » (2 Corinthiens 12, 9) et donne toute sa mesure. Au lieu de présumer de notre impeccabilité, comme le pharisien de la parabole (cf. Luc 18, 9) et de ne trouver que des peccadilles à nous reprocher, en estimant avec fierté que nous ne sommes pas comme les autres, facilement et hâtivement qualifiés de « rapaces, malhonnêtes, adultères » (Luc 18, 11), faisons-nous petits devant Dieu et implorons le secours de sa grâce. (lire la suite) Que de fois il nous fait sentir que « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5) ! Si toutefois nous ne nous sommes pas délibérément éloignés à mille lieues de l’orbite divine !
« Celui qui marche droit » (Michée 2, 7), ses « yeux regardent en face et [ses] paupières se dirigent devant [lui] » (Proverbes 4, 25), car il sait résister à « la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux, et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2, 16). Le Seigneur nous dit : « Mon fils, donne-moi ton cœur, et que tes yeux observent mes voies » (Proverbes 23, 26), parce que je veux qu’il ait en lui « la propre joie et que [sa] joie soit complète » (Jean 15, 11). Je promets, en effet, que « celui qui m’aime et mettra en pratique ce que je dis, mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous nous établirons chez lui à demeure » (Jean 14, 23), parce qu’il a un regard droit et pur. Je vous l’ai dit : « Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle, dans son cœur » (Matthieu 5, 28), car « c’est du cœur que sortent pensées mauvaises, meurtres, adultères, impudicités, vols, faux témoignages, blasphèmes » (Mattieu 15, 19). Mais « pour vous, heureux vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent » (Matthieu 13, 16), et pas n’importe quoi ni n’importe qui. En effet, « celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9). Assurément, « bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Matthieu 5, 8). Or, il s’est manifesté à nous, « plein de grâce et de vérité » (Jean 1, 14). (à suivre…) )

samedi 13 octobre 2012

Un regard lumineux (2)

Un regard lumineux (2)

Cette lumière ne vient pas de moi, mais est véritablement la lumière même de Dieu. « Voici comment votre lumière doit briller devant les hommes : qu’en voyant vos belles actions, ils rendent gloire à votre Père des cieux » (Matthieu 5, 16). Pour la raison sus évoquée que cette lumière n’est pas nôtre, mais d’emprunt. Du coup, nos œuvres ne sont pas davantage notre exclusivité ou notre propriété, mais sont les œuvres de Dieu, produites sous l’effet de sa grâce et la dictée de l’Esprit Saint. Et « l’œuvre de Dieu, c’est de croire en celui qui m’a envoyé » (Jean 6, 29). Dans une autre circonstance, le Seigneur invite chacun de nous à retirer la poutre de son œil, pour y voir clair et être alors à même de retirer le brin de paille, le fétu, de l’œil de notre frère (cf. Matthieu 7, 5). Le fait de ne pas être parfait ne doit pas nous retenir d’aider nos frères. Mais comment leur être d’une utilité quelconque si nous ne voyons en eux que des défauts déformés et rendus gigantesques par notre orgueil ? Nous sommes d’ailleurs prévenus que « c’est d’après le jugement que vous portez que vous serez jugés, et c’est avec la mesure que vous employez qu’on mesurera pour vous » (Matthieu 7, 2).
(lire la suite) Si nous nous montrons déraisonnablement sévères – et injustes du même coup – envers autrui, la même rigueur nous sera appliquée. Mais si, en revanche, nous savons avoir pitié d’autrui (cf. Matthieu 18, 15-35), être patients, serviables, non envieux ni fanfarons, et ne pas chercher notre intérêt (cf. 1 Corinthiens 13, 4-5), alors nous échappons à la sentence dont nous sommes menacés. Car, ce n’est pas seulement « la mesure avec laquelle vous mesurez qui servira de mesure pour vous », mais en plus « on y ajoutera encore pour vous qui entendez, car à celui qui a on donnera, et à celui qui n’a rien, même ce qu’il a lui sera enlevé » (Marc 4, 24-25). C’est que le jugement sera plus lourd pour nous qui nous sommes montrés impitoyables envers notre prochain si notre regard a été déformé par l’immensité du mal et de la superbe qui se nichent dans notre cœur. Nous aurons beau dire que « nous avons mangé et bu devant vous, et vous avez enseigné sur nos places » (Luc 13, 26), cela ne nous servira de rien. Ecoutons donc cette invitation à purifier notre regard, pour qu’il baigne dans la lumière du Christ, lui, « la Lumière vraie, qui éclaire tout homme » (Jean 1, 9), lui, la Vie qui est « la lumière des hommes » (Jean 1, 4). (à suivre…)

vendredi 12 octobre 2012

Un regard lumineux (1)

Un regard lumineux (1)

« La lampe de ton corps, c’est ton œil. Quand ton œil regarde droit (haplous), tout ton corps aussi est source de lumière ; mais, lorsqu’il est méchant (poneros), ton corps aussi est dans le noir » (Luc 11, 34). Haplous signifie ce qui « ne fait pas un pli », ce qui est d’une seule coulée, sans tours ni détours, ce qui nous fait penser à Job, un homme « droit » par excellence (Job 2, 3) ou encore à Nathanaël, « un Israélite en qui tout est droit » (Jean 1, 47). Quant à poneros, nous le trouvons dans la parabole des ouvriers de la onzième heure, quand le maître dit au travailleur qui proteste parce que, ayant « supportée le poids du jour et de la grande chaleur » tout au long de la journée ( Matthieu 20, 12) il reçoit le même salaire que celui qui n’a travaillé qu’une heure, « faut-il que ton œil soit méchant parce que je suis bon ? » (Matthieu 20, 15). Le regard droit s’oppose à cette noirceur, à cette méchanceté, qui naît de la jalousie et de l’envie. Le regard droit ne se laisse pas arrêter par elles, ni par les jugements téméraires (cf. Fr. Dominique, moine d’En Calcat, Jésus disait, Paris, Fayard, 1987, n° 39, p. 151-153). (lire la suite)
C’est à cette condition que nous devenons source de lumière. Pour vivre dans la lumière et que notre lumière « brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matthieu 5, 15), il faut purifier notre regard de toute considération humaine et regarder les autres avec le regard du Christ, ce qui revient à dire les aimer comme notre Seigneur les aime, car le regard qu’il porte sur nous, les hommes, est substantiellement un regard d’amour, de compréhension et de miséricorde. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Matthieu 5, 8). Cette pureté du regard nous prépare donc à l’entrée dans la patrie céleste. Mais il contribue déjà ici bas à nous découvrir Dieu vivant et agissant chez nos semblables. Il nous faut saisir que nous appartenons à la même lignée et qu’une destinée identique nous attend, pourvu précisément que nous nous attachions à ne pas réagir de façon bassement humaine. C’est aller dans la bonne direction. Car si nous n’agissons pas de la sorte, alors l’œil méchant nous conduit à fauter et il peut entraîner le corps tout entier dans la géhenne (cf. Matthieu 5, 30), c’est-à-dire dans les ténèbres extérieures, là où « seront les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu8, 12), éternellement. Jésus se définit comme la « Lumière du monde » (Jean 8, 12). En laissant cette lumière inonder notre âme, nous devenons insensiblement des « fils de lumière » (1 Thessaloniciens 5, 14), appelés à se comporter « en enfants de lumière » (Éphésiens 4, 8). Nous sommes carrément « la lumière du monde » (Matthieu 5, 14), parce que « ce n’est pas moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). (à suivre…)

mercredi 10 octobre 2012

Connaître en écoutant (8)

Connaître en écoutant (8)

Par ces mots, cet homme se condamne lui-même. Il trahit sa paresse et son refus de rendre à son maître ce qui lui revient, c’est-à-dire sa gloire. En outre, il ne connaît pas le moins du monde son maître, sur lequel il se permet de porter un jugement injuste et erroné. Car ce maître, qui n’est autre que notre Seigneur, est le contraire d’une homme dur de cœur. « Je suis doux et humble de cœur » (Matthieu 11, 29), affirme-t-il de lui-même. « Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. Le Seigneur est bon envers tous, et sa compassion s’étend à toutes ses œuvres » (Psaume 144, 8-9). Or, l’homme est bien l’œuvre de ses mains (cf. Genèse 1, 26). C’est donc bien mal connaître Dieu que de voir en
lui quelqu’un de dur. Il se présente comme le « Dieu miséricordieux et compatissant, (lire la suite) lent à la colère, débordant de bonté et de fidélité, qui se montre bon pour des milliers, qui pardonne la faute, la transgression et le péché ; mais il ne les laisse pas impunis, visitant l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération » (Exode 34, 6-7). Or, le serviteur de la parabole a fauté. Il s’entend reprocher son comportement inqualifiable : « C’est d’après tes paroles que je te juge, mauvais serviteur. Tu savais que moi, je suis un homme dur – ce sont tes propres mots -, prenant ce que je n’ai pas mis et moissonnant ce que je n’ai pas semé. Alors, pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon retour, je l’aurais recouvré avec un intérêt » (Luc 19, 22-23). Tu pouvais facilement imaginer que c’était ce que j’attendais de toi. Cela n’avait vraiment rien de sorcier. D’ailleurs tes compagnons l’ont parfaitement compris et ont agi en conséquence. « Et il dit à ceux qui étaient là : « Enlevez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines » (Luc 19, 24). Lui, au moins, il saura la faire produire comme il faut. Les dons que nous avons reçus sont les moyens fournis gratuitement par Dieu, mis gracieusement à notre disposition par lui, pour que nous puissions parvenir à être saints, et que notre travail bénéficie également aux autres, soit source de corédemption. « À ne pas oublier : il faut qu’il y ait dans toutes les activités humaines, des hommes et des femmes qui, dans leur vie et dans leurs œuvres, portent la Croix du Christ, dressée haute, visible, réparatrice ; symbole de la paix, de la joie ; symbole de la Rédemption, de l’unité du genre humain, et de l’amour dont Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit, la Trinité Bienheureuse a aimé et aime toujours l’humanité ! » (saint Josémaria, Sillon, n° 985). (fin)

mardi 9 octobre 2012

Connaître en écoutant (7)

Connaître en écoutant (7)

Nous revenons ainsi au point de départ des considérations présentes, à l’attitude de Marie de Béthanie, assise aux pieds du Seigneur, en train de l’écouter pour apprendre à mieux le connaître (cf. Luc 10, 39). L’écouter pour l’aimer et pour se sentir aimé comme il nous aime. D’où « trois repères très importants pour entraîner les âmes vers le Seigneur : t’oublier toi-même et ne penser qu’à la gloire de Dieu ton Père ; soumettre filialement ta volonté à la Volonté du ciel, comme Jésus-Christ te l’a appris ; seconder avec docilité les lumières de l’Esprit Saint » (saint Josémaria, Sillon, n° 793). Cela revient à développer toutes les qualités dont Dieu nous a doté et à faire (lire la suite) fructifier tous les talents qu’il nous a remis. Dans la parabole dite des talents, après avoir réparti ses dons entre ses serviteurs, « selon les capacités de chacun » (Matthieu
15, 15), il leur dit : « Faites-les valoir jusqu’à mon retour » (Luc 19, 13). Ce n’est pas un souhait ou une simple proposition, mais une instruction précise, un ordre clair et net, dépourvu d’ambiguïté. Le maître peut l’intimer précisément parce qu’il a tenu compte des capacités de chacun de ses serviteurs dans la répartition qu’il a faite de ses biens. Et il leur fait confiance, puisqu’il part séance tenante pour un déplacement prolongé. « Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’appliqua à les faire valoir » (Matthieu 25, 15-16). Il est beau de constater cet empressement, nous pourrions même dire l’enthousiasme avec lequel ce serviteur se met au travail et assume ses responsabilités, ayant bien compris ce que son maître attend de lui. Nous pourrions penser que ce comportement est bien normal. La suite du récit montre que cela n’est pas nécessairement inscrit dans la logique des choses et que cela n’a rien d’un automatisme. En effet, celui qui n’avait reçu qu’un talent, ou une mine, l’avait soigneusement, jalousement peut-être, enveloppé et conservé dans un linge. Quand son maître lui demande de rendre compte de sa gestion, il s’approche avec arrogance et répond : « Seigneur, voici ta mine, que j’ai tenue serrée dans un linge, car j’avais peur de toi, parce que tu es un homme dur : tu prends ce que tu n’as pas mis, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé » (Luc 19, 20-21). (à suivre…)

lundi 8 octobre 2012

Connaître en écoutant (6)

Connaître en écoutant (6)

Certes, notre sainteté ne saurait causer celle d’autrui, car toute sainteté provient de Dieu, est un don gratuit de sa part. Mais il s’en sert comme d’un canal, d’un vecteur pour toucher les âmes de ceux qui nous entourent ou que nous approchons d’une façon ou d’une autre. « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous soyez, vous aussi, en communion avec nous ; nous sommes, nous, en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jean 1, 3).
En définitive, aimer Dieu et notre prochain, m’est avis que c’est tout un. Tout se résume à cela, car le deuxième commandement est égal au premier (cf. Matthieu 22, 39). Ils sont inséparables. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour atteint en nous sa perfection. […] Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jean 4, 12.20). Il existe deux aspects ou dimensions de la gloire divine, une intérieure à la Très Sainte Trinité, l’autre extérieure. « Ce que la Bible appelle « gloire de Dieu » (kabod Yahvé, doxa tou Theou) est avant tout Dieu lui-même : la « gloire intérieure » […], la perfection infinie de la Divinité dans la Trinité de Personnes [..], la plénitude de Vérité (lire la suite) et d’Amour dans la contemplation et la donation réciproques (et par conséquent dans la communion) du Père, du Fils et du Saint-Esprit […]. Avec la création du monde commence une nouvelle dimension de la gloire de Dieu, appelée « extérieure » pour la distinguer de la précédente » (bx Jean-Paul II, Discours, 12 mars 1986). C’est bien à ce deuxième niveau que nous pouvons et devons intervenir. Mais pas uniquement en louant Dieu et en le servant par toute notre vie, mais aussi en participant à cette gloire, par la divinisation que la grâce sanctifiante opère progressivement dans notre âme et qui découle de notre condition d’enfant de Dieu, comme une exigence même de celle-ci, pourrions-nous dire, même si aucune obligation de justice n’existe à strictement parler en ce sens de la part de Dieu. La gloire de Dieu est Dieu lui-même en tant qu’il se manifeste aux hommes. « Il se forma une nuée – au moment où Jean baptise le Seigneur – qui les enveloppa de son ombre, et une voix vint de la nuée : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : Écoutez-le ! » (Marc 9, 7). (à suivre…)

dimanche 7 octobre 2012

Connaître en écoutant (5)

Connaître en écoutant (5)

Écoutons le Seigneur, buvons ses paroles comme du petit lait, avec avidité, cherchons à les mettre en pratique dans notre vie courante. De la sorte, nous sommes connus et aimés de Dieu et entraînés vers lui par notre Seigneur qui est « le premier-né de beaucoup de frères » (Romains 8, 29) et la tête de toutes choses. Dieu, en effet, « a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, l’absolue plénitude de celui qui remplit tout en tout » (Éphésiens 1, 22-23).
Il y a donc connaissance réciproque. Nous sommes bien évidemment plus connus de Dieu que nous ne pouvons parvenir à le connaître. Mais il s’agit toutefois d’une connaissance bien réelle, authentiquement vécue, et qui est foncièrement une connaissance d’amour. « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4, 8). Ceci est absolument définitif. De sorte que lui rendre gloire, comme notre nature nous y porte, n’est rien d’autre que reconnaître son Amour pour nous en l’aimant en retour, de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces et de tout notre esprit (cf. Luc 10, 27). (lire la suite) Et comment pouvons-nous aimer Dieu ainsi, à un tel degré, et lui rendre toute la gloire ? Tout simplement en nous efforçant de nous sanctifier dans les réalités temporelles auxquelles nous sommes naturellement mêlés à longueur s’existence. La gloire de Dieu doit se manifester à partir de nos œuvres (cf. Matthieu 5, 16), et donc au travers de notre travail d’enfant de Dieu et de toute notre vie d’enfant de Dieu. C’est aussi élémentaire, et fondamental à la fois, que cela. Il ne s’agit pas de se concentrer sur certaines tâches d’apostolat ou d’assistance sociale à autrui, mais de transformer toutes nos activités, aussi modestes et terre-à-terre soient-elles, en « occasion de t’aimer et de servir avec joie et simplicité l’Église, le Souverain Pontife et toutes les âmes, éclairant les chemins de la terre avec la lumière de la foi et de l’amour » (prière de la dévotion à saint Josémaria). Il s’agit donc d’assumer nos responsabilités, d’accomplir nos devoirs d’état au mieux, en les offrant à Dieu. Nous avons dit que notre objectif sur terre se ramène à nous sanctifier pour rendre gloire à Dieu ici-bas, puis pour l’éternité dans la patrie céleste. Mais aussi, parallèlement et inséparablement, nous voulons être saints pour communiquer la sainteté de Dieu à d’autres, pour la faire rayonner dans le monde et accroître ainsi encore plus la gloire de notre Dieu et Père. « Pour eux je me consacre moi-même – c’est-à-dire je me sanctifie – afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité » (Jean 17, 19). Nous percevons ainsi clairement notre unique finalité : la sanctification, autrement dit « le devoir que nous avons d’être saint pour sanctifier » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 9). (à suivre…)

samedi 6 octobre 2012

Connaître en écoutant (4)

Connaître en écoutant (4)

Mais nous ne rendons pas gloire à Dieu en vue de devenir saints, pour que notre sainteté rejaillisse sur nous. C’est l’inverse qui doit se produire, c’est-à-dire que nous devons nous efforcer d’être saints pour rendre ainsi à Dieu toute la gloire qui lui revient. « À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen ! » (Romains 16, 27). C’est bien à la gloire de Dieu que s’oriente « la sanctification personnelle et celle des autres » (saint Josémaria, Lettre, 9 janvier 1951, n° 11).
Telle doit être notre aspiration la plus radicale : « Fais tiennes les pensées de cet ami, qui écrivait : "J'ai considéré les bontés que Dieu a eues envers moi et, rempli de joie intérieure, je me serais bien mis à crier dans la rue, pour que tout le monde se rende bien compte de ma reconnaissance filiale : ô Père! Père ! Et, si je n'ai pas crié, j'ai marché bien souvent en murmurant ainsi — Père ! sûr que j'étais de lui plaire. — Je ne recherche pas autre chose: je ne veux que son contentement et sa Gloire : tout pour lui. Et si je veux mon salut, ma sanctification, c'est parce que je sais que lui, il la veut. Si, dans ma vie de chrétien, j'ai un profond souci des âmes, c'est parce que lui, il a ce souci. Et je lui dis sincèrement: jamais je ne dois porter mon regard sur le prix. Je ne désire aucune récompense : tout faire par Amour" » (saint Josémaria, Forge, n° 1033). « Si la vie n’avait pas pour fin de rendre gloire à Dieu, elle serait méprisable, plus encore : odieuse » (saint Josémaria, Chemin, n° 783). (lire la suite) Nous, nous sommes connus individuellement de Dieu, à condition toutefois que nous l’aimions. Certes, il connaît tout le monde et tout ce qui s’y passe, d’un seul regard, parce qu’il est éternel et qu’il existe en dehors du temps, qui est une limitation. Car si « le shéol et l’abîme sont à nu devant le Seigneur, combien plus les cœurs des humains ! » (Proverbe 15, 11). Mais enfin, « si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui » (1 Corinthiens 8, 3), au sens où il est aimé de lui. Cette connaissance mutuelle nous permet d’orienter correctement notre conduite et d’effectuer les bons choix à chaque instant. En effet, « maintenant que vous avez connu Dieu, ou, plutôt, que vous avez été connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner à ces éléments faibles et misérables dont vous voulez de nouveau vous faire les esclaves ? » (Galates 4, 9). Ce serait évidemment incompréhensible pour celui qui vit en présence de Dieu, même si c’est aussi la conséquence presque inévitable de l’humaine faiblesse… « Quiconque entend les paroles que je dis et les met en pratique est semblable à un homme sensé qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie s’est abattue, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison qui ne s’est pas écroulée, parce qu’elle avait été bâtie sur le roc. » Inversement, « quiconque entend ces paroles et ne les met pas en pratique est semblable à un fou – ou un insensé – qui a bâti sa maison sur le sable. Les pluies se sont abattues, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont rués contre cette maison qui s’est écroulée : c’était un grand effondrement ! » (Matthieu 7, 24-26). On veut bien le croire. (à suivre…)

vendredi 5 octobre 2012

Connaître en écoutant (3)

Connaître en écoutant (3)

Mais le Seigneur ne s’était pas privé de la rappeler de temps à autre, question de nous faire comprendre qu’à ses yeux nous restions vraiment ses enfants. Des enfants terribles, certes, mais ses enfants tout de même. Dieu reste notre Père, quoi qu’il arrive, quels que soient nos égarements. Et chaque fois que nous revenons à lui, le cœur contrit et rempli d’humilité (cf. Psaume 50, 19), il nous le prouve. C’est l’enseignement que nous tirons de la parabole du fils prodigue (cf. Luc 15, 11-32). « Le père de l'enfant prodigue est fidèle à sa paternité, fidèle à l'amour dont il comblait son fils depuis toujours. Cette fidélité ne s'exprime pas seulement dans la parabole par la promptitude de l'accueil, lorsque le fils revient à la maison après avoir dilapidé son héritage; elle s'exprime surtout bien davantage par cette joie, par cette fête si généreuse à l'égard du prodigue après son retour » (Jean-Paul II, lette encyclique Dives in misericordia, 30 novembre 1980, n° 8). (lire la suite)
Dieu s’est toujours présenté comme étant fidèle à ses promesses. Mais ici, nous avons davantage, parce que c’est la miséricorde et la mansuétude de notre Dieu qui s’étalent au grand jour, et parce que quelque chose de très profond est mis en évidence : « Les causes de cette émotion doivent être recherchées plus profondément: le père est conscient qu'un bien fondamental a été sauvé, l'humanité de son fils. Bien que celui-ci ait dilapidé son héritage, son humanité est cependant sauve. Plus encore, elle a été comme retrouvée » (Ibid.). Voilà ce qu’il y a de plus étonnant et de plus émouvant dans l’attitude de Dieu à notre égard, et de plus inattendu aussi, dans une perspective humaine. Par là, le Seigneur nous répète ce qu’il affirmait déjà par la bouche du prophète : « Le Seigneur m’a dit : « Tu es mon Fils ; moi-même, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Psaume 2, 7). Et, en t’envoyant mon propre Fils, je t’ai réengendré, je t’ai réintroduit, réadmis dans ma propre vie. Et en te pardonnant tes péchés, je t’engendre de nouveau à la vie de la grâce, qui n’est autre que la lymphe vivifiante qui circule inlassablement de moi à mon Fils et vice-versa sous l’action de notre Esprit commun. Je t’ai tiré des extrémités de la terre et je t’ai appelé des lointaines régions pour te dire : « Tu es mon serviteur, je t’ai élu et je ne t’ai pas dédaigné » (Isaïe 41, 9). Nous avons donc toutes les raisons du monde pour vouloir connaître ce Dieu qui nous donne tout et qui nous aime tellement. Or, Dieu est saint, par excellence, en lui-même. Il est la Sainteté. Le connaître réellement, c’est donc nous efforcer d’être saints à notre tour pour lui rendre gloire et pour que les autres le glorifient à travers nous. « Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 6, 16). (à suivre…)

jeudi 4 octobre 2012

Connaître en écoutant (2)

Connaître en écoutant (2)

Mais pour ceux qui sont appelés à la contemplation au beau milieu de ces activités et à l’occasion de celles-ci, en s’occupant au fourneau comme Marthe, l’unique nécessaire consiste à écouter le Christ, qui ne cesse de s’adresser à nous à tout moment par son haut-parleur qu’est en quelque sorte l’Esprit Saint.
« C’est l’Intercesseur, l’Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous remettra en mémoire tout ce que moi je vous ai dit » (Jean14, 23). Cette façon d’écouter ne consiste donc pas uniquement à entendre la Parole de Dieu, qui est proclamée à notre intention tous les jours dans la sainte messe ou que nous lisons régulièrement par dévotion pour bien nous en pénétrer et pour qu’elle soit le guide de notre vie. C’est précisément nous nourrir d’elle, pour la mettre en pratique en suivant les pas du Seigneur. « Ces minutes que tu consacres chaque jour à la lecture du Nouveau Testament, selon le conseil que je t’ai donné (essayer de bien entrer dans chaque scène, et d’y participer, comme un personnage de plus) elles sont là pour que tu incarnes, pour que “ tu accomplisses ” l’Évangile dans ta vie…, et pour “le faire accomplir” » (saint Josémaria, Sillon, n° 672). (lire la suite) Il s’agit en définitive de savourer cette Parole, plus douce que le miel au palais (cf. Psaume 19, 11), afin de vivre avec le Christ, de désirer ardemment demeurer avec lui, comme les disciples d’Emmaüs qui le priaient instamment de rester avec eux, justement parce que le Verbe de Dieu venait de leur expliquer en personne longuement, patiemment et en détail tout « ce qui, dans les Écritures, le concernait », en commençant par Moïse et en continuant par les prophètes (Luc 24, 27). « Reste avec nous – lui disent-ils -, car on arrive au soir et déjà le jour décline » (Luc 24, 29). « “Reste avec nous, puisque la nuit tombe…” Elle a été efficace la prière de Cléophas et de son compagnon. — Quel dommage, si toi et moi nous ne savions “retenir” Jésus, à son passage ! Quelle douleur, si nous ne Lui demandons pas de rester ! » (saint Josémaria, Sillon, n° 671). La possibilité d’écouter Dieu nous est également facilitée par notre condition d’enfant de Dieu. C’est la grande réalité de l’existence chrétienne, la bonne nouvelle que le Seigneur nous apporte et qui ne cesse de nous émerveiller, à l’image de saint Jean : « Voilà quel grand amour nous a témoigné le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, ce que nous sommes ! » (1 Jean 3, 1). La nouveauté vient de ce qu’il s’agit d’une réappropriation de la condition originelle de l’homme et de la femme, que nous avions perdue à la suite de leur rébellion contre Dieu connue sous le nom de péché originel.
(à suivre…)

mercredi 3 octobre 2012

Connaître en écoutant (1)

Connaître en écoutant (1)

« Il n’y a qu’un seul Dieu, qu’un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus » (1 Timothée 2, 5). C’est lui que nous devons écouter et apprendre à connaître, pour entrer en dialogue avec Dieu le Père. Marie, sœur de Lazare, nous montre quelle est la bonne attitude à adopter : elle « s’était assise aux pieds du Seigneur et l’écoutait parler » (Luc 10, 39), quand il était arrivé à Béthanie et était descendu, selon son habitude, chez Lazare et ses deux sœurs, qui étaient pour lui de bons amis de longue date.
Alors que Marthe s’active aux tâches de la maison pour recevoir son hôte illustre au mieux de ses possibilités, Marie reste immobile, impassible, à boire les paroles du Maître. Comme Marthe s’impatiente et apostrophe Jésus : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse faire le service toute seule ? »(Luc 10, 40), Jésus lui apporte une réponse qui a pris un caractère d’orientation pour toute vie chrétienne (lire la suite) digne de ce nom, en tout temps et en tous lieux, qui a valeur de principe directeur de notre conduite : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses – bonnes sans nul doute, et accomplies avec la meilleure bonne volonté du monde, mais sans intention vraiment droite, il te faut le reconnaître -, alors qu’il n’est besoin que d’une seule. C’est Marie qui a choisi la bonne part » (Luc 10, 41-42). Et notre Seigneur d’ajouter une précision importante : « Elle ne lui sera pas enlevée » (Luc 10, 42). Puissions-nous comprendre que cet unique nécessaire est la sainteté, la recherche de la sainteté, qui se trouve dans la compagnie de Dieu et nulle part ailleurs. « Remercie le Seigneur du bien énorme qu’il t’a octroyé en te faisant comprendre qu’“une seule chose est nécessaire”. — Et que ta gratitude soit accompagnée de ta prière journalière, insistante pour ceux qui ne le connaissent pas encore ou qui ne l’ont pas compris » (saint Josémaria, Sillon, n° 454). C’est ce que je me propose de faire ici. La seule chose nécessaire, et donc ce qui compte avant tout dans notre vie, et se présente à nous comme la fin ultime de notre vie, ce qui prime surtout le reste. De quoi s’agit-il ? De rester des heures entières devant le tabernacle d’où le Seigneur continue de nous parler ? Certes pas, à moins d’avoir une vocation qui retire du monde et voue exclusivement à la contemplation à l’écart des activités séculières. (à suivre…)