textes sur la foi et la spiritualité catholiques, ainsi que sur des sujets d'actualité
lundi 30 mars 2015
samedi 28 mars 2015
Le vin de Cana (1)
Le vin de Cana (1)
Ce bon vin, de première qualité, dont on dirait qu’il provient de la meilleure cave au monde, que notre Seigneur offre aux époux en cadeau de mariage, peut figurer la vie éternelle que Dieu accorde à tous ceux qui ont participé à son banquet, qui ont uni leurs sacrifices à son Sacrifice, au banquet de l’Agneau, gage de la communion avec le Père dans l’Esprit pour les siècles des siècles. Le vin moins bon servi en premier symbolise alors toutes les grâces que nous recevons au cours de notre existence terrestre. Elles ne sont qu’un avant-goût de cette grâce suprême et définitive qu’est ce bon vin, le fruit de la vigne dont le Seigneur lui-même dit qu’il n’en boira plus jusqu’à en boire du nouveau avec nous dans le royaume de son Père (cf. Matthieu 26, 29) ? (lire la suite) Le vin de moindre qualité, c’est le centuple promis ici-bas par notre Seigneur. Ce n’est pas un vin ordinaire, ce que l’on appelle un vin de table. Il est déjà goûteux. Mais sans comparaison avec le vin capiteux dont parle le prophète Isaïe dans sa description de la Jérusalem céleste (cf. 25, 6). Le vin de tous les jours apporte déjà une joie bien réelle à l’homme, bien que sans commune mesure avec la joie du paradis où toute larme sera essuyée (cf. Apocalypse 21, 4). Il y a donc de la joie, beaucoup de joie, sur terre. Parce que, quoi qu’en pensent et quoi qu’en disent beaucoup, y compris parmi les catholiques, pour ceux qui aiment vraiment Dieu, tout, y compris la croix, concourt à leur vrai bien (cf. Romains 8, 28) et est source de joie. Celui qui aime Dieu pour de bon, et qui aime sa très sainte Volonté, comprend très bien et vit cette intuition majeure de la vie de saint Josémaria : Nulla dies sine cruce in lætitia ! Aucun jour sans la croix, dans la joie ! Cette joie qui peut paraître irraisonnée quand je regarde ma pauvre vie, au cours de laquelle j’ai dû si souvent demander pardon,, et encore n’ai-je pas eu conscience de tout ou n’ai-je pas su déceler toutes mes fautes. Mais cette joie ne découle-t-elle pas précisément du pardon reçu de Dieu ? Et ce pardon n’est-il pas quant à lui le vin réconfortant, reconstituant (cf. 1 Timothée 5, 23) de la grâce ? Et ce vin de la grâce ne nous enivre-t-il pas en amour de notre Dieu de miséricorde et d’Amour ? Ce vin de la grâce peut-il venir à manquer ? Oui et non. Non, tant que nous menons notre vie mortelle. Oui, quand celle-ci cesse, car il n’est plus possible de modifier l’état auquel nous sommes parvenus. (à suivre…)jeudi 26 mars 2015
Jugement particulier et Marie
Jugement particulier et Marie
Vous aurez beaucoup de mal, ô Marie, avec le mécréant que je suis. Mais j’ai confiance dans votre talent oratoire. Il est bien connu. Nombre de vos plaidoiries enflammées circulent parmi nous. Et ce que nous constatons est que vous l’emportez toujours. Que le Juge reconnaît la justesse de votre défense, de vos arguments. Ils portent infailliblement. N’est-ce pas ce que votre grand serviteur Bernard de Clairvaux a prédit dans le « Souvenez-vous » ? Vous avez le sens de la formule bien frappée qui fait choc. (lire la suite) Vous savez toucher la corde sensible et mettre en mouvement la miséricorde plus que la justice. Plus que quiconque vous êtes l’Avocate des causes perdues. Vous aurez beaucoup à faire avec le pauvre pécheur que je suis, mais vous saurez le faire à merveille. Et ce sera encore un titre de gloire pour vous – une des gloires de Marie ! – et un motif de reconnaissance éternelle pour moi. Jésus, votre Fils et mon Frère aîné, mon Sauveur, n’a-t-il pas affirmé à plus d’un de ses serviteurs qu’il ne peut rien vous refuser puisque vous n’avez jamais dit non à tout ce qu’il vous a demandé ? Ce même Jésus n’a-t-il pas adressé comme requête à son Père de nous pardonner – je suis inclus dans le lot – parce que nous ne savons pas ce que nous faisons ? (cf. Luc 23, 34). Je ne sais pas ce que je fais quand je pèche. Et je ne sais peut-être pas non plus ce que je fais quand j’agis bien, puisque c’est sous la motion de ta grâce, Seigneur. Bien que, dans les deux cas, je me prononce librement pour ou contre toi. Mais vous êtes ma Mère. Et s’il y a un moment où je dois vous réclamer : Monstra te esse Matrem ! Montrez que vous êtes ma Mère, manifestez-vous en tant que Mère, c’est bien ce moment-là. Je ne puis douter que vous vous porterez à mon secours. N’ai-je pas sur moi votre saint scapulaire ? N’ai-je pas récité par milliers le chapelet comme vous nous l’avez vous-même recommandé, ce qui, vous l’avez assuré au bienheureux Alain de la Roche, fait que vous me secourez dans toutes mes nécessités – et puis-je être davantage dans le besoin que maintenant ? – et que nous jouirons d’une grande gloire dans le ciel. Votre parole – votre promesse – ne saurait être mise en défaut.mardi 24 mars 2015
Charité fraternelle
Charité fraternelle
L’Apôtre s’adresse aux chrétiens de Philippes en des termes merveilleux autant qu’émouvants : « Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous – et c’est en tout temps, dans toutes mes prières que je prie pour vous tous » (Philippiens 1, 3-4). Il avoue donc prier en tout temps pour ceux qu’il a enfantés dans la foi au cours de son deuxième voyage apostolique, tout juste après que le Saint-Esprit lui ait interdit d’aller « annoncer la parole de Dieu dans la province d’Asie » (Actes 16, 6) et que Paul ait eu, pendant la nuit, une vision : « Un Macédonien se tenait là, qui lui adressait cette prière : ‘Passe en Macédoine et viens à notre aide !’ » (Actes 16, 9). (lire la suite) Embarqués à Troas, Paul et Luc allèrent « droit sur Samothrace et, le lendemain, sur Néapolis, d’où [ils gagnèrent] Philippes, qui est une ville du premier district de Macédoine » (Actes 16, 11-12). Là, ils ont la joie de constater que ses habitants apportent leur concours « à la cause de l’Évangile depuis le premier instant » (Philippiens 1, 5). Les Philippiens sont donc une cause de joie profonde pour Paul. C’est pourquoi il prie pour eux « dans la joie ». Mais il souligne qu’il prie pour eux « en tout temps », nous montrant par là que nous ne devons pas cesser de prier, c’est-à-dire de vivre en présence de Dieu, de maintenir un dialogue amoureux avec notre Seigneur, d’invoquer l’Esprit Saint. « Il convient de prier toujours, sans jamais se lasser » (Luc 18, 1), avait dit Jésus-Christ. C’est un climat de prière permanente qui s’instaure quand l’on s’efforce de tout faire pour la gloire de Dieu, de tout lui offrir, de tout accomplir par amour de Dieu, en pensant au bien que nous pouvons ainsi faire à nos frères dans la foi et à l’humanité. En même temps, Paul fait mémoire des fidèles de Philippes dans toutes ses prières, autrement dit dans les moments plus spécialement consacrés à prier, à dialoguer avec Dieu, des moments qui sont comme la chaudière qui maintient une bonne température intérieure. « En tout temps, dans toutes mes prières. » Quel exemple pour nous, pour l’esprit de fraternité que nous sommes invités à vivre. Il est logique, du point de vue de la foi et de l’esprit qui nous unissent, que nous pensions constamment à nos frères, qui sont la chair de notre chair, que nous soyons proches d’eux par la pensée et la prière, pour demander à Dieu de les combler de ses bienfaits, de les assister et de les protéger. Cette charité fraternelle est l’huile qui maintient notre lampe allumée (cf. Matthieu 25, 1-13). Elle est le contre-écrou qui renforce notre vocation et nous aide à être fidèles, nous aussi.dimanche 22 mars 2015
Marie, Mère de France
Marie, Mère de France
Je ne veux plus aimer que ma mère Marie.
Tous les autres amours sont de commandement.
Nécessaires qu’ils sont, ma mère seulement
Pourra les allumer aux cœurs qui l’ont chérie.
C’est pour Elle qu’il faut chérir mes ennemis,
C’est pour Elle que j’ai voué ce sacrifice,
Et la douceur de cœur et le zèle au service
Comme je la priais, Elle les a permis.
Et comme j’étais faible et bien méchant encore,
Aux mains lâches, les yeux éblouis des chemins,
Elle baissa les yeux et me joignit les mains,
Elle m’enseigna les mots par lesquels on adore.
C’est par Elle que j’ai voulu de ces chagrins,
C’est pour Elle que j’ai mon cœur dans les Cinq Plaies.
Et tous ces bons efforts vers les croix et les claies,
Comme je l’invoquais, Elle en ceignit mes reins.
Je ne veux plus penser qu’à ma mère Marie,
Siège de la Sagesse et source des pardons,
Mère de France aussi, de qui nous attendons
Inébranlablement l’honneur de la patrie.
Marie Immaculée, amour essentiel,
Logique de la foi, cordiale et vivace,
En vous aimant qu’est-il de bon que je ne fasse,
En vous aimant du seul amour, Porte du Ciel ?
Paul Verlaine, Sagesse, II, Messein.