Solidarité et charité
Jésus nous a enseigné la charité, pas la solidarité. Ce n’est pas la même chose. De nos jours, l’accent est beaucoup mis sur la solidarité au détriment de la charité, dont le concept semble passé de mode ou a même pris une connotation péjorative. C’est un aplatissement de l’enseignement du Christ. Le mot solidarité ne se trouve jamais sur ses lèvres. Ce n’est pas que la solidarité ne soit pas digne d’être prise en considération et d’être pratiquée. C’est sans aucun doute une vertu. Mais une vertu humaine. Alors que la charité, elle, est une vertu théologale : elle vient de Dieu et Dieu seul peut la développer en nous. Tandis que la solidarité ne fait que se développer par des actes correspondants.
La solidarité a une portée limitée, tandis que la charité est illimitée :
(lire la suite) Dieu est Amour (1 Jean 4, 8), et la capacité à aimer ne peut donc connaître de limite. La charité est beaucoup plus engageant que la solidarité ; elle va beaucoup plus loin, beaucoup plus à fond, elle demande un don de soi complet, total, sans restriction, sans arrière-pensée. Elle demande d’engager tout son être : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toutes tes forces » (Marc 12, 30).
« Portez les fardeaux les uns des autres : par là vous accomplirez la loi du Christ » (Galates 6, 2). Voilà ce que le Seigneur nous demande, à tous, et ce pour quoi il nous donne sa grâce. Ce pour quoi il nous a donné l’Eucharistie et les autres sacrements. Avec la charité, nous sommes dans la sphère du surnaturel, pas du purement humain, comme avec la solidarité.
Si nous prenons l’habitude de penser du bien de l’autre, nous saurons calmer nos passions, ne pas nous enflammer à la moindre contrariété, ou injustice peut-être, ne pas porter des jugements à l’emporte-pièce, péremptoires, souvent blessants ou méprisants. Nous nous voyons facilement dans le rôle du justicier. Mais Dieu seul est Juge. Nous aurons alors comprendre, excuser, pardonner, nous mettre à la place des autres et nous dire : Si j’avais les mêmes renseignements que lui, si je disposais des mêmes informations, j’aurais agis de même, ou pire… Les autres ont le droit d’avoir mal dormi, d’avoir une rage de dent ou des douleurs à l’estomac, d’être préoccupés par la maladie d’un enfant, ou par le comportement de leur conjoint avec lequel les relations sont peut-être tendues… ou mille autres tracas. N’en ajoutons pas. Soyons des semeurs de paix et de joie.
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