Action de grâces (10)
Action de grâces (10)
C’est le retour annoncé. Je partirai, mais « je ne vous laisserai pas orphelins : je reviendrai vers vous » (Jn 14, 18). Tu es fidèle à tes promesses. Mon âme est en fête, et « mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 47), car il a fait des merveilles pour son humble serviteur, le fils de sa servante, Marie. Car c’est vraiment merveille que tu viennes habiter cette grotte enténébrée, sordide, malodorante qu’est mon âme, un lieu bien ingrat.Mais toi, Seigneur, tu ne te laisses pas arrêter par des considérations humaines, tu ne penses pas comme nous, tes raisonnements ne sont pas ceux des hommes. Heureusement ! C’est pourquoi j’ai la joie, (lire la suite) l’immense joie de t’ouvrir les portes de mon âme. Le fait de te voir est tellement extraordinaire que la honte légitime à te montrer mon capharnaüm intérieur s’estompe. L’amour est plus fort que tout. C’est ce que tu nous as prouvé en mourant sur la Croix. C’est ce que tu prouves au quotidien en te rendant présent dans l’Eucharistie.
Je te reçois depuis si longtemps, plus d’un demi-siècle, et je suis encore si rustre et si grossier, j’en suis encore où j’en suis, alors que je devrais t’être uni sans désemparer, ne penser qu’à toi, n’aimer que toi, ne vivre que pour toi et par toi. Tu reviens avec une patience infinie, pour m’apprendre à y parvenir, par petites touches, peu à peu, pour qu’il soit bien clair que tout est le fruit de ta grâce.
Ô mon Dieu, si Doux et si Aimable, poursuis sans relâche cette œuvre de ma sanctification. Ne t’arrête pas, je t’en supplie, à mes trahisons. Je sais déjà que tu ne reviens pas sur mon passé, que tu m’as pardonné dans ton immense miséricorde. Et ce m’est d’une grande consolation. Mais il existe tout le monde caché des omissions et des pensées vaines. Je ne veux aimer que toi, mettre toutes mes énergies à t’aimer et à servir tes desseins de salut. Je veux faire ma nourriture de la Volonté de notre Père commun. Et sa volonté, c’est que je sois saint et source de sainteté.
Alors, ô bon Jésus, que cette communion à ton Corps et à ton Sang précieux me purifie et fasse de moi un alter Christus, un autre Christ ; que, comme saint Josémaria, j’agisse et disparaisse, pour que toi seul brille. Marie, le premier opus Dei, te le demande aussi, je le sais.