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samedi 2 mai 2015

Le Psaume 2 (5)

Le Psaume 2 (5)

Tous ces potentats peuvent bien dire, à l’encontre de Dieu le Père et à l’encontre de Dieu le Fils, « brisons leurs entraves, et jetons loin de nous leurs chaînes » (Psaume 2, 3), ils ne s’en affranchiront que pour tomber dans un véritable esclavage, autrement asservissant et lourd, celui du démon. Mais à ce qu’il semble, ils le préfèrent à la liberté qui vient de Dieu. ils ignorent que « c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés » (Galates 5, 1) des entraves du péché. Pour Eusèbe de Césarée, les liens et le joug dont il est question ici seraient ceux imposés par les rois, ce qui reviendrait à dire : « Rompons les liens des païens, rejetons le joug de ces peuples qui forment de vains projets. » Pour Origène, ce serait le Fils qui dirait aux anges : « Rompons leurs liens de méchanceté, ensuite ils porteront le joug suave. »(lire la suite) Peut-être que ceux qui dominent le monde et lui imposent leurs lois, souvent, habituellement même, en contradiction avec les droits de Dieu, en arrivent parfois à se rendre compte tardivement que les commandements du Seigneur ne sont pas écrasants (cf. 1 Pierre 5, 2). Mais ils sont alors incapables de faire marche arrière, de renier leurs engagements temporels qui leur valent une apparence de puissance, la servilité et l’adulation des peuples dont ils formatent et déforment l’esprit grâce au contrôle et à la manipulation de la vérité, mais qui ne les suivent qu’autant qu’ils restent puissants à leurs yeux : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour [l’appréciation de l’opinion publique] vous rendront blanc ou noir (La Fontaine, Les animaux malades de la peste). Encore une fois, « pourquoi les nations s’agitent-elles en tumultes ? » (Ps 2, 1). Parce que leurs gouvernants les y poussent, y trouvant leur profit, provisoire et limité dans le temps. Ils reçoivent leurs biens, leur richesse, durant leur vie (cf. Luc 16, 25), pour tout ce qu’ils ont pu accomplir correctement. Mais après, ils seront « refoulés dans les ténèbres du dehors » (Matthieu 8, 12) où les attendent « les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 25, 30), et ce, pour l’éternité, sans rémission possible. Nous n’avons pas à nous inquiéter outre mesure de leurs succès, qui ne sont que provisoires, puisque le pouvoir qu’ils détiennent leur est octroyé par Dieu, comme Jésus l’explique à Pilate : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut » (Jean 19, 11). Méfions-nous d’eux et craignons-les toutefois s’ils peuvent faire périr notre âme avec notre corps dans le feu infernal (cf. Matthieu 11, 28). Mais eux, ils n’ont qu’un temps, leurs jours sont comptés. Ils quittent ce monde les uns après les autres, alors que nous restons, revêtus de l’immortalité (cf. 1 Corinthiens 15, 54). (à suivre…)

jeudi 5 mai 2011

L’Ascension (4)

L’Ascension (4)

Avec la montée du seigneur au ciel, nous avons le gage de notre résurrection future et l’assurance que notre corps gagnera, lui aussi, le paradis à la résurrection finale.
« C’est en ces jours – qui s’écoulent entre la Résurrection et l’Ascension – qu’est abolie la crainte d’une mort redoutée et qu’est proclamée non seulement l’immortalité de l’âme, mais même celle de la chair. C’est en ces jours-ci que le Saint-Esprit est infusé à tous les apôtres par l’insufflation du Seigneur (Jean 20, 22) et que, après avoir reçu les clefs du royaume, le bienheureux apôtre Pierre se voit confier, de préférence aux autres, le soin du bercail du Seigneur (Jean 21, 15-17). C’est en ces jours-là que le Seigneur s’adjoint en tiers (lire la suite) à deux disciples en chemin (Luc 24, 13-35) et que, pour nous débarrasser entièrement des ténèbres du doute, il reproche à ceux qui s’ effraient et qui tremblent leur lenteur à croire. Les cœurs qu’illumine sentent s’allumer la flamme de la foi, et ceux qui étaient tièdes deviennent brûlants lorsque le Seigneur leur ouvre les Ecritures. Lors de la fraction du pain, les regards aussi s’éclairent de ceux qui sont assis à table ; leurs yeux s’ouvrent pour voir manifestée la gloire de sa nature, bien plus heureusement que ceux des princes de notre race à qui leur crime apporte la confusion » (saint Léon le Grand, Sermon I sur l’Ascension 2).
En remontant au ciel rejoindre son Père – dont il ne s’est jamais séparé en fait par l’union hypostatique -, mais en se réunissant à lui avec son corps glorieux, il nous enverra l’Esprit Paraclet sous dix jours. Et il nous prépare une place. Nous comprenons donc que, malgré tout, son départ est nécessaire et nous convient grandement.

(à suivre…)

jeudi 12 février 2009

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (1)

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (1)

« La Puissance est à Dieu, et à toi, Seigneur, la bonté ; car tu rends à chacun selon ses œuvres » (Psaume 63 (62), 13). Tu n'y es nullement tenu. Mais c'est comme cela. C'est plus fort que toi. Tu aurais pu nous regarder de haut, d'un air sardonique. Car, vu de là où tu es - c'est-à-dire de partout, mais « d'en-haut » - nous devons te paraître bien ridicules, ou plutôt lamentables. Mais voilà, tu es Dieu, tu es notre Père. Et cela, ça te « colle à la peau », si je puis m'exprimer ainsi.
Alors, s'il est logique que les méchants aillent en enfer, (lire la suite) rien ne permettait d'attendre que les bons viennent te rejoindre au paradis. Nous n'avions pas de billet pour le ciel. Ça été une invention de génie, du génie de ton Amour. Tu as voulu nous avoir avec toi. Ça, c'est inouï ! Ce qui est rassurant en plus, c'est que tu ne reviens pas sur ce que tu as décidé. C'est une bonne fois pour toutes.
Donc, « tu rendras à chacun selon ses œuvres : la vie éternelle pour ceux qui, en persévérant dans les bonnes œuvres, recherchent gloire, honneur et immortalité ; la colère et le courroux, pour les esprits rebelles et pour ceux qui, indociles à la vérité, sont dociles à l'injustice » (Romains 2, 6-8). Et pour eux aussi ce sera pour l'éternité.
Je tremble en y pensant. L'éternité est entre nos mains et nous agissons comme s'il n'y avait que l'immédiat, le matériel, qui compte.
Nul ne pourra dire : « Mais nous ne le savions pas ! » Celui qui pèse les cœurs ne discerne-t-il pas ? celui qui surveille ton âme ne connaît-il pas et ne rend-il pas à chacun selon ses œuvres ? » (Psaume 24 (23), 12). Il n'y aura pas d'excuse pour ne pas avoir produit de bonnes œuvres, des œuvres de justice et de sainteté. Dieu « surveille » notre âme. Il en attend des sentiments d'amour et de contrition. Il espère toujours que nous nous laisserons toucher par son Esprit Saint, soit pour découvrir la Vérité, c'est-à-dire Dieu (cf. Jean 14, 6), soit pour nous remettre à pratiquer la foi, en dehors de laquelle il n'y a point de salut.

(à suivre...)

mardi 25 mars 2008

25 mars : l'Annonciation

25 mars : l'Annonciation

La petitesse a été assumée par la majesté, la faiblesse par la force, l'asservissement à la mort par l'immortalité ; et pour payer la dette de notre condition humaine, la nature inaltérable s'est unie à la nature exposée à la souffrance. C'est ainsi que, pour mieux nous guérir, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ devait, d'un côté, pouvoir mourir et, de l'autre, ne pas pouvoir mourir.
C'est donc dans la nature intégrale et complète d'un vrai homme que le vrai Dieu est né, (lire la suite) tout entier dans ce qui lui appartient, tout entier dans ce qui nous appartient. Par là nous entendons ce que le Créateur nous a donné au commencement et qu'il a assumé pour le rénover.
Car les défauts que le démon trompeur a introduits dans l'homme, et que l'homme trompé a contractés n'ont aucunement marqué le Sauveur. Aussi, bien qu'il ait accepté de partager les faiblesses humaines, n'a-t-il pas participé à nos fautes.
Il a pris la condition de l'esclave sans la souillure du péché ; il a rehaussé l'humanité sans abaisser la divinité. Par son anéantissement, lui qui était invisible s'est rendu visible, le Créateur et Seigneur de toutes choses a voulu être un mortel parmi les autres. Mais ce fut là une condescendance de sa miséricorde, non une défaite de sa puissance. Par conséquent, lui qui a fait l'homme en demeurant dans la condition de Dieu, c'est encore lui qui s'est fait homme en adoptant la condition d'esclave.
Le Fils de Dieu entre donc dans la basse région du monde qui est la nôtre, en descendant du séjour céleste sans quitter la gloire de son Père ; il est engendré selon un ordre nouveau et par une naissance nouvelle.
Selon un ordre nouveau : étant invisible par lui-même, il est devenu visible en se faisant l'un de nous ; dépassant toute limite, il a voulu être limité ; existant avant la création du temps, il a commencé à exister temporellement ; le Seigneur de l'univers a adopté la condition d'esclave en plongeant dans l'ombre la grandeur infinie de sa majesté ; le Dieu inaccessible à la souffrance n'a pas dédaigné d'être
un homme capable de souffrir, et lui qui est immortel, de se soumettre aux lois de la mort.
En effet, le même qui est vrai Dieu est aussi vrai homme, et il n'y a aucun mensonge dans cette unité, puisque la bassesse de l'homme et la hauteur de la divinité se sont unies dans cet échange.
De même que Dieu n'est pas altéré par sa miséricorde, de même l'homme n'est pas anéanti par sa dignité. Chacune des deux natures agit en communion avec l'autre, mais selon ce qui lui est propre : le Verbe opère ce qui appartient au Verbe, et la chair exécute ce qui appartient à la chair.
L'un brille par ses miracles, l'autre succombe aux outrages. Et de même que le Verbe ne perd pas son égalité avec la gloire du Père, de même la chair ne déserte pas la nature de notre race humaine.
C'est un seul et même être, il faut le dire souvent, vraiment Fils de Dieu et vraiment fils d'homme. Dieu par le fait que au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Homme par le fait que le Verbe s'est fait chair et a établi sa demeure parmi nous.

Lettre de saint Léon le Grand à Flavien, Éd. P. Roguet.

samedi 12 janvier 2008

Voir Dieu

Voir Dieu

Dans notre condition humaine présente, il nous est impossible de voir Dieu. Nous sommes pécheurs et la vue de Dieu nous serait insoutenable. Dieu disait à Moïse, avec qui il s’entretenait pourtant comme avec un ami : « Tu ne pourras voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » (Exode 33, 20).
Mais en même temps, l’homme a été créé pour contempler Dieu dans l’au-delà, une fois qu’il aura mené le bon combat par amour de Dieu jusqu’au bout. (lire la suite) Pour cela, il doit favoriser en lui de bonnes dispositions. « Dieu est perçu par ceux qu peuvent le voir, après que les yeux de leur âme se sont ouverts. Tous ont des yeux, mais certains ne les ont que voilés et ne voient pas la lumière du soleil. Si les aveugles ne voient pas, ce n'est pas parce que la lumière du soleil ne brille pas. C'est à eux-mêmes, et à leurs yeux, que les aveugles doivent s'en prendre. De même toi : les yeux de ton âme sont voilés par tes fautes et tes actions mauvaises. L'homme doit avoir une âme pure, comme un miroir brillant. S'il y a de la rouille sur le miroir, l'homme ne peut plus y voir son vidage. Ainsi, lorsqu'il y a une faute dans l'homme, cet homme ne peut plus voir Dieu » (saint Théophile d'Antioche, Lettre à Autolycus).
Il est nécessaire qu'il purifie son âme par le repentir de ses péchés et qu'il ait recours au sacrement de la réconciliation, indispensable pour vivre dans l'amour de Dieu et de l'Amour de Dieu. « Si tu comprends cela, poursuit saint Théophile d'Antioche, et si ta vie est pure, pieuse et juste, tu peux voir Dieu. Avant tout, que la foi et la crainte de Dieu entrent les premières dans ton cœur, et alors tu comprendras cela. Quand tu auras dépouillé la condition mortelle et revêtu l'immortalité, alors tu verras Dieu selon ton mérite. C'est ce Dieu qui ressuscitera ta chair immortelle, en même temps que ton âme. Et alors, devenu immortel, tu verras le Dieu immortel, à condition d'avoir cru en lui maintenant » (Ibid.). Nous voyons par là combien il est important, et décisif pour l'éternité qui nous attend après notre mort, de bien choisir notre camp : Dieu de préférence au diable !