Arrêt sur christianisme (83)
Dans un monde où vous ne connaissez le oui et le non de rien, où il ,n’y a pas de loi, morale ni intellectuelle, où toute chose est permise, où il n’y a rien à espérer et rien à perdre, où le mal n’apporte pas de punition et le bien pas de récompense, dans un tel monde il n’y a pas de drame parce qu’il n’y a pas de lutte, et il n’y a pas de lutte parce qu’il n’y a rien qui en vaille la peine. Mais avec la Révélation chrétienne, avec ses immenses et énormes idées du Ciel et de l’Enfer, les actions humaines, la destinée humaine sont investies d’une valeur prodigieuse. Nous sommes capables de faire un bien infini et un mal infini. Nous avons à trouver notre route vers des sommets de lumière ou des abîmes de misère. Nous sommes comme les acteurs d’un drame où nous tenons un rôle essentiel. Pour nous, la vie est toujours nouvelle et toujours intéressante parce qu’à chaque seconde nous avons quelque chose de nouveau à apprendre et quelque chose de nécessaire à accomplir. Le dernier acte, comme dit Pascal, est toujours sanglant
, mais aussi il est toujours magnifique, car la Religion n’a pas seulement mis le Drame dans la vie, elle l’a mis à son terme, dans la Mort.
B. Bro,
Le pouvoir du mal. 5. On demande des pécheurs, Paris, Éditions Bayard-Presse, 1976, p. 7-8.
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