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mardi 2 avril 2024

Le rôle des laïcs dans l'Eglise et dans le monde (2)

Le rôle spécifique des laïcs dans l’Église

Cette sorte de définition du laïc nous permet d’en venir donc au rôle des laïcs dans l’Église.

Quand nous pensons à ce rôle, nous pensons peut-être spontanément à diverses fonctions comme assurer la lecture ou le service d’autel au cours de la messe. Le pape François a d’ailleurs institué récemment un ministère laïc de lecteur et d’acolyte. Ou bien nous envisageons le fait d’assumer la fonction de catéchiste, de participer à la chorale paroissiale, d’intervenir au Conseil des affaires économiques paroissial, de porter la sainte communion aux malades et aux personnes âgées ne pouvant pas se déplacer, de faire la quête ou de distribuer à l’entrée de l’église la feuille paroissiale préalablement mise en forme et imprimée…

Tout cela est nécessaire au bon fonctionnement de l’Église. Mais nous n’y trouvons pas d’indication satisfaisante sur le rôle des laïcs dans l’Église. En réalité, avec ces différentes tâches, encore une fois fort utiles, nous sommes bien loin de l’essentiel. S’il fallait se limiter à ces tâches, matérielles pour nombre d’entre elles, nous serions sans plus en présence d’une cléricalisation des laïcs, contre laquelle le pape François nous a mis en garde. (lire la suite)Au cardinal Marty, archevêque de Paris, lui disant que « la mission propre des laïcs est d’ordonner les structures séculières selon le vouloir divin », st Josémaria répondit : « Oui, mais il faut d’abord qu’ils soient bien ordonnés en eux-mêmes : en étant des hommes et des femmes de vie intérieure profonde, des âmes de prière et de sacrifice. Autrement, au lieu d’ordonner ces réalités familiales et sociales, ils y introduiront leur propre désordre personnel. » Et ils se feront absorber par l’esprit mondain, au lieu de communiquer un style de vie chrétien au monde.

Cette remarque me semble très éclairante. Elle nous apporte au fond la réponse à notre question sur le rôle des laïcs. Ce que l’Église attend avant tout des fidèles laïcs, ce que le monde attend d’eux prioritairement, c’est qu’ils soient de bons catholiques, cohérents avec les engagements de leur baptême, donnant l’exemple de personnes qui, conscientes de leurs défauts, savent les reconnaître, demander pardon le cas échéant, et lutter pour progresser sur la voie de la sainteté.

L’appel à la sainteté est qualifié, par le concile, d’appel universel à la sainteté. Il ne s’adresse donc pas, encore une fois, aux seuls prêtres et religieux. Mais de la place qu’ils occupent dans la société, les laïcs, je cite, « sont appelés par Dieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité ».

Nous voyons ici que l’appel à la sainteté se complète par un appel à l’évangélisation. Tous deux sont inséparables. Notre Seigneur disait de lui-même : « Je me sanctifie pour eux », pour les autres. La recherche de notre sainteté personnelle, d’un progrès dans la pratique de la foi et des vertus n’a de sens qu’en fonction des autres, précisément parce que vous vivez au milieu du monde.

Ajoutons encore qu’il revient aux laïcs, « d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur ».

J’ai intitulé cette conférence « le rôle des laïcs dans l’Église et dans le monde ». Le décret conciliaire sur l’apostolat des laïcs l’explique en rappelant que « le laïc, qui est tout ensemble membre du peule de Dieu et de la cité des hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse ans les deux domaines » (n° 5).

Dans un document publié par le dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, nous pouvons lire qu’il existe « une différence fondamentale entre un bon mariage et un mariage saint ; dans un bon mariage, les conjoints s’efforcent de s’aimer ; dans un mariage saint, les époux remettent leurs efforts entre les mains de Dieu et leurs actions vont donc au-delà de ce qu’ils sont capables de faire, montrant ce que Dieu peut faire ». Nous pourrions gloser cette affirmation en mettant famille à la place de mariage, ou père et mère, chef d’entreprise, professionnel de quelque nature que ce soit.

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