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lundi 22 janvier 2007

Les Douze apotres (2)

Les Douze apôtres (2)


Sans doute est-il utile d'expliquer brièvement ce que signifie le mot évêque. Il s'agit de la forme française du mot grec « episcopos ». Ce mot indique quelqu'un qui possède une vision d'en haut, quelqu'un qui regarde avec le cœur. Ainsi, saint Pierre lui-même, dans sa première Lettre, appelle le Seigneur Jésus « pasteur et évêque, gardien de vos âmes ». Et selon ce modèle du Seigneur, qui est le premier évêque, gardien et pasteur des âmes, les successeurs des apôtres se sont ensuite appelés évêques, « episcopoi ».
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C'est à eux qu'est confiée la fonction de l'« episcopé ». Cette fonction précise de l’évêque évoluera progressivement, par rapport aux commencements, jusqu'à prendre la forme — déjà clairement attestée chez Ignace d'Antioche au début du II siècle (cf. Ad Magnesios, 6, 1, PG 5, 668) — de la triple charge de l'évêque, prêtre et diacre. C'est un développement guidé par l'Esprit de Dieu, qui assiste l'Eglise dans le discernement des formes authentiques de la succession apostolique, toujours mieux définie face à une pluralité d'expériences et de formes charismatiques et ministérielles, présentes dans les communautés des origines.
Ainsi, la succession de la fonction épiscopale se présente comme la continuité du ministère apostolique, garantie de la persévérance dans la Tradition apostolique. Le lien entre le Collège des évêques et la communauté originelle des Apôtres est tout d'abord compris dans l'optique de la continuité historique. Comme nous l'avons vu, aux Douze est tout d'abord associé Matthieu, puis Paul, puis Barnabé, puis d'autres, jusqu'à la formation, dans la seconde et troisième génération, du ministère de l'évêque. La continuité s'exprime donc dans cette chaîne historique. Et dans cette continuité de la succession se trouve la garantie de la persévérance, dans la communauté ecclésiale, du Collège apostolique rassemblé autour de lui par le Christ. Mais cette continuité, que nous voyons tout d'abord dans la continuité historique des ministres, est entendue également au sens spirituel, car la succession apostolique dans le ministère est considérée comme le lieu privilégié de l'action et de la transmission de l'Esprit Saint. Un clair écho de ces convictions se trouve, par exemple, dans le texte suivant d'Irénée de Lyon (deuxième moitié du II siècle) : « La tradition des Apôtres, manifeste dans le monde entier, se montre dans chaque Église à tous ceux qui veulent voir la vérité et nous pouvons énumérer les évêques établis par les Apôtres dans les Églises et leurs successeurs jusqu'à nous... (Les Apôtres) voulurent, en effet, que soient absolument parfaits et irrépréhensibles en toute chose ceux qu'ils laissaient comme leurs successeurs, en leur transmettant leur mission d'enseignement. Si ceux-ci avaient correctement compris, ils en auraient tiré un grand profit ; si, en revanche, ils avaient échoué, ils en aurait tiré un très grand dommage » (Adversus hæreses, III, 3, 1: PG 7, 848).

(à suivre…) (

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