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mardi 25 novembre 2008

Saint Clément, évêque de Rome (3)

Saint Clément, évêque de Rome (3)

Finalement, la « grande prière » confère un souffle universel aux argumentations précédentes. Clément loue et rend grâce à Dieu pour sa merveilleuse providence d'amour, qui a créé le monde et continue à le sauver et à le sanctifier. L'invocation adressée aux gouvernants revêt une importance particulière. Après les textes du Nouveau Testament, celle-ci représente la prière la plus antique pour les institutions politiques. Ainsi, au lendemain de la persécution, les chrétiens, bien conscients que les persécutions allaient se poursuivre, ne cessent de prier pour les autorités mêmes qui les avaient condamnés injustement. Le motif est avant tout d'ordre christologique : il faut prier pour les persécuteurs, (lire la suite) comme le fit Jésus sur la Croix. Mais cette prière contient également un enseignement qui guide, au fil des siècles, l'attitude des chrétiens à l'égard de la politique et de l'État. En priant pour les autorités, Clément reconnaît la légitimité des Institutions politiques dans l'ordre établi par Dieu ; dans le même temps, il manifeste la préoccupation que les autorités soient dociles à Dieu et « exercent le pouvoir que Dieu leur a donné dans la paix et la mansuétude avec piété » (61, 2). César n'est pas tout. Une autre souveraineté apparaît, dont l'origine et l'essence ne sont pas de ce monde, mais « d'en haut : c'est celle de la Vérité, à laquelle revient également le droit d'être écoutée par l'État.
Ainsi, la lettre de Clément affronte de nombreux thèmes d'une actualité permanente. Celle-ci est d'autant plus significative, qu'elle représente, depuis le premier siècle, la sollicitude de l'Église de Rome qui préside à toutes les autres Église dans la charité. Avec le même Esprit, nous faisons nôtres les invocations de la « grande prière », là où l'évêque de Rome se fait la voix du monde entier : « Oui, ô Seigneur, fais resplendir sur nous ton visage dans le bien de la paix ; protège-nous de ta main puissante... Nous te rendons grâces, à travers le Prêtre suprême et guide de nos âmes, Jésus-Christ, au moyen duquel nous te rendons gloire et louange, à présent et de génération en génération, pour les siècles des siècles. Amen » (60-61).

Benoît XVI, Audience générale, 7 mars 2007.

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