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mercredi 6 août 2014

Pain et Parole (2)

Pain et Parole (2)

« Nous appelons cet aliment eucharistie, et personne ne peut y prendre part s’il ne croit à la vérité de notre doctrine, s’il n’a reçu le bain pour la rémission des péchés et la régénération, et s’il ne vit selon les préceptes du Christ. Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain commun et une boisson commune. De même que par la vertu du Verbe de Dieu, Jésus-Christ notre Sauveur a pris chair et sang pour notre salut, de même aussi l’aliment devenu eucharistique grâce à la prière formée pat les paroles du Christ, cet aliment qui doit nourrir par assimilation notre sang et nos chairs, est la chair et le sang de ce Jésus incarné : telle est notre doctrine » (saint Justin, Apologie 1, 66). Telle est notre conviction la plus profonde, corroborée, (lire la suite) avalisée par notre expérience et celle de nos frères et sœurs dans la foi qui adhèrent pleinement à cette réalité. Hugues de Saint-Victor s’exprime dans le même sens : « Le Verbe de Dieu revêtu de la chair humaine est apparu une seule fois de façon visible, et maintenant, chaque jour, ce même Verbe vient lui-même à nous sous le couvert d’une voix humaine. Différente, certes, est la manière dont il se fait connaître aux hommes, suivant que c’est par sa chair ou par la voix humaine. Et pourtant, d’une certaine façon, la voix du Verbe est à comprendre à présent comme la chair de Dieu l’était alors » (Hugues de Saint-Victor, Six opuscules spirituels, La Parole de Dieu 2). En participant activement au saint Sacrifice de la messe nous écoutons d’abord la Parole de Dieu que nous recevons ensuite sous une forme sacramentelle, de sorte qu’elle pénètre dans tout notre être et le façonne à son gré, « comme l’argile entre les mains du potier » (Jérémie 18, 4). C’est notre unique ambition. Nous nous abreuvons consciemment du Pain et de la Parole pour être à même de ressembler de plus en plus à notre Maître et Seigneur, de ne faire qu’un avec lui, tout comme toi, mon Père, tu es en moi, et moi en toi, pour que, eux aussi, ils soient un en nous, afin que le monde croire que tu m’as envoyé » (Jean 17, 21). Elle alimente donc toute notre existence, cette Parole. Il convient de la faire nôtre et de l’assimiler, de l’avaler en quelque sorte : « Mange ce livre, et va parler à la maison d’Israël. […] Fils d’homme, remplis ton ventre et repais tes entrailles de ce livre que je te donne. Je le mangeais et il fut dans ma bouche doux comme du miel » (Ézéchiel 3, 1.3). Cette Parole que nous entendons et sur laquelle nous nous arrêtons pour la méditer en profondeur, la retourner dans tous les sens et en tirer la « substantifique moelle » (Rabelais, Gargantua), elle nous est redonnée sous forme sacramentelle. Car elle ne fait qu’un avec Jésus-Christ réellement, authentiquement présent dans le très Saint-Sacrement. Elle est Jésus-Christ en Personne. Nous l’écoutons donc et nous la mangeons. Nous la savourons et par l’intelligence et par le cœur. (à suivre…)

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