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jeudi 14 août 2014

Pain et Parole (6)

Pain et Parole (6)

Le drame de l’homme contemporain est qu’il oublie que Dieu est présent au milieu de nous, plus vivant que nous ne le sommes nous-mêmes, parce que notre vie vient de lui, source de toute vie, lui qui est la Vie (cf. Jean 14, 6). C’est une vraie calamité pour nous de l’oublier à ce point et de ne pas nous précipiter toujours pour l’adorer. « L’adoration eucharistique nous soumet au rayonnement du corps et du sang du Christ qui reproduit en nous ses vertus, notamment la charité qui préside à l’institution de l’Eucharistie, l’obéissance au Père et le courage de Jésus en sa passion, la chasteté qui purifie et discipline les impulsions du corps et du sang en nous, la bienveillance et le dévouement inculqués par le Saint-Esprit. L’immobilité de l’adoration agit sans heurt (lire la suite) et engendre le mouvement des vertus avec l’efficacité discrète, patiente et sûre, qui caractérise le travail de la grâce. l’adoration contemplative et silencieuse n’est donc pas opposée à l’action vertueuse et expressive. Portant directement sur Dieu, elle ouvre la porte à l’action efficiente de la charité éclairée par la foi et la prudence spirituelle. Elle se tient à la source des vertus comme à leur fin, car elles doivent mener le croyant vers la vision admirative et aimante » (Servais Pinckaers, Plaidoyer pour la vertu, Le Muveran, Parole et Silence, 2007, p. 193). Tel est le cheminement du chrétien qui suit la voix du Bon Pasteur. Celui-ci le conduit vers de bons pâturages (cf. Jean 10, 3), là où se trouve notre Dieu, fort, éternel et tout-puissant. Cette Parole est un puits d’eau vive « jaillissant pour la vie éternelle » (Jean 4, 14). Or, « tel est le pain qui descend du ciel que celui qui en mange ne mourra pas. C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde » (Jean 6, 50-51). On ne saurait être plus explicite. Nous ne pouvons donc comprendre pleinement – à la mesure, certes, de notre comprenette forcément très limitée – comprendre la Parole qu’à partir de l’Eucharistie, dans laquelle il s’est incarné, s’est fait chair de notre chair pour que nous puissions assumer notre condition d’enfants de Dieu, d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26) et de nous laisser diviniser. C’est dans le Saint-Sacrement que nous venons adorer à l’autel et dans le tabernacle que la Parole de Dieu se fait plus éloquente et nous parle de la façon la plus convaincante qui soit de l’Amour qu’il nous porte à nous, les hommes. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15, 13). Et qu’est chaque messe, qu’est la sainte réserve eucharistique, sinon la preuve la plus tangible, la plus palpable de cet Amour ? « Ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nous avons touché de nos mains pour ce qui est du Verbe de vie […], nous vous l’annonçons à vous aussi, afin que vous soyez, vous aussi, en communion avec nous » (1 Pierre 1, 1.3). (à suivre…)

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