ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

mardi 12 août 2014

Pain et Parole (5)

Pain et Parole (5)

Ils passent à table. À ce moment-là, Jésus « prit du pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur présenté. Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparut de devant eux » (Luc 24, 30-31). Leur cœur avait été préparé à reconnaître notre Seigneur par l’écoute de la Parole vivante qui leur avait ravivé le goût de la vie, et tout simplement donné le goût de la Vie présente dans le pain rompu, dans l’Eucharistie. Notre Dieu n’est pas un dieu muet, comme les idoles que les païens se donnaient à eux-mêmes, « qui ont une bouche et ne parlent pas » (Psaume 115, 5). Les muets, Jésus les guérissait et leur redonnait l’usage de la parole (cf. Marc 7, 37). Notre « Dieu a parlé une seule fois » (Ps 61, 12), « parce qu’il a engendré un seul verbe (lire la suite) par qui il a tout fait. Ce Verbe, c’est sa parole. Il y a donc une seule parole de Dieu, parce qu’il y a un seul Verbe de Dieu. Un seul véritablement, parce que seule et d’un seul ; non pas développée en une pluralité d’énoncés, mais totalisée en un seul et simple verbe » (Hugues de Saint-Victor, Six opuscules spirituels, La Parole de Dieu 1). Mais cette Parole est prononcée dans un éternel présent. Elle « est efficace, plus acérée qu’aucune épée à deux tranchants, si pénétrante qu’elle va jusqu’à séparer l’âme et l’esprit, les jointures et les moelles ; elle démêle les sentiments et les pensées du cœur » (Hébreux 4, 12). Il n’existe qu’un Verbe, une seule Parole, mais ô combien efficace ! Jésus dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort se redressa sur son séant et se mit à parler » (Luc 7, 14-15). Et à un homme possédé d’un esprit impur, il ordonne : Tais-toi et sors de lui. Et le démon l’ayant jeté par terre au milieu, sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal » (Luc 4, 35). Si l’on voulait juguler la Parole de Dieu, « les pierres crieront » (Luc 19, 40). Depuis deux mille ans, bien des puissants et d’autres à leur service, ont voulu la faire taire effectivement : « Nous vous avions expressément défendu d’enseigner en ce nom, et voilà que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement » (Actes 8, 5). Cette Parole est la Vérité, que l’on veuille ou non la reconnaître pour telle. Et la Vérité finit toujours par l’emporter sur l’hypocrisie, par s’imposer au mensonge. Cette Vérité, c’est que Jésus-Christ est le Verbe du Père éternel et qu’il est tout aussi présent et actif enfermé dans cette prison d’amour qu’est le tabernacle que lorsqu’il se laissait approcher par tous les miséreux de la terre (cf. Marc 1, 32) et qu’il disait, dans sa miséricorde, « venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai » (Matthieu 11, 28) ; venez, vous tous qui languissez dans des maux les plus variés, et je vous redonnerai de la force. (à suivre…)

Aucun commentaire: