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vendredi 24 août 2007

Saint Barthelemy (fin)


Saint Barthélemy (fin)

En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame : "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume : "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement : "Comment me connais-tu ?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. (lire la suite) Il dit : "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend : cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant : "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël !" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus : Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IVème siècle,
un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'œuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.

Benoît XVI, Audience générale, 4 octobre 2006.

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