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mercredi 29 août 2007

Saint Jean-Baptiste


Saint Jean-Baptiste

À la jonction entre l’Ancien et le Nouveau Testament, se dresse la figure imposante de Jean, fils de Zacharie et d’Élisabeth, qui étaient tous les deux des "justes devant Dieu" (Luc 1, 6) ; il est l’un des plus grands personnages de l’histoire du salut. Alors qu’il était encore dans le sein de sa mère, Jean reconnut le Sauveur, lui aussi caché dans le sein de la Vierge Marie (cf. Luc 1, 39-45) ; sa naissance fut marquée par de grands prodiges (cf. Luc 1, 57-66) ; il grandit dans le désert en menant (lire la suite) une vie austère et pénitente (cf. Luc 1, 80 ; Mt 3, 4) ; "prophète du Très-Haut" (Luc 1, 76), la parole de Dieu lui fut adressée (cf. Luc 3, 2) ; "il parcourut toute la région du Jourdain en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés" (Luc 3, 3) ; tel un nouvel Élie, humble et fort, il prépara le peuple à recevoir le Seigneur (cf. Luc 1, 17) ; conformément au dessein de Dieu, il baptisa, dans les eaux du Jourdain, le Sauveur du monde lui-même (cf. Matthieu 3, 13-16) ; il présenta Jésus à ses disciples en le désignant comme "l’Agneau de Dieu" (Jean 1, 29), le "Fils de Dieu" (Jean 1, 34) et l’Époux de la nouvelle communauté messianique (cf. Jean 3, 28-30) ; le témoignage courageux qu’il rendit à la vérité lui valut d’être emprisonné par Hérode, qui le fit décapiter (cf. Marc 6, 14-29) ; sa mort violente, tout comme auparavant sa naissance miraculeuse et sa prédication prophétique, firent de lui le précurseur du Seigneur. Jésus lui rendit un hommage incomparable en proclamant que "parmi les hommes, aucun n’est plus grand que Jean" (Luc 7, 28).
Depuis les premiers siècles de l’Église, les fidèles célèbrent avec ferveur le culte de saint Jean-Baptiste ; il s’est même enrichi d’éléments provenant de la culture populaire. Outre la célébration de sa mort (le 29 août), au même titre que tous les autres saints, saint Jean-Baptiste est le seul dont on célèbre aussi solennellement la naissance (24 juin), comme pour le Christ et la sainte Vierge Marie.
On peut constater que beaucoup de baptistères sont dédiés à saint Jean-Baptiste, ce qui permet de souligner son rôle essentiel lors du baptême de Jésus ; de même, de nombreuses fontaines baptismales évoquent sa figure en le représentant en train de baptiser. Son emprisonnement éprouvant et sa mort violente font aussi de lui le patron de ceux qui sont en prison, ainsi que des condamnés à mort, ou de ceux qui subissent de lourdes peines à cause de leur foi.
Il est très probable que la date de naissance de saint Jean-Baptiste (24 juin) fut fixée en fonction de celle de la conception du Christ (25 mars), et de sa naissance (25 décembre) : selon le signe donné par l’ange Gabriel au moment où Marie conçut le Sauveur, la mère du Précurseur était déjà enceinte depuis six mois (cf. Luc 1, 26. 36). Dans l’hémisphère nord, la solennité du 24 juin est aussi liée au cycle solaire. Elle se célèbre, en effet, au moment où le soleil, en se dirigeant vers le sud du zodiaque, commence à descendre à l’horizon : ce phénomène céleste est devenu le symbole de la figure de Jean-Baptiste, qui, à propos du Christ et de lui-même, déclara : "Lui, il faut qu’il grandisse; et moi, que je diminue" (Jean 3, 30)
La mission de Jean, qui était venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité (cf. Jean 1, 7), a donné naissance à la coutume d’allumer des feux dans la nuit du 23 au 24 juin, et, là où cette tradition existait déjà, elle a permis de lui donner une signification chrétienne : de fait, l’Église bénit ces feux en priant pour que les fidèles passent des ténèbres du monde à la Lumière de Dieu qui ne s’éteindra jamais.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n. 224-225.

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