Mission impossible (3)
Le Seigneur nous enseigne par là qu’il est raisonnable contre toute apparence de lui faire confiance envers et contre tout. Mais aussi qu’être à son service suppose immanquablement de se laisser clouer avec lui sur la Croix. Car le Serviteur n’est pas au-dessus de son maître (cf. Jean 13, 16).
Il lui en a coûté à notre Seigneur de nous racheter. Il est au fond bien normal qu’il nous en coûte aussi à nous de coracheter avec lui. D’autant que nous nous heurtons aux mêmes obstacles que lui, notamment à l’action du diable se servant lui aussi de la médiation d’êtres humains, que nous appelons ses suppôts.
Moïse ne réussira donc pas à convaincre pharaon du premier coup, loin de là, et surtout pas par ses propres forces. Il doit en être bien conscient. Nous aussi. Car le principe fondamental « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5) ne perdra jamais de son actualité. Et ce n’est pas sans conséquences négatives pour les coreligionnaires de Moïse, dont la condition est aggravée après les mesures de rétorsion prises par pharaon : « Ce sont des paresseux. C’est pourquoi ils crient : ‘Allons sacrifier à notre Dieu.’ Qu’on alourdisse le travail de ces gens, qu’ils le fassent et ne prêtent plus attention à ces paroles trompeuses » (Exode 5, 8-9),
(lire la suite) celles de Moïse et d’Aaron, au nom du Dieu de leurs pères.
Cette situation vaut la peine d’être méditée, pour ne pas nous rebeller quand la tournure des événements est nettement défavorable, et que cela ne s’arrête pas rapidement. Cela aussi fait partie du plan salvifique de Dieu.
Dieu est « notre bouclier » (Psaume 59, 12), le rempart de notre vie (cf. Psaume 27, 1), « notre refuge et notre force » (Psaume 46, 2). Il est le « Dieu avec nous » (Matthieu 1, 23). Et « si Dieu est avec nous, qui est contre nous ? » (cf. Romains 8, 31). Il nous envoie « grâce sur grâce » (Jean 1, 16). La tentation ne surpassera jamais nos forces (cf. 1 Corinthiens 10, 13), nous assure-t-il.
Alors qu’importe si les hommes s’acharnent à ne pas écouter ce que nous avons à leur dire de la part de Dieu, et même durcissent leurs positions au lieu de se convertir à la Vérité . Nous sommes suréquipés pour notre mission. En outre, nous ne parlons pas de nous-mêmes, mais c’est l’Esprit Saint qui parlera en nous (cf. Matthieu 10, 20).
Il n’en reste pas moins que Dieu ne joue pas la carte de la facilité. Jamais. Ou pratiquement jamais. Ce serait sans doute une mauvaise affaire pour nous. Ce n’est pas pour rien qu’il est resté dans l’auguste sacrement de l’Eucharistie. Il nous rappelle ainsi continuellement son Sacrifice. Et ce mémorial est une invitation constante à faire de notre vie aussi un sacrifice uni au sien, qui ne fasse qu’un avec le sien, de sorte que nous ne soyons qu’un avec lui et le Père dans l’Esprit (cf. Jean 17, 22).
(à suivre…)
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