Tous égaux (2)
Ces considérations, peut-être banales, viennent renforcer une idée typiquement chrétienne, bien mise en valeur par le concile Vatican II, à savoir l’égalité fondamentale ou radicale qui règne entre tous les hommes du fait de leur condition d’enfants de Dieu, d’êtres créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26).
Saint Paul déjà affirmait qu’« il n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus ni homme ni femme : car vous n’êtes tous qu’une personne dans le Christ Jésus » (Galates 3, 28). Mais il ne s’agit pas seulement de gommer les différences de race ou de culture, mais plus profondément d’affirmer que ce qui nous distingue les uns des autres, tout en ayant des implications sérieuses et durables
(lire la suite) sur le cours de l’histoire de l’humanité, ne sont en définitive que bien peu de chose au regard de ce qui nous rassemble. Bien évidemment, la société des hommes a besoin de chefs qui la guide et de meneurs qui lui servent de points de ralliement. Mais aussi brillants soient-ils, aussi admirés et adulés soient-ils, ils n’en sont pas moins des créatures comme nous, avec d’énormes limites inhérentes à leur condition terrestre.
Nous comprenons bien dans ce contexte l’affirmation suivante de saint Josémaria, un autre meneur d’hommes dont l’action et l’enseignement ont révolutionné à jamais la vie de bien de nos semblables et le visage même de l’Église et du monde. Il disait ceci : « Pour moi le travail d'une de mes filles membre de l'Opus Dei, qui est employée de maison, est de la même importance que le travail d'une de mes filles qui porte un titre nobiliaire. Dans les deux cas, la seule chose qui m'intéresse, c'est que le travail qu'elles effectuent soit un moyen et une occasion de sanctification pour elles-mêmes et pour les autres ; et le travail le plus important sera celui de la personne qui, dans sa propre occupation, et dans son propre état, devient plus sainte et accomplit avec le plus d'amour la mission reçue de Dieu. Devant Dieu, le professeur d'Université a la même importance que le commis de magasin, ou la secrétaire, ou l'ouvrière ou la paysanne : toutes les âmes sont égales. On pourrait même dire que parfois l'âme des êtres les plus simples est plus belle encore et que celles qui traitent Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit avec le plus d'intimité sont toujours plus agréables à Dieu » (Entretiens avec Mgr Escriva, Paris, Le Laurier, 3e éd., 1987, n° 109).
(fin)
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