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mercredi 20 février 2019

L’amour de l’Église et du pape (2)

L’amour de l’Église et du pape (2)

L’Église n’est pas du monde, mais son action s’inscrit dans le monde et se réalise au profit du monde, vise à le sanctifier. Les bras de la Croix divinisent le monde, affirme-t-il ici. Car ils sont une invitation à se sanctifier en travaillant au cœur du monde, des en vaquant aux activités séculières.
« Cette divinisation de l’homme opérée par la médiation de l’Esprit Saint, advient principalement dans la distribution des sacrements, surtout de l’Eucharistie qui est « un sacrement de piété, un signe d’unité, un lien de charité » (st Augustin, In Joann. Ev. Tr. 26, 6, 13 ; PL 35, 16, 3), et, de ce fait, un principe de cohésion et de fraternité véritables, également dans la vie sociale du monde entier pour lequel le Christ s’est donné – pro mundi vita (Jn 6, 51) » (Jean-Paul II, Discours à la Curie romaine, 22 décembre 1981, n° 4).(lire la suite)
Le Pontife romain peut affirmer sans ambages que l’Eucharistie construit l’Église.
De fait, c’est bien l’Église qui nous dispense les sacrements, qui établit les règles de leur juste confection et de leur droite administration, afin que ses fidèles parviennent au salut, ce qui est la loi suprême de toute l’Église : Suprema lex, salus animarum (Code de droit canonique, c. 1752).
Nous ne pouvons pas mieux nous sanctifier que par les sacrements, qui sont les principaux canaux de la grâce, et ont institués par notre Seigneur faire nous parvenir toutes les grâces qui s’écoulent du pressoir mystique, tel que les artistes du Moyen Âge l’ont représenté. Il ne nous est pas possible de nous sanctifier en dehors de l’Église catholique, c’est-à-dire sans lien avec elle, sans lui être uni par le triple lien de la communion de la foi, des sacrements et du gouvernement. Cela est totalement exclu. Parce qu’autrement l’on se trouve apostat, hérétique ou schismatique.
Nous aimons l’Église telle qu’existe à notre époque, telle que nous la voyons, avec son dynamisme évangélisateur qui ne se dément pas. Elle est la même que l’Église en germe au jour Pentecôte, qui naît à Jérusalem avec une portée d’emblée universelle, constitutionnellement universelle, appelée à se répandre de par le monde entierEt elle se répand, Dieu merci, toujours davantage. Les vicissitudes des pays occidentaux ne doivent pas cacher une réalité, qui est celle d’une expansion continuelle, avec la création régulière de nouveaux diocèses en Afrique, en Amérique et en Asie.
Mais elle est tributaire aussi des circonstances historiques. Elle ne se présente pas aux hommes de notre temps comme à l’époque où les schismes tragiques se sont produits, à celle des affrontements du sacerdoce et de l’empire, à l’époque de la Renaissance ou encore après la perte des États pontificaux en 1870. Mais elle reste la même, c’est-à-dire l’Église de Jésus-Christ, détentrice et unique détentrice de tous les moyens de sanctification dont nous avons besoin. Des sacrements et de la Parole de Dieu, qu’elle seule a pouvoir d’interpréter authentiquement.
Extra Ecclesiam nulla salus. « Pas de salut hors de l’Église. » Un grand principe, développé en long et en large pendant des siècles, qui n’est plus invoqué depuis le concile Vatican II pour des raisons œcuméniques. De nos jours, l’on préfère mettre en évidence, à juste titre, que des gens qui pas reçu la grâce du baptême peuvent très bien se sauver et de fait se sauvent, tandis que des baptisés se perdent par infidélité à leur vocation chrétienne.
Car, comme saint Paul VI le notait dans un discours, « la sainteté dans l’Église vue dans la réalité humaine de ses membres n’est pas toujours conforme à la sainteté de l’Église vue dans sa perspective idéale et divine. Même s’ils sont déjà admis dans ce « royaume de Dieu déjà parmi nous » (Lc 17, 21), les membres de l’Église n’en demeurent pas moins des hommes faibles, fragiles et pécheurs. […] Il arrive donc que l’incohérence entre la vocation à la sainteté, propre des chrétiens, et leur déficience morale, provoque le scandale… » (Paul VI, Discours, 21 octobre 1971).
Il n’est pas difficile, hélas, de vérifier de nos jours cette assertion pontificale. Trop d’exemples dévoilés de nos jours, des comportements tragiques et criminels, la corroborent. Mais cela n’enlève rien à la sainteté de l’Église, l’Épouse sans tache ni ride du Christ.

(à suivre...)

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