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samedi 24 mars 2007

Le sens chretien de la souffrance (suite)


Le sens chrétien de la souffrance (suite)


C’est à cette valeur salutaire et rédemptrice de la souffrance que le pape Jean-Paul II a consacré une lettre apostolique intitulée précisément « [la valeur] salvifique de la douleur », Salvifici doloris, en date du 11 février 1984. Il en précise d’emblée la portée avec deux citations de saint Paul : « je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église » (Colossiens 1, 24), et « je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous » (Ibid.). Je ne puis qu’inciter à lire cette lettre, où Jean-Paul développe la parabole du bon Samaritain (cf. Luc 25-37).
Le Christ « a enseigné à l’homme (lire la suite) à faire du bien par la souffrance et à faire du bien à celui qui souffre » (Jean-Paul II, lettre apostolique Salvifici doloris, n°30). Le pape indiquait en conclusion que « tel est le sens, véritablement surnaturel et en même temps humain, de la souffrance. Il est surnaturel, parce qu’il s’enracine dans le divin mystère de la Rédemption du monde, et il est d’autre part profondément humain, parce qu’en lui l’homme se reconnaît lui-même dans son humanité, sa dignité et sa mission propre » (Ibid., n° 31).
Un chrétien ne peut pas oublier la réalité d’une autre souffrance, celle du péché et de ses suites, celle de la condamnation éternelle à l’enfer pour celui qui reste endurci dans son péché. « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jean 3, 16). Or, « l’homme « périt » quand il perd « la vie éternelle ». Le contraire du salut n’est donc pas seulement la souffrance temporelle, une souffrance quelconque, mais la souffrance définitive : la perte de la vie éternelle, le fait d’être rejeté par Dieu, la damnation. Le Fils unique a été donné à l’humanité pour protéger l’homme avant tout contre ce mal définitif et contre la souffrance définitive » (Jean-Paul II, Ibid., n° 14). Mais, par son œuvre de salut, le Christ ne se limite pas à « effacer de l’histoire de l’homme la domination du péché qui s’est enracinée sous l’influence de l’Esprit du mal dès le péché originel » ; il lui donne « la possibilité de vivre dans la Grâce sanctifiante », puis, « dans le sillage de sa victoire sur le péché, il enlève aussi à la mort son pouvoir, ouvrant la porte, par sa Résurrection, à la future résurrection des morts » (Ibid., n° 15). La souffrance engendre ainsi la joie.

(à suivre…)

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