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vendredi 16 mars 2007

Les reliques de la Passion (suite)




Les reliques de la Passion (suite)

4. L’authenticité des reliques
La Couronne d’épines était unique, si bien que l’authenticité de la relique n’était pas difficile à établir. Elle portait encore en 1804 le sceau du Comité d’inspection de Franciade, le nom républicain que la commune de Saint-Denis avait adopté en 1793 et 1794, et les témoins des péripéties de la relique, anciens chanoines de la Sainte-Chapelle et religieux de Saint-Denis, fonctionnaires de la République ou visiteurs assidus du Cabinet des Médailles ne manquaient pas. Le 6 août 1806, une fois le grand reliquaire de l’orfèvre Jean-Charles Cahier exécuté aux frais de Napoléon 1er, le cardinal de Belloy put reconnaître que la couronne remise à Notre-Dame était bien « l’authentique et vraie Couronne (lire la suite) d’épine du Christ que le pieux roi Louis IX avait déposée au trésor de la Sainte-Chapelle de son Palais à Paris » et qu’elle était « digne d’être offerte à la vénération ». Encore enfermée dans le cylindre de cristal de roche qui la sertissait en 1806 lorsqu’elle fut transférée dans le grand reliquaire néogothique dessiné pour elle par Viollet-le-Duc, elle fut, en 1896, placée dans le nouveau cylindre de cristal et d’or qui l’abrite aujourd’hui.
L’authenticité du Saint Sang, de l’éponge et de la Pierre du Sépulcre était plus difficile à établir, même si les documents dont nous disposons aujourd’hui laissent entendre qu’ils provenaient effectivement de la Sainte-Chapelle. L’Église se contenta de les conserver dans la chapelle de l’archevêché, d’où ils disparurent au cours du second pillage du bâtiment, les 14 et 15 février 1831, consécutif à la Révolution de 1830.
Les deux morceaux de bois récupérés par le chanoine d’Astros en 1804, un furent rapidement éliminés, comme provenant de l’ancienne balustrade de la tribune de la Grande-Châsse. Or, en juillet 1805, un ancien membre de la Commission temporaire des arts, Jean Bonvoisin, remit à Notre-Dame un important fragment du bois de la Croix qu’il avait lui-même récupéré lors de la destruction du reliquaire en 1794. Voici son témoignage important :
« Ce morceau précieux de la Vraie Croix… est un débris de celle de la Sainte-Chapelle de Paris, qui fut sciée pour en retirer l’or dont elle était en partie couverte. Elle était alors en morceaux plus ou moins grands que celui-ci ; et, comme on paraissait faire fort peu de cas de ces objets sacrés, surtout dans l’état où ils étaient, on me laissa prendre sur la table où les membres de la Commission les avaient examinés, ce morceau que je m’empressais de remettre à ma mère, qui, après l’avoir conservé jusqu’à présent avec vénération, se fait un devoir, ainsi que moi, de la remettre au chapitre de la dite église. »

(à suivre…)

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