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mercredi 21 mars 2007

Le sens chretien de la souffrance


Le sens chrétien de la souffrance

La grandeur d’âme s’expérimente face à la souffrance et aux épreuves. Saint Pierre écrit qu’il « est méritoire de supporter pour plaire à Dieu des peines infligées injustement » (1 Pierre 2, 19). Comment Dieu peut-il se complaire dans la souffrance humaine ? Cela semble impensable et incompatible avec l’idée même que nous nous faisons de Dieu et à celle qu’il a nous a fait connaître : « Dieu est amour » (1 Jean 4, 16). Lui-même a fait remarquer que « nul n’est bon que Dieu seul » (Luc 18, 19).
Ce n’est pas la souffrance en soi qui peut plaire à Dieu. Mais étant donné que notre nature, à la suite du péché originel d’Adam et Ève, connaît nécessairement la douleur et des maux divers, (lire la suite) saint Pierre nous invite, dans le texte cité ci-dessus, à replacer notre souffrance dans le contexte de celle du Christ. C’est suivre l’indication de Jésus : « Qui ne porte pas sa croix et ne vient pas à ma suite ne peut pas être mon disciple » (Luc 14, 27) ; ou encore : « Celui qui ne porte pas sa croix pour me suivre n’est pas digne de moi » (Matthieu 10, 38). Le disciple doit mettre les pieds dans les empreintes des pas du Christ, qui porte la Croix rédemptrice.
La souffrance peut avoir un côté révoltant. On la qualifie souvent d’injuste. C’est la douleur qui amène à s’exprimer d’une façon aussi impropre, car la justice consiste à « donner à chacun ce qui lui est dû ». Et, en l’occurrence, qui nous doit d’être préservé de ces maux ? Prétendre que Dieu nous « doive » quelque chose est tout simplement absurde. C’est ignorer la réalité même de Dieu qui nous a créés par pur Amour et nous veut heureux sur terre, puis avec lui au ciel pour l’éternité. Si nous devons nous en prendre à quelqu’un, c’est à Adam et Ève ! Mais pas à Dieu.
La présence de la douleur est parfois un motif de rupture avec Dieu. Si elle est difficile à porter, elle n’est pas inexplicable. Surtout elle trouve son sens quand on la replace dans le cadre de la Rédemption de l’humanité et quand on pense aussi à nos propres péchés qui ont contribué à la mort du Christ et dont la peine temporelle doit être expiée d’une façon ou d’une autre. L’acceptation de la souffrance sous toutes ses formes — maladie, infirmités, limitations de l’âge et, plus que tout, souffrances morales —, mieux encore l’offrande de la souffrance et, si l’on en est capable, l’amour de la souffrance comme moyen de vivre uni au Christ, lui donne tout son sens. « Ceux qui prient et souffrent en abandonnant l’action aux soins des autres ne brillent certes pas ici-bas. Mais comme leur couronne brillera au Royaume de la Vie ! — Béni soit « l’apostolat de la souffrance » ! » (saint Josémaria, Chemin, n° 969).

(à suivre…)

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