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mardi 3 avril 2007

La Providence divine


La Providence divine

« Providence » vient du latin pro videre, « vivre en avant », « prévoir », « veiller sur quelqu’un ». C’est l’ensemble des « dispositions par lesquelles Dieu conduit sa création » à la perfection ultime qu’elle doit encore atteindre (Catéchisme de l’Église catholique, n° 302). Le concile Vatican II (1870-1871) a déclaré que « Dieu garde et gouverne par sa Providence l’ensemble de ce qu’il a créé, « atteignant avec force d’un bout à l’autre et disposant tout avec douceur » (Sagesse 8, 1). En effet, « toutes choses sont à nu et à découvert devant ses yeux » (Hébreux 4, 13), y compris celles que l’action libre des créatures produira » (lire la suite) (constitution dogmatique Dei Filius sur la foi catholique).
Dieu respecte les lois physiques du monde qu’il a créé, même s’il peut s’en affranchir, car il est le « Tout-Puissant ». Ce fut le cas, par exemple, quand le soleil s’arrêta alors que la Sainte Vierge apparaissait à Fatima en 1917.
Il respecte également la liberté qu’il a accordée à l’homme, tout en se servant de ce qu’il fait pour que ses plans aillent de l’avant. Dieu, Cause première, se sert de la cause seconde qu’est l’homme pour que sa Volonté divine se fasse. Par exemple, quand Jonas désobéit à Dieu et prend la fuite, la violente tempête qui se lève et met en péril le navire sur lequel il avait embarqué l’amène à comprendre qu’il en est responsable et, jeté à la mer, il est avalé par un poisson qui le jette sur la plage non loin de Ninive, la ville où Dieu voulait qu’il prêche la conversion à ses habitants (cf. Jonas 1 et 2). Et quand Joseph est vendu par ses frères, il devient le Premier ministre du pharaon et accueille ses frères et les siens en Égypte au moment où la famine les atteint durement (cf. Genèse 37-47). Un décret de Cyrus permet aux Hébreux de retourner à Jérusalem et de reconstruire le Temple (1 Esdras 6). Quand l’empereur romain décrète un recensement de l’univers, il contribue sans le savoir à la réalisation de la prophétie selon laquelle « toi, Bethléem-Ephrata, le plus petit d’entre les milliers de Juda, de toi sortira un roi, celui qui doit être souverain en Israël, et ses origines remontent aux temps anciens » (Michée 5, 1) : Joseph étant de la maison de David, se rend à Bethléem pour refaire recenser ainsi que Marie, son épouse, et c’est à ce moment-là qu’elle met au monde Jésus, le Fils de Dieu (cf. Matthieu 2, 5-6 ; Luc 2, 1-7). Les exemples pourraient être multipliés.
La divine Providence ne s’exerce pas pareillement envers tout le monde. La parabole du semeur lançant à la volée du grain qui tombe sur le chemin, dans un pierrier, dans des broussailles ou dans de la bonne terre le montre bien (cf. Marc 4, 3-20). Dieu distribue ses grâces à chacun comme il l’entend : « Il y eut donc en la providence éternelle une faveur incomparable pour la Reine des reines, Mère du Bel Amour et toute très uniquement parfaite [la Vierge Marie]. Il y en eut aussi des spéciales pour d’autres. Mais après cela, cette souveraine Bonté répandit une abondance de grâces et de bénédictions sur tout le genre humain et sur la nature angélique. […] Tous ont reçu leur part, comme d’une semence qui tombe non seulement sur la bonne terre, mais dans les chemins, entre les épines et sur les pierres ; afin que tous fussent inexcusables devant le Rédempteur, s’ils n’emploient cette abondante Rédemption pour leur salut » (saint François de Sales, Traité de l’amour de Dieu, livre 2, chapitre 7).
Sainte Catherine de Sienne, qui avait une immense confiance en la Providence, disait à son confesseur, quand il s’inquiétait : « Pourquoi vous occuper de vous, laissez faire la divine Providence ; au moment où vos craintes sont les plus grandes, elle a toujours les yeux sur vous et ne cessera pas de pourvoir à votre salut » (bienheureux Raymond de Capoue, Vie de sainte Catherine de Sienne, Paris, 2000, p. 99-100). Et saint Josémaria insistait sur le fait que pour ceux qui aiment Dieu tout coopère au bien (cf. Romains 8, 28), ce qu’il traduisait par l’expression omnia in bonum, « tout est pour le bien.

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