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mardi 24 avril 2007

Un temoignage essentiel

Un témoignage essentiel

En outre, M. Harold H. Tittmann a publié un ouvrage particulièrement intéressant, The unsilent Pope. Inside the Vatican of Pius XII : The Memoir of an American Diplomat During World War II, paru chez Image en 2004. L'auteur mérite d'être présenté. Quand la guerre éclate, les États-Unis n'avaient pas s de représentant diplomatique auprès du Saint-Siège. Roosevelt nomma Myron Taylor, qui prit ses fonctions le 27 février 1940. Tombant gravement malade peu après; il fut remplacé par Harold Tittmann, secrétaire de l'ambassade des États-Unis en Italie. Il fut accueilli au Vatican même quand le Saint-Siège comprit que l'Italie allait entrer en guerre aux côtés de l'Allemagne.
Le témoignage de Tittmann est donc essentiel. Or, il contient au moins une demi-douzaine de révélations (lire la suite) de première importance. La plus intéressante, selon W. Doino et J. Bottum, qui ont recensé cet ouvrage, "se trouve peut-être dans le passage relatif aux discussions avec Joseph Mueller, juriste bavarois anti-nazi qui fit office d'intermédiaire entre Pie XII et la résistance allemande : "Le Dr Mueller déclarait que, pendant la guerre, son mouvement antinazi en Allemagne avait toujours beaucoup insisté pour que le pape s'abstienne de faire une quelconque déclaration publique pour condamner les nazis ; il avait demandé que le pape se limite à des généralités. Peu après le début de la guerre, Pie XII avait autorisé Radio-Vatican a condamner explicitement les crimes de guerre perpétrés en Pologne par les nazis contre les catholiques et les Juifs. Mais "les évêques polonais se hâtèrent d'avertir le Vatican qu'après chaque émission de terrible représailles étaient infligées aux populations locales. La pensée que des gens payaient de leur vie les informations diffusées par la radio vaticane empêchait de poursuivre les émissions".
Fin 1942, les diplomates alliés demandèrent à Pie XII de dénoncer publiquement l'horreur du nazisme. Pie XII n'ignorait pas les représailles dont la Hollande avait fait les frais au mois de juillet précédent. Cependant il se montra prête à accéder à cette demande, à condition de dénoncer aussi les crimes de guerre commis par les soviétiques. Les alliés firent alors marche arrière, redoutant la colère de Staline.
Il serait possible de multiplier les informations qui vont dans ce même sens. Un article de David G. Dalin, paru dans The Weekly Standard, le 26 février 2001, précise que "155 couvents et monastères de Rome ont caché environ 5 000 Juifs. Au moins trois mille ont trouvé refuge dans la résidence d'été du pape de Castel Gandolfo. Soixante Juifs ont vécu neuf mois à l'Université grégorienne, et nombreux étaient ceux qui étaient abrités dans le cellier de l'Institut biblique pontifical. Des centaines ont trouvé un sanctuaire dans le Vatican lui-même. Suivant les instructions de Pie, des prêtres italiens, des moines, des religieuses, des cardinaux et des évêques ont permis de préserver la vie de centaines de Juifs. Le cardinal Boetto, de Gênes, en a sauvés au moins 800. L'évêque d'Assise a caché trois cents juifs pendant plus de deux ans. L'évêque de Campagna et de ses parents en ont sauvés 961 autres à Fiume".
À quand une purification de la mémoire ? Les catholiques sont en droit de s'attendre à être mieux respectés par leurs frères aînés. Qu'au moins les voix juives qui se sont fait entendre pendant la guerre et au terme de celle-ci ne soient pas enterrées. Ce serait les faire mentir.

(fin)

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