ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

dimanche 17 juin 2007

15. La spiritualite du pelerinage

15. La spiritualité du pèlerinage

En dépit des mutations qu’il a subies au cours des siècles, le pèlerinage conserve, à notre époque, ses caractéristiques essentielles, qui déterminent sa spiritualité particulière.
La dimension eschatologique. Cette dimension essentielle est à l’origine du pèlerinage : ce dernier est une "marche vers le sanctuaire", c’est-à-dire un moment et une parabole du chemin qui mène au Royaume ; de fait, le pèlerinage aide le chrétien à prendre conscience de la dimension eschatologique de sa vie en tant que baptisé ; il est, en effet, un homo viator, dont l’existence se situe entre l’obscurité de la foi et la soif de la vision éternelle, (lire la suite) entre les limites étroites du temps et l’aspiration à la vie qui ne finira pas, entre la fatigue éprouvée sur le chemin et l’attente du repos éternel, entre les larmes de l’exil et le désir du bonheur dans la patrie céleste, entre l’agitation de la vie active et l’attrait pour la sérénité de la contemplation.
De plus, la longue marche d’Israël vers la terre promise, appelée l’exode, fait partie aussi de la spiritualité du pèlerinage : le pèlerin sait que "la cité que nous avons ici-bas n’est pas définitive" (He 13, 14), et c’est pourquoi au-delà du but immédiat du sanctuaire, il avance, à travers le désert de la vie, vers le Ciel, qui est la vraie Terre promise.
On a déjà pu constater que le fait de se rendre dans un sanctuaire constitue pour de nombreux fidèles une occasion particulièrement favorable, et même souvent désirée, de s’approcher du sacrement de la Pénitence ; il est vrai aussi que le pèlerinage a été vécu dans le passé - et il est encore proposé de nos jours - comme une démarche pénitentielle.
Lorsque le pèlerinage est accompli de la manière qui convient, le fidèle quitte le sanctuaire avec la résolution de "changer de vie", c’est-à-dire d’orienter sa vie vers Dieu avec plus de détermination ; le pèlerin désire donc donner une plus grande dimension transcendante à son existence.
La dimension festive. Au cours du pèlerinage, la dimension pénitentielle coexiste avec la dimension festive. On peut même affirmer que cette dimension festive est située au cœur du pèlerinage. Ce dernier assume un certain nombre d’aspects anthropologiques de la fête.
La joie du pèlerinage chrétien se présente comme le prolongement de l’allégresse ressentie par le pieux pèlerin d’Israël : "Quelle joie quand on m’a dit : "nous irons à la maison du Seigneur !"" (Ps 122, 1) ; elle contribue aussi à rompre la monotonie de la vie quotidienne en présentant une prospective différente de celle du monde ; elle allège le poids souvent pesant de la vie, qui, en particulier, pour les pauvres, est un fardeau bien lourd à porter. Cette joie se présente aussi comme une occasion d’exprimer la fraternité chrétienne, en accordant une plus large place à la convivialité et à l’amitié ; enfin, elle prend l’aspect de manifestations spontanées, qui sont très souvent réfrénées dans la vie quotidienne.

(à suivre…)

Aucun commentaire: