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dimanche 3 juin 2007

La Sainte Trinite

La Sainte Trinité

L’Église célèbre la solennité de la Très Sainte Trinité le dimanche après la Pentecôte. À la fin du Moyen Âge, la dévotion croissante des fidèles à l’égard du mystère de Dieu Un et Trine, qui, depuis l’époque carolingienne, avait occupé une place importante dans le domaine de la piété privée et avait donné naissance à diverses expressions de la piété liturgique, incita Jean XXII à étendre, en 1334, la fête de la Trinité à toute l’Église latine. Cette décision eut à son tour une influence déterminante dans l’apparition et le développement de certains pieux exercices.
En ce qui concerne les diverses formes (lire la suite) qu’emprunte la piété populaire pour évoquer l’incomparable Trinité, qui est "le mystère central de la foi et de la vie chrétienne", il est sans doute moins important de présenter tel ou tel pieux exercice en particulier, que de souligner à leur propos que toute forme authentique de piété chrétienne doit avoir pour référence incontournable le seul vrai Dieu Un et Trine, c’est-à-dire "le Père tout-puissant et son Fils unique et l’Esprit Saint". Tel est le mystère de Dieu, qui a été révélé dans le Christ et par le Christ. Telle est sa manifestation dans l’histoire du salut. Celle-ci, en effet, n’est autre que "l’histoire de la voie et des moyens par lesquels le Dieu vrai et unique, Père, Fils et Saint-Esprit, se révèle, se réconcilie et s’unit les hommes qui se détournent du péché".
Il existe effectivement un grand nombre de pieux exercices qui ont un aspect et une dimension trinitaire. La plus grande partie d’entre eux débutent avec le signe de la croix, accompagné des paroles : "Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit"; or c’est cette même forme qui est employée lors du baptême des disciples de Jésus (cf. Mt 28, 19), au moment où commence pour chacun d’entre eux une vie de communion intime avec Dieu, en tant que fils du Père, frères du Fils incarné et temples de l’Esprit Saint. D’autres pieux exercices, qui adoptent des formes semblables à celles de l’actuelle Liturgie des Heures, s’ouvrent en rendant "Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit". D’autres encore s’achèvent par la bénédiction donnée au nom des trois Personnes divines. Et il existe aussi de nombreux exercices qui, en s’inspirant du schéma typique de la prière liturgique, sont adressés "au Père par le Christ et dans l’Esprit", et présentent donc des formules doxologiques inspirées des textes liturgiques.
Le culte représente le dialogue de Dieu avec l’homme par le Christ et dans l’Esprit Saint ; une telle affirmation est déjà présente dans la première partie de ce Directoire. Il est donc nécessaire que l’orientation trinitaire soit aussi un élément constant de la piété populaire. Ainsi, il convient d’aider les fidèles à prendre conscience que les pieux exercices en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie, des anges et des saints ont comme finalité ultime le Père, de qui tout procède et vers qui tout conduit; de même que le Fils, le Verbe incarné, mort et ressuscité, unique médiateur (cf. 1 Tm 2, 5), sans lequel il est impossible d’accéder au Père (cf. Jn 14, 6), et enfin l’Esprit Saint, seule source de grâce et de sanctification. Il est important d’écarter le risque d’entretenir l’idée d’une "divinité" qui fasse abstraction des Personnes Divines.
Parmi les pieux exercices qui s’adressent directement à Dieu Un et Trine, il est important de mentionner, en plus de la brève doxologie (Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit) et de la doxologie développée (Gloire à Dieu au plus haut des cieux...), le Trisagion biblique (Saint, Saint, Saint), et liturgique (Dieu Saint, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous), très répandu en Orient et dans certains pays, ordres et congrégations de l’Occident.
Le Trisagion liturgique, qui s’inspire d’autres chants composés à partir du Trisagion biblique - comme, par exemple, le Sanctus de la célébration eucharistique, de l’hymne du Te Deum, et des Impropères du rite de l’adoration de la Croix du Vendredi Saint, qui proviennent eux-mêmes d’Isaïe 6, 3 et d’Apocalypse 4, 8 -, est un pieux exercice durant lequel les participants prient, unis aux puissances angéliques, en glorifiant de façon réitérée le Dieu Saint, Fort et Immortel, avec des expressions de louange tirées de la divine Écriture et de la Liturgie.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n°157-159.

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