La résurrection de Lazare (5)
La résurrection de Lazare (5)
« Lorsqu'elle eut ainsi parlé, elle s'en alla, et appela en secret Marie, sa sœur, disant : « Le Maître est là, et il t'appelle » (Jean 11, 28). Jésus veut voir Marie en tête-à-tête aussi, et la consoler personnellement, en dehors de la foule des amis et connaissances qui sont venus présenter leurs condoléances et qui, comme cela est la coutume en Orient, envahissent la maison où ils vont passer des heures.« Lorsqu'elle eut ainsi parlé, elle s'en alla, et appela en secret Marie, sa sœur, disant : « Le Maître est là, et il t'appelle » (Jean 11, 29-30). Il l’attendait donc à l’écart. Marie se hâte. Elle ne s’était pas rendue compte que le grand ami de Lazare n’était pas loin. « Les Juifs qui étaient avec Marie, et la consolaient, (lire la suite) l'ayant vue se lever en hâte et sortir, la suivirent en pensant : « Elle va au sépulcre pour y pleurer » (Jean 11, 31). Mais elle prend une autre direction, ce qui doit les décontenancer quelque peu, surtout à cause de la rapidité que Marie met à se déplacer.
« Lorsque Marie fut arrivée au lieu où était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort » (Jean 11, 32). Elle dit exactement la même chose que sa sœur, mot pour mot. Avec une identique simplicité, avec une identique humilité. Elle ne doute pas que le Seigneur agit toujours à la perfection, et qu’il n’y arien à lui reprocher, jamais. Elle fait simplement état de sa conviction que si Jésus avait été présent, il aurait fait ce qu’il fallait pour que son frère ne mourût pas. « Jésus la voyant pleurer, elle et les Juifs qui l'accompagnaient, frémit en son esprit, et se laissa aller à l'émotion » (Jean 11, 33). Jésus pleure à son tour, non seulement gagné par l’émotion, comme le souligne l’évangéliste, mais parce que son Cœur saigne de savoir mort celui qu’il aime spécialement. Ces pleurs de Jésus nous touchent de près.
Saint Luc nous rapportera d’autres pleurs du Seigneur, lors de son entrée triomphale, euphorique, dans la Cité Sainte : « Quand il fut proche de la ville, en la voyant, il pleura sur elle » (Luc 19, 41). Il pleure l’ingratitude, il pleure sur les péchés des hommes qui vont être la cause de sa Passion et de sa propre mort. Il pleure sur nos péchés. Rien de ce qui arrive dans le monde, rien de ce qui se produit dans notre vie ne le laisse indifférent. Jésus est vraiment avec un Cœur de chair, qui saigne de douleur en présence du mal.
« Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait pour nous péché, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5, 21). « Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi en devenant pour nous malédiction, car il est écrit : Maudit quiconque est suspendu au gibet » (Galates 3, 13).
(à suivre…)
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