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vendredi 4 juillet 2014

Droiture d’intention (2)

Droiture d’intention (2)

Or, il se produit un coup de théâtre : « Les gens de Ninive crurent en Dieu » (Jonas 3, 5). Comme cela, d’emblée, à la première prédication. Jonas n’a pas eu à insister, à revenir à la charge, ni à expliquer la portée de la menace et des décisions à prendre. D’eux-mêmes, spontanément, « ils publièrent un jeûne et se revêtirent de cilices, tous, grands et petits » (Jonas 3, 5), et ce, sans instruction officielle, de leur propre initiative. « La chose étant parvenue au roi de Ninive, il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d’un cilice et s’assit sur la cendre. Et on cria dans Ninive (lire la suite) et on dit : par décret du roi et de ses grands, ces paroles : ‘Que ni homme ni bête, bœuf et brebis, ne goûtent rien, ne paissent point et ne boivent pas d’eau, qu’ils se couvrent de cendres, hommes et bêtes, qu’ils crient vers Dieu avec force, et qu’ils se convertissent chacun de sa conduite mauvaise et des violences qu’ils commettent ! » (Jonas 3, 6-8). Le peu que Jonas a dit a suffi pour que tous, du roi au dernier des Ninivites, prenne conscience de son péché, de sa violence, et ressente le besoin de se convertir de sa « conduite mauvaise ». Ils bénéficient sans doute d’une grâce spéciale pour se tourner délibérément vers le Dieu au nom duquel Jonas s’est adressée à eux. Tout comme Jonas a reçu, pour sa part, les grâces nécessaires pour affronter une mission qui lui paraissait plutôt impossible au premier chef et dont il s’attendait à ce qu’elle lui demande beaucoup de temps et d’effort avant d’obtenir quelques succès, si tant est qu’ils pouvaient être un jour au rendez-vous. Le décret royal se termine sur ces mots : « Qui sait si Dieu ne viendra pas à se repentir, et s’il ne reviendra pas de l’ardeur de sa colère, en sorte que nous ne périssions pas ? » (Jonas 3, 9). L’intention n’est peut-être pas parfaite. La prière et le jeûne publiés sont sans doute motivés par l’instinct de survie, par le désir de ne pas mourir, de ne pas disparaître dans un cataclysme. Mais au moins manifestent-ils la croyance en ce que la prière peut porter des fruits et que Dieu, quel qu’il soit, peut l’exaucer. C’est quand même une prière sincère et fervente. D’autant plus méritoire qu’elle s’adresse à Dieu directement, non aux idoles de Ninive. « Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, dit le prophète, et revenez au Seigneur, votre Dieu ; car il est aimable et compatissant, lent à la colère et riche en bonté, et il se repent du mal qu’il inflige » (Joël 3, 13), car il ne prend pas plaisir à la mort du pécheur : « Je ne veux pas la mort de l’impie, mais que l’impie se détourne de sa voie et qu’il vive » (Ézéchiel 33, 11). Qu’il commence par se convertir, et alors il vivra, aussi vrai que moi je vis, dit le Seigneur des armées. Qui sait, oui « qui sait s’il ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne laissera pas subsister après lui une bénédiction » (Joël 2, 14). Car « cette nation, contre laquelle j’ai parlé, se convertit-elle de sa malice, je me repens du mal que je projetais de lui faire » (Jérémie 18, 8). Alors Dieu vit ce que les Ninivites « faisaient, comment ils se convertissaient de leur conduite mauvaise ; et Dieu se repentit du mal qu’il avait parlé de leur faire, et il ne le fit pas » (Jonas 3, 10). C’est conforme à sa promesse, évidemment, puisque Dieu est fidèle au plus haut point, est un modèle de fidélité. (à suivre…)

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