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lundi 26 janvier 2015

Le jeune homme riche (3)

Le jeune homme riche (3)

Le jeune homme est animé d'une soif – suscitée en lui par Dieu – d'un idéal de perfection : il désire la vie éternelle. Il est comme conscient qu'accomplir les commandements est insuffisant, qu'il doit être possible de faire mieux. Qu’attend-il au juste ? Que Jésus lui dise de monter au Temple tous les mois au lieu de ne s’y rendre que pour les trois principales fêtes de l’année ? Il n’en a pas la moindre idée. En tout cas c'est lui qui met la barre très haut, puisqu'il veut dépasser les commandements. Il devrait donc logiquement être prêt à tout. Jésus met d'entrée de jeu le doigt sur la plaie, lui parle de ce dont il doit le plus se purifier s'il veut vraiment avoir la vie éternelle, comme il le prétend, c'est-à-dire le détachement des biens de ce monde. « Une chose te fait défaut : va, vends tout ce que tu as, donnes-en le produit aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens et suis-moi » (Marc 10, 21). Jésus ne l'invite pas seulement (lire la suite) au détachement, mais surtout à le suivre. Quant à nous, nous ne pouvons le suivre que si nous sommes également d'abord détachés des biens matériels. Ce jeune homme devait être célibataire, autrement Jésus ne lui aurait pas dit « vends tout ce que tu as ». Arrivé à ce point, c'est l'échec de son espoir. C'est un notable, il a de grands biens, il est jeune et a la vie devant lui, une vie facile qui fait de lui le centre de la vie locale, quelqu'un qui est admiré, adulé. Il ne se rend pas compte que sa situation, telle qu'il l'admet et s'y complaît, est un obstacle à la plénitude de la sainteté. Sans même se donner un délai de réflexion, il est tellement pris par sa vie facile, qu’il « s'en alla tout affligé, car il avait beaucoup de biens » (v. 22). Or, c’est maintenant qu’il doit suivre le Maître. Pas plus tard, après. Parce qu’un moment vient où il ne peut plus y avoir d’après, où il est trop tard pour se ressaisir. Les chances de rectifier diminuent comme une peau de chagrin au fil des années. Le Seigneur propose un chemin : le choisir a des conséquences incalculables, puisqu’il débouche sur la vie éternelle. « Veux-tu te demander — avec moi qui fais aussi mon examen — si tu maintiens immuable et ferme ton choix de Vie ? Si, en entendant la voix très aimable de Dieu, qui t’incite à la sainteté, tu réponds librement « oui » ? Tournons de nouveau notre regard vers notre Jésus, alors qu’il parlait aux foules dans les villes et les campagnes de Palestine. Il ne cherche pas à s’imposer. Si tu veux être parfait… (Matthieu 19, 21), dit-il au jeune homme riche. Ce dernier repousse la proposition et l’Évangile nous dit qu’il se retira tout triste — abiit tristis (Matthieu 19, 22). C’est pourquoi, j’ai parfois qualifié de « pauvre attristé » ce jeune homme riche qui a perdu la joie pour avoir refusé de donner sa liberté » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 24). Quel échec ! (à suivre…)

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