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vendredi 2 janvier 2015

Maternité de Marie (2)

Maternité de Marie (2)

Or, voici que Jésus se disposait à guérir un malade qui, non sans mal, avait réussi à venir à sa rencontre. Mais il se trouve que c’était un jour de sabbat… Et aussitôt les gens de bien s’empressent de le critiquer. Toutes les contraintes que leurs pères ont ajoutées à la Loi et qui la déforment, la raidissent, la durcissent, contraintes auxquelles ils souscrivent, interdisent de venir en aide au prochain le jour du sabbat, mais pas de tirer sa brebis du puits dans lequel il est tombé : « Lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans un trou le jour du sabbat, ne la saisira pour l’en retirer ? » (Matthieu 12, 11). Cette situation de formalisme rigide (lire la suite) et impitoyable se reproduit au long des siècles. L’on raconte que le bienheureux Álvaro del Portillo allant, avec d’autres jeunes, faire de la catéchèse dans des quartiers périphériques du Madrid des années trente du siècle dernier, et venir en aide aux habitants pauvres des bidonvilles qui s’y trouvaient, rencontra une famille de quatre enfants dont les parents avaient été mis en prison. Ces enfants, le plus jeune avait à peine un an, étaient du coup livrés à eux-mêmes et n’avaient pas de quoi manger. De plus ils grelottaient de froid. L’un des protagonistes raconte : « Vu la situation, nous les emmenâmes au commissariat, à la section de protection des mineurs. Mais l’on nous répondit que c’était dimanche, qu’elle était fermée et de revenir le lundi. Nous sommes revenus au bidonville avec les enfants, et nous avons donné de l’argent à un voisin pour qu’il leur donne à manger jusqu’au lendemain, et le lundi nous les avons conduits de nouveau au commissariat. Le commissaire nous répondit qu’il ne voulait pas prendre les enfants en charge, car ce n’était pas son problème. Nous n’étions pas disposés à abandonner ces enfants, souffrant de la faim et du froid, dans le bidonville. Aussi lui nous lui répondîmes : « Écoutez, monsieur le Commissaire, si vous ne résolvez pas la situation, nous laissons les enfants ici et nous partons. » Entendant cela, il réfléchit et nous donna un billet pour les faire entrer dans l’asile Santa Cristina, situé dans la Cité Universitaire. » La situation est pratiquement la même. C’est bien de l’hypocrisie insupportable. Nous comprenons que dans ces conditions le Seigneur ait promené un regard courroucé, de sainte colère, sur l’assistance qui, par principe, ne pensait qu’à mal. C’est pourquoi, en demandant à Notre Dame « Monstra te esse Matrem » (hymne Ave maris Stella), « agissez comme notre Mère que vous êtes », nous n’attendons pas d’elle qu’elle ne nous fasse des câlins ou des risettes, et pas davantage qu’elle nous prenne toujours dans le sens du poil, mais qu’elle manifeste aussi son affection sincère en nous gourmandant quand il le faut, en nous secouant pour que nous arrêtions de faire l’andouille, pour employer un terme poli… (à suivre…)

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