Les reliques de la Passion (suite)
Les reliques de la Passion (suite)
2. L’historique des reliques
Il faut rappeler d’abord que le roi Louis IX, le futur saint Louis (1226-1270) fit construire la Sainte-Chapelle de Paris, entre 1239 et 1248, pour y placer les reliques qu’il avait acquises à Constantinople, à savoir la couronne d’épines, deux petits morceaux de bois, une fiole de cristal contenant du Saint Sang, un morceau de l’éponge avec laquelle on donna à boire au Christ en Croix, et une pierre provenant du saint Sépulcre.
Selon les historiens, (lire la suite) tel que Sozomène dans son Histoire ecclésiastique, sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, a inventé, c’est-à-dire découvert (du latin invenire, « trouver »), en 326, la vraie Croix sur laquelle le Christ est mort. Sainte Hélène alors âgée de quatre-vingt ans, avait reçu de son fils la mission de retrouver les saintes reliques. Après avoir prié avec saint Macaire, l’évêque de Jérusalem, elle eut l’inspiration du Saint-Esprit de faire effectuer des fouilles sur les ruines d’un temple que l’empereur Adrien avait fait construire en l’honneur de Vénus sur le calvaire, pour faire cesser le culte chrétien en ce lieu.
Les ouvriers trouvèrent bien trois croix. Laquelle était celle de Jésus ? Celle du milieu ? Pas nécessairement, bien que Jésus ait été crucifié entre deux malfaiteurs (voir Marc 15, 27). C’est quand une femme sur le point de mourir fut guérie par l’ombre d’une des croix, que l’on put identifier la vraie. Les clous et le titre ou inscription rédigée en trois langues (voir jean 19, 19) furent aussi exhumés.
Les reliques de sainte Hélène sont vénérées à Paris, dans l’église Saint-Leu-Saint-Gilles, l’église capitulaire de l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem. Au début du Vème siècle, Paulin (353-431), évêque de Nole, en Campanie, mentionne pour la première fois la Couronne d’épines parmi les reliques présentées à la vénération des pèlerins.
En 614, Jérusalem tombe aux mains de Chosroës, roi des Perses, qui s’empare de la Croix, et l’emporte à Chresponte. L’éponge et la lance furent sauvées et envoyées à Constantinople, où elles furent solennellement montrées aux fidèles le 14 septembre, solennité de l’exaltation de la Sainte Croix. En 630, l’empereur Héraclius ramène la Croix à Jérusalem, après sa victoire sur les Perses. Mais face à la menace des ennemis, il décide de la ramener à Constantinople cinq ans plus tard. Constantinople apparaît alors comme la « nouvelle Jérusalem ».
Avant le milieu du Xème siècle, un fragment de la Croix est enchâssé dans un reliquaire qui se trouve de nos jours à Limbourg-sur-la-Lahn, en Allemagne. Le reliquaire porte une dédicace au nom de l’empereur Constantin VIIProphyrogénète, qui a accédé au trône en 913. Le Traité des cérémonies indique qu’au milieu du Xème siècle la chapelle de la Sainte Vierge, dite « du Phare », dans le Sacré palais de Constantinople, abrite de nombreuses reliques de la Passion. Un des gardes des trésors donne la description des dix principales vers l’an 1200. « La première à s’offrir à la vénération, écrit-il, c’est la Couronne d’épines, encore verdoyante et demeurée intacte car, ayant touché la tête du Christ Souverain, elle a eu part à l’incorruptibilité… »
La IVème croisade met à sac la ville de Constantinople. Mais les saintes reliques sont préservées du désastre et attribuées en partage à l’empereur que les croisés élisent à la tête du nouvel empire. Confronté à des problèmes financiers insurmontables, l’empereur met en gage les reliques de la chapelle du Phare.
(à suivre…)
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