Ce qu'est la liturgie
Ce qu'est la liturgie
Loin d’être une simple prière mentale, (la liturgie) s’exprime par les lèvres, elles se traduit par des attitudes corporelles, par des gestes ; attitudes et gestes qui ne sont pas laissés à la libre spontanéité de chacun, mais qui sont fixés par des lois constantes. C’est que la Révélation et les saintes Écritures nous apprennent non à dissocier le corps et l’âme, mais à discerner l’unité du composé humain, tel que Dieu l’a créé et que Dieu le sauve. « Dans l’homme, note Dom Capelle, le matériel et le spirituel ne sont pas juxtaposés, ils sont unis et cette union n’est pas une composition de deux choses distinctes, mais (lire la suite) la corrélation interne de deux éléments d’un seul et même être ; cette union est proprement une unité, et une unité substantielle ; c’est pourquoi un culte purement spirituel non seulement ne serait pas humain et devrait être rejeté, mais il est impossible ». Le corps, destiné à la Résurrection glorieuse, est déjà devenu ici-bas temple du Saint-Esprit par le baptême, il est nourri par l’Eucharistie, et Tertullien soulignait dès le début du IIIe siècle que les sacrements sont accomplis sur le corps pour sanctifier l’âme (De resurrectione 8, 3, CCL 2, p. 931). D’ailleurs, il n’est pas de sentiment authentique qui ne se traduise spontanément par l’attitude ou le geste ; en retour, l’attitude, le geste, l’action commandent un tel engagement de tout l’homme qu’ils expriment, intensifient ou même provoquent l’attitude intérieure : sur ce point, la psychologie et la pédagogie modernes confirment avec éclat la tradition des théologiens. Enfin ces signes sont requis par le caractère communautaire de la liturgie : l’unanimité des cœurs s’exprime au moins autant par les attitudes corporelles que par le chant, du moins c’en est une manifestation plus facile ; le langage de la parole, surtout de la parole du célébrant, reçoit une intelligence accrue par le geste. Le Christ a utilisé des gestes pour faire des miracles qu’un seul mot pouvait réaliser : il pouvait guérir l’aveugle-né sans salive et sans boue.A. G. Martimort, L’Église en prière. Introduction à la Liturgie. I. Principes de la Liturgie, Desclée, édition nouvelle 1984, p.185-186.
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