Aimer
Que voulons-nous donc, en dernier ressort, quand nous aimons véritablement quelqu’un ? À cela, la grande théologie européenne a répondu : ut in Deo sit (st Thomas d’Aquin, Somme Théologique II-II, q. 25, a. 1) ; nous lui souhaitons qu’il soit en Dieu.
J. Pieper,
De l’amour, Genève, Ad solem, 2010, p. 89.
Visio est quædam causa amoris. Autrement dit, « la vision est en quelque sorte cause de l’amour » (st Thomas d’Aquin,
Somme Théologique II-II, q. 67, a. 6 ad 3). Pieper, p. 94.
Un cœur qui aime un autre ne peut en haïr aucun (Goethe, « Le caprice de l’aimant »,
Théâtre de Goethe, Paris, Hachette, 1860, vol. I, p. 19). Pieper, p. 97.
Quand Béatrice apparaissait, « il n’y avait plus pour moi d’ennemi » (Dante,
Vie nouvelle, Paris, Gallimard, 1999, p. 82-83). Pieper, p. 97.
Aimer signifie se réjouir du bonheur de l’autre (amare autem sive diligere est felicitate alterius delectari) (Leibniz,
Opera omnia, Genève, Apud Fratres de Tournes, 1768, p. 295). Pieper, p. 132.
Envers soi on n’éprouve certes pas de l’amitié, mais quelque chose de plus grand que l’amitié. […] Chacun est un avec soi-même ; et être-un est plus que devenir-un avec un autre [unitas es potior unione]. Tout comme donc être-un est plus originel que devenir-un, ainsi l’amour avec lequel on s’aime soi-même est-il aussi l’archétype et la racine de l’amitié. En ceci consiste en effet l’amitié que nous éprouvons pour les autres, que nous nous comportions vis-à-vis d’eux comme vis-à-vis de nous-mêmes (saint Thomas d’Aquin,
Somme Théologique II-II, q. 25, a. 4). Pieper, p. 139.
Tout amour vrai est sans calcul et reçoit cependant en même temps son salaire ; il ne peut même recevoir son salaire que quand il est sans calcul… Qui dans l’amour ne cherche comme salaire que la joie de l’amour reçoit la joie de l’amour. Mais qui dans l’amour cherche autre chose que l’amour perd en même temps l’amour, et la joie de l’amour (St Bernard,
De diligendo Deo). Pieper, p. 147.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire