Évangile, porte du salut (3)
Il est vrai que, dans le domaine moral, un mal ne peut jamais devenir un bien, et doit donc être toujours rejeté résolument. Il faut être prévenu contre un faux attendrissement qui amène à faire le mal sous prétexte d’obtenir un bien, pour des motifs de charité prétendue. Or, la charité consiste à aimer Dieu en premier : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C'est là le plus grand et le premier commandement » (Matthieu 22, 37-38). Jamais, dans aucun contexte et à aucun titre, nous ne pouvons agir mal délibérément.
« Il te fera pousser épines et chardons, et tu mangeras l’herbe des champs. À la sueur de ton front tu mangeras du main, jusqu’à ton retour au sol, car de lui tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras en poussière » (Genèse 3, 16-19).
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C’est une situation inéluctable. Les choses étant ce qu’elles sont, la douleur fait partie intégrante de notre existence. Elle est un châtiment. Mais nous pouvons la sublimer, à partir du moment où le Christ l’a volontairement assumée et transformée, la retournant contre l’auteur même du mal, satan, lucifer, le prince des démons infernaux.
Quand nous comprenons cela, il apparaît évident que la présence de la souffrance dans notre vie ne signifie pas que Dieu ne nous aime pas. C’est tout le contraire. La transformation de la Croix en instrument de Rédemption montre qu’en l’aimant, en nous y associant, nous sommes vraiment les enfants de Dieu dans le Fils et que notre vie a de la valeur à ses yeux. « Jésus prie dans le jardin : Pater mi (Matthieu 26, 39), Abba, Pater ! (Marc 14, 36). Dieu est mon Père, même s’Il m’envoie des souffrances. Il m’aime tendrement, alors même qu’Il me blesse. Jésus souffre, pour accomplir la Volonté du Père... Et moi qui veux aussi accomplir la très sainte Volonté de Dieu en marchant dans les traces du Maître, pourrais-je me plaindre si je rencontre la souffrance comme compagne de route ? Elle sera le meilleur signe de ma filiation, puisqu’Il me traite comme son Divin Fils. Et alors, comme Lui, je pourrai gémir et pleurer, tout seul, dans mon Gethsémani ; mais, prostré la face contre terre et reconnaissant mon néant, je ferai monter vers le Seigneur un cri sorti du fond de mon âme : Pater mi, Abba, Pater, ... fiat ! » (saint Josémaria, Chemin de Croix, 1e station, point de méditation n° 1).
C’est effectivement une grande révolution. La seule qui mérite ce nom et qui débouche sur quelque chose de vraiment constructif et de durable.
(à suivre…)
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