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dimanche 16 septembre 2007

Le travail du dimanche (1)

Le travail du dimanche (1)

Je reprends ici les réflexions de Monseigneur Pierre Eyt, alors archevêque de Bordeaux, sur le travail le dimanche, réflexions qui me semblent conserver leur actualité :
"Il paraîtrait qu’il y a déjà huit millions de Français qui travailleraient le dimanche. Chacun connaît en effet les professions des transports, des services publics, de l’hôtellerie, de la presse, des urgences médicales, etc., qui exigent une permanence obligatoire des prestations et donc des astreintes correspondantes pour leurs personnels.
Par ailleurs, on est conduit à penser : s’il en est déjà ainsi, pourquoi y aurait-il abus quand, à une règle historiquement vulnérable, mais socialement énigmatique, se dénombrent tant d’exceptions ? Faut-il donc continuer de réglementer le travail du dimanche ? (lire la suite) De plus, dans la situation de beaucoup, les horaires de la semaine sont si remplis que le dimanche devient le jour où s’exprime pour chacun la liberté d’aller et de venir, et donc d’accomplir ses démarches et ses achats. Au dimanche conviendrait plus particulièrement, reconnaît-on, les achats de biens culturels ou les démarches vers des services de cette même nature. D’où l’idée qui a germé puis grandi de demander l’ouverture, le dimanche, des commerces de biens et de services culturels, comme les livres, les disques, le matériel TV, Hifi, etc.
L’Église catholique a toujours attaché une grande importance au dimanche. Justin le relève déjà dès le IIe siècle. Le « jour du Seigneur », dies dominicalis, Pâque hebdomadaire de la résurrection, premier jour de la semaine, le dimanche de nos calendriers est à célébrer et à sanctifier par les chrétiens qui y voient aussi le jour de repos demandé par Dieu dès la création du monde. L’Église catholique a spontanément associé sanctification et repos du dimanche. À ses yeux, il y a donc un motif non seulement religieux mais social pour que les chrétiens soient attentifs au dimanche. Aussi les changements légaux qui pourraient intervenir appellent-ils, de plein droit, notre vigilance pastorale, comme ils appellent, sur un autre plan, l’action des organisations syndicales.
La demande de l’ouverture des commerces le dimanche s’étendra des commerces et services culturels à tous les commerces : rien ne dit qu’elle ne s’élargisse pas encore à une requête visant l’ensemble de l’économie. L’argumentation qui circule est « globalisante ». Son motif principal est lié à la liberté plus grande des consommateurs.
Pourtant, les sophismes qui s’attachent à de telles considérations sont tout à fait discutables. On invoque en effet, pour l’extension du travail du dimanche, le chiffre élevé de ceux et celles qui y sont déjà astreints. Mais pourquoi donc faudrait-il étendre à tous les travailleurs, ou du moins à de nouvelles catégories d’entre eux, des charges indues et socialement injustifiées ? Ce qui constitue pour certains une obligation socialement nécessaire n’en représente pas moins une contrainte très lourde et plus d’une fois pénalisante pour la vie des personnes, des couples, des familles.
On invoque surtout, pour l’extension du travail du dimanche, la plus grande liberté où l’on serait, ce jour-là, de bénéficier d’horaires plus propices aux démarches et aux achats. Certes, il y a un problème de temps disponible les jours ouvrables. Mais a-t-on simultanément pensé à ceci : quand tout le monde sera susceptible de travailler le dimanche, ce jour qui aujourd’hui est encore préservé, ne présentera alors pas plus d’intérêt que n’importe quel autre jour ouvrable."

(à suivre...)

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