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jeudi 20 septembre 2007

Saint Matthieu (2)

Saint Matthieu (2)

Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère (lire la suite) odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Matthieu 9, 10 ; Luc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Matthieu 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Matthieu 5, 46 : ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Luc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Luc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Marc 2, 17).
La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine : alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » Et Jésus commente : « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Luc 18, 13-14). Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. À ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative : il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes - commente Jean Chrysostome - « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom. ; PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

(à suivre...)

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