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lundi 12 décembre 2011

L’incrédulité face à la Résurrection (2)


L’incrédulité face à la Résurrection (2)

Au matin de Pâques, « les femmes se ressouvinrent des paroles dites par lui » (Luc 24, 8). Elles se les rappellent maintenant, avec la lumière de l’Esprit Saint, et elles croient. Elles comprennent en un instant que tout s’est réalisé comme Jésus l’avait annoncé. Et elles allèrent rapporter aux apôtres ce qui leur avait été dit de la part du Seigneur. « Mais ces paroles leur parurent être pure divagation et ils ne les crurent pas » (Luc 24, 11).
Pourtant Jésus n’avait pas pris les apôtres au dépourvu. Il avait pris soin de les préparer psychologiquement. Après la confession de foi de Pierre à Césarée de Philippe (lire la suite) (cf. Matthieu 16, 16) et le don de la primauté fait à Pierre (cf. Matthieu 16, 18-19), « Jésus commença à exposer à ses disciples qu’il devait se rendre à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des Anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour » (Matthieu 16, 21). « Et c’est ouvertement qu’il tenait ce langage » (Marc 8, 32).
Les apôtres ont bien entendu, et son choqués, voire scandalisés. Simon-Pierre réagit vigoureusement, avec fougue, sans trop réfléchir, se laissant comme toujours guider par son affection pour le Maître, mais n’arrivant pas à s’élever au-dessus des réalités contingentes. Pierre a écouté avec stupeur ces propos de Jésus. Alors, « le tirant à part, (il) se mit à lui faire de fortes remontrances » (Marc 8, 32). D’où lui vient cette assurance ? Qui est-il pour rectifier les plans de Dieu ? Sa primauté est toute récente, mais il ne doit pas l’exercer contre Dieu… Elle n’est pas faite pour commander, mais pour servir. Jésus n’a-t-il pas dit : « Au milieu de vous, je suis comme celui qui sert » (Luc 22, 27) ?
Pierre n’a pas reçu la primauté pour l’exercer à son profit ou pour dicter à Jésus ce qu’il doit faire et comment il doit le faire. Et puis, tant que le Maître est là, c’est à lui de prendre toutes les initiatives qu’il estime indispensables pour accomplir sa mission. C’est lui le fondateur et l’unique fondateur de l’Eglise. Les apôtres n’en seront que les piliers et Pierre ne la gouvernera que comme ministre du Seigneur, son représentant visible sur terre.
Nul doute que Pierre soit bien intentionné. Le problème est qu’il raisonne, comme nous, de façon très humaine, sans doute par souci du bien apparent de Jésus. Mais il n’arrive pas à entrer dans la logique divine. Autant la révélation que Jésus-Christ est « l’Oint, le Fils du Dieu vivant » lui est venue « non pas de la chair et du sang mais de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16, 16-17), autant ici c’est « la chair » qui réagit. Mais commence la revient à se mettre inconsciemment en travers du chemin de Jésus-Christ, celui-ci le reprend vigoureusement. Il peut utiliser cette force dans la réprimande, parce que Pierre a les épaules solides et qu’il connaît son humilité et sa bonne volonté. Mais il faut encore sculpter le bois brut pour qu’il en sorte le futur pape.

(à suivre…)

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