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jeudi 15 décembre 2011

L’incrédulité face à la Résurrection (5)


L’incrédulité face à la Résurrection (5)

Alors, « il prit avec lui les Douze, à part, et il leur dit en chemin : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens pour être bafoué, flagellé et crucifié » (Matthieu 20, 17-18). Jésus apporte des précisions très détaillées par rapport aux prédictions antérieures. Ses apôtres sont-ils à même de se rappeler les prophéties du « Serviteur souffrant » d’Isaïe ? Jésus-Christ ajoute une note d’espérance : « Mais le troisième jour il ressuscitera » (Matthieu 20, 19). Mais eux (lire la suite) « ne saisirent rien de tout cela ; c’était pour eux des paroles au sens caché, et ils ne comprenaient pas ce qui leur était dit » (Luc 18, 34). C’est quand même étrange. L’annonce ne porte pas sur un fait banal, secondaire, accessoire. Et puis c’est la troisième fois que Jésus leur délivre ce message, avec de plus en plus de détails, sans compter celles où il l’a laissée entrevoir d’une manière implicite.
Pierre a essayé de dissuader le Seigneur. Les apôtres ont été attristés en l’écoutant. Ils étaient apeurés. Et malgré cela, ils semblent ne pas pénétrer le sens profond de ce que le Maîtres leur dit. Peut-être sont-ils encore empêtrés dans des raisonnements trop humains, comme au soir du Jeudi Saint, où l’annonce de la trahison de l’un d’entre eux ne les a troublés qu’un bref instant, pour se remettre à disputer entre eux : « Qui, parmi eux, passait pour être le plus grand » (Luc 22, 24).
Ils ont été prévenus. Ces prédictions ne les ont pas laissés insensibles. Et pourtant, au matin de Pâques, lorsque les saintes femmes viennent annoncer aux apôtres que Jésus est ressuscité, qu’il les a chargées de leur transmettre cette bonne nouvelle (cf. Matthieu 16, 17), qu’il est apparu à Marie-Madeleine (cf. Jean 20, 11-17), toutes « ces paroles leur parurent être pure divagation, et ils ne les crurent pas » (Luc 24, 11). Ils ne croient pas ce qu’ils estiment être des racontars de bonnes femmes. Ils sont frappés d’amnésie, tellement leur douleur est grande.
Il va falloir que notre Seigneur se manifeste en personne à ses disciples. « Il se montra, sous une autre apparence, à deux d’entre eux qui étaient en route, se rendant à la campagne » (Marc 16, 12). C’est dit très pudiquement, avec une énorme délicatesse, car, en réalité, ces deux disciples d’Emmaüs désertaient, abandonnaient la partie. « En dernier lieu, il se montra aux onze autres, alors qu’ils étaient à table – en réalité, ils n’étaient que dix, car « Thomas n’était pas avec eux » (Jean 20, 24) – et il leur reprocha leur incrédulité et leur entêtement, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu après sa résurrection d’entre les morts » (Marc 16, 14). Ils ont dû se sentir passablement mortifiés. A ce moment-là, ils se rendent à l’évidence, même s’il « y en eut qui hésitèrent » (Mathieu 28, 17) encore un certain temps.

(à suivre…)

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