L’incrédulité face à la Résurrection (3)
L’incrédulité face à la Résurrection (3)
Alors, « Jésus se retourna vers Pierre et lui dit : « Arrière de moi, satan ! » (Matthieu 16, 22). C’est fort. C’est même très fort. Le pauvre Pierre en a dû être estomaqué. C’est tout juste s’il n’en tombe pas malade. S’il y a bien une chose à laquelle il ne s’attendait pas, c’est de se faire traiter de satan, et en plus par le Seigneur, pour qui il a tout quitté, laissant ses filets en plan (cf. Matthieu 18, 20) et le suivant « aussitôt » (Marc 1, 18), c’est-à-dire vraiment sur-le-champ. L’admonestation est raide. Pierre encaisse le coup.Le Seigneur dit cela « en voyant ses disciples » (Marc 8, 33). Il ne peut pas laisser passer les remontrances de Simon sans intervenir, car il ne veut pas que ses disciples soient dans l’erreur. (lire la suite)
« Tu es pour moi un risque de chute » (Matthieu 16, 22). Comme lorsque satan en personne l’avait tenté (cf. Matthieu 4, 5-10). Ce n’est pas rien. « Il est écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » (Deutéronome 6, 16).
Notre Seigneur ajoute, pour bien se faire comprendre : « Tes sentiments ne sont pas ceux de Dieu, mais ceux d’un homme » (Marc 8, 33). C’est bien là le problème. Or, nous devons « avoir les uns envers les autres les mêmes sentiments selon Jésus-Christ » (Romains 15, 5), « les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus» (Philippiens 2, 5). « Ceux qui sont de la chair ont des aspirations d’ordre charnel ;ceux qui vivent selon l’esprit, en ont d’ordre spirituel. C’est que la chair aspire à la mort ; l’esprit, au contraire, aspire à la vie et à la paix » (Romains8, 5-6). De fait, « par ses désirs la chair va contre l’esprit ; par les siens, l’esprit va contre la chair » (Galates 5, 17). Cela, Pierre doit encore l’apprendre. « L’homme naturel, lui, ne perçoit pas ce qui vient de l’esprit de Dieu : c’est en effet folie pour lui » (1 Corinthiens 2, 14), folie et scandale.
Mais le scandale est partagé. Pierre est cause de scandale, c’est-à-dire de chute pour Jésus.
En tout cas, la réprimande a été particulièrement sévère. Et nous avons du mal à comprendre que Pierre ait pu oublier cet épisode et ce qui l’a motivé : l’annonce de la Passion et de la mort de Jésus-Christ. Cette prophétie n’est pas passée inaperçue, vu la façon dont il a morigéné le Seigneur.
C’est d’autant moins compréhensible que l’affaire n’en est pas restée là. Quelques jours plus tard, en effet, « alors qu’ils parcouraient ensemble la Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l’homme est à la veille d’être livré aux mains des hommes. On le mettra à mort, et le troisième jour il ressuscitera » (Matthieu 17, 22-23). Cette fois, Pierre se garde bien de dire quoi que ce soit ouvertement. Mais l’évangéliste note que tous « furent grandement attristés » (Matthieu 17, 23). Ils ont bien entendu les paroles du Maître. Ils en ont pris conscience.
(à suivre…)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire