Jésus et les petits enfants (2)
Ce sont sans doute des enfants en bonne santé, puisqu’il n’est pas question de guérison. Leur foi est émouvante. Leurs mamans savaient que « les gens qui avaient des malades dans leur famille priaient Jésus de leur laisser toucher ne serait-ce que la houppe de son vêtement, et tous ceux qui pouvaient la toucher étaient guéris » (Matthieu 6, 56). Elles sont convaincues que si le Maître, comme on l'appelle communément, touche et bénit leurs enfants, ils en ressentiront du bien, ils bénéficieront d'une protection contre les forces du mal. Elles sollicitent aussi une prière, qui sera plus efficace que la leur. Elles mettent ainsi leur progéniture en quelque sorte sous la protection du rabbi de Nazareth, dont on murmure en cachette, par peur des chefs des synagogues, qu'il serait le Messie, « le Fils de David » (Luc 20, 41).
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Donc, « on lui présentait des petits enfants pour qu’il les touchât » (Marc 10, 13), parce que tous savaient qu’une « force émanait de lui et […] guérissait tous » (Luc 6, 19) ceux qu’on lui amenait et que l’on déposait sur son passage : « Partout où il entrait, bourgs, ou villes, ou fermes, on mettait les malades sur les places, et on le priait de leur laisser seulement toucher la houppe de son manteau ; et tous ceux qui pouvaient toucher étaient guéris » (Marc 6, 56).
Mais voilà que l’affaire n’est pas du goût des apôtres, qui sont toujours très préoccupés de la fatigue de leur Maître et veulent le ménager. Des enfants, c’est supposé être turbulent. Pourtant, comparé à la foule qui se presse partout et l’assaille, ce n’est rien.
Quoi qu’il en soit, « les disciples les grondaient durement » (Marc 10, 13). Nous trouvons la même remarque chez saint Luc (18, 15), sans que nous sachions précisément s’ils rabrouent les enfants ou leurs mères. Et saint Matthieu laisse lui aussi planer le doute (Matthieu 19, 13).
Pourtant, la requête était pacifique et toute spirituelle : « On lui présenta des petits enfants, pour qu’il leur imposât les mains et fît une prière » (Matthieu 19, 13). C’est une demande on ne peut plus pacifique et noble.
Mais les apôtres ne l’entendent pas de cette oreille.
Il faut qu'ils soient bien fatigués et très énervés pour reprendre énergiquement les enfants qui veulent s'approcher de Jésus. Les trois évangiles synoptiques utilisent la même expression et disent que les apôtres « gourmandaient durement » les enfants, poussés en avant par leur mère. Ils ont dû essayer de les repousser gentiment au début. Mais ils ont vite été débordés par une ribambelle de petits qui glissaient entre leurs jambes et leur échappaient avec souplesse. Ils voulaient être avec le rabbi dont maman leur avait dit qu'il est très gentil et qu'il aime beaucoup les enfants.
(à suivre…)
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