Jésus et les petits enfants (3)
Résolus à ce qu'on laisse Jésus en paix un instant et à lui éviter l'assaut des marmousets, qui voudront tous grimper sur ses genoux, les apôtres - Pierre le premier - ont décidé d'utiliser la manière forte et de menacer les enfants de châtiment s'ils ne s'écartaient pas sur le champ. À l'aide de leur bâton de route, ils forment une barrière qu'ils croient infranchissable. Mais ils ont bien de la peine à calmer un peu ce flot impétueux et à éviter qu'il engloutisse le Maître !
Sans doute les apôtres s'adressent-ils d'abord aux mamans, dont ils espèrent qu'elles feront cas de leur remontrance? Mais leur mécontentement qui, comme toujours dans ce cas, déforme leur visage, impressionne les enfants, qui regardent Jésus en quête d'un signe en leur faveur.
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Pauvres enfants, écartelés entre le désir d'obéir à leur maman - ce que, pour une fois, ils sont plus que disposés à faire - et les menaces terrifiantes des apôtres...
Jésus va profiter de la circonstance pour, comme toujours, en tirer un enseignement positif et ouvrir des horizons nouveaux à des esprits, certes bons et pleins de bonne volonté, mais souvent bornés.
« Voyant cela, Jésus fut indigné » (Marc 10, 14). Cela ne lui arrive pas souvent que Jésus s’indigne du comportement de ses disciples. D’ordinaire, cela arrive parce qu’il se heurte à l’opposition farouche et irraisonnée des pharisiens. Comme le jour où un homme à la main desséchée se tenait devant lui dans la synagogue, inévitablement un jour de sabbat : « Après avoir promené son regard sur eux avec colère, contristé de l'endurcissement de leur cœur, il dit à l'homme : « Étends la main. » Il l'étendit, et sa main redevint saine » (Marc 3, 5).
Jésus est donc indigné du comportement de ses disciples. Il dit fermement aux siens : « Laissez les petits enfants venir à moi, ne les en empêchez pas, car c’est à leurs pareils qu’appartient le royaume de Dieu » (Marc 10, 14). Voilà quelque chose à quoi ils ne s’attendaient pas. C’est une belle découverte. Ils ont peut-être cru un moment qu’ils risquaient d’être exclus de ce royaume dans lequel ils escomptaient bien jouer un rôle important : « Seigneur, est-ce dans l’immédiat que tu vas rétablir le royaume au profit d’Israël ? » (Actes 1, 6).
Oui, « c’est à leurs pareils qu’appartient le royaume des cieux » (Luc18, 16). Et « c’est la volonté de votre Père qui est dans les cieux que pas un seul de ces petits ne se perde » (Matthieu 18, 14), mais « que je les ressuscite au dernier jour » (Jean 8, 39).
« En vérité, je vous le dis : Celui qui n’accepte pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera pas » (Luc 18, 17 ; Marc 10, 15). Cela a valeur d’avertissement.
(à suivre…)
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