Les plans de Dieu (25)
Libre donc, et rapide, ceint du baudrier, le glaive sur la cuisse, dans sa beauté, sa force et son prestige il s’avance, triomphe et règne (Psaume 45). Quand l’ennemi universel rampe à ses pieds, il le frappe comme le psalmiste l’avait chanté : « Par la force de ton bras, tu as jeté à terre le superbe. » Alors s’accomplissent pour la femme, en sa descendance prédestinée, ces paroles divines : « Elle t’écrasera la tête » (Rupert de Deutz,
De Trinitate 3, 19).
C’est la victoire de mon Fils – et la propre victoire aussi – grâce à la Vierge de Nazareth et à son acceptation du plan que je lui ai proposé. Ca n’allait pas vraiment de soi. Parce que, ce que je lui demandais, c’était rien de moins que de disparaître totalement à elle-même et de s’offrir en holocauste dès le premier instant pour permettre l’Holocauste de mon Fils sur la Croix. Je l’avais préparée, certes. Je l’ai dit. Mais enfin, elle aurait tout aussi bien pu dire non. Et je ne lui en aurais pas voulu. Je l’aurais comprise. Et j’aurais respecté sa liberté. Mais j’étais sûr que je pouvais compter sur elle. Mon saint Bernard a écrit que l’univers tout entier était suspendu aux lèvres de Marie, dans l’attente de sa réponse, qui l’adjurait de se prononcer sans délai. Moi, dit Dieu, je n’étais pas inquiet. Parce que, de toute façon, mes plans finissent toujours par s’accomplir, même si les hommes se mettent en travers, par malice ou par faiblesse. Mais de malice et de faiblesse il ne pouvait en être question chez l’Immaculée Conception, puisque tel est son nom.
(fin)
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