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vendredi 27 juillet 2007

Le succes scandaleux des mechants


Le succès scandaleux des méchants

J’ai déjà posé la question : « Une réussite scandaleuse ? » à propos de ceux qui font le mal et réussissent pourtant leur vie, sont comblés d’honneurs, obtiennent de nombreux succès, sont aimés de leurs semblables, etc. Je reviens aujourd’hui sur le sujet, qui ne manque pas, en effet, de susciter de légitimes interrogations. Le prophète Jérémie cherchait à obtenir de Dieu une réponse, à ce qu’il appelle « une question de droit » : « Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ? » (12, 1). Job s’était déjà interrogé dans le même sens, du fond de la misère et de la souffrance dans lesquelles il était tombé : « Pourquoi les méchants vivent-ils et vieillissent-ils, grandissant même en force ? (lire la suite)
Leur postérité s’affermit autour d’eux, leurs rejetons poussent sous leurs yeux. Leurs maisons sont en paix, sans crainte ; le bâton de Dieu les épargne. […] Ils lâchent leurs enfants comme un troupeau, leurs nouveaux-nés bondissent. Ils chantent au son du tambourin et de la cithare, ils se divertissent au son du chalumeau. Ils achèvent leurs jours dans le bonheur. Pourtant ils disaient à Dieu : « Retire-toi de nous ; il ne nous plaît pas de connaître tes voies. Qu’est-ce que le Tout-Puissant pour que nous le servions ? » (Job 21, 7-9.11-15).
Ce succès des méchants est un problème pour le juste. « Mes pieds ont été sur le point de fléchir, mes pas ont presque glissé, car je portais envie aux impies, en constatant la prospérité des méchants. […] C’est donc en vain que j’aurais gardé mon cœur pur, que j’aurais lavé mes mains dans l’innocence ? […] J’ai donc réfléchi pour comprendre ces choses, mais la difficulté m’a semblé grande, jusqu’à ce que j’aie pénétré dans les sanctuaires divins, et que j’aie pris garde à leur sort final. […] Lorsque mon cœur s’aigrissait, et que je sentais dans mes reins une douleur aiguë, j’étais stupide et sans intelligence : j’étais comme une bête devant toi. Pourtant je suis constamment avec toi : tu m’as saisi la main droite, par tes conseils tu me conduiras, et finalement tu me prendras pour la gloire » (Ps 73 (72), 2-3.13.16-17.21-24).
Dieu promet qu’au jour où il agira, ceux qui le craignent, c’est-à-dire ceux qui le servent dans la justice et la sainteté (cf. Luc 1, 75), qui s’efforcent d’agir en suivant la voix de leur conscience, « seront pour moi un bien particulier, et je serai pour eux plein d’indulgence, comme un homme plein d’indulgence pour son fils qui le sert. Et, vous convertissant, vous verrez la différence entre le juste et l’impie, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas » (Malachie 13, 17-18).
Et c’est bien cela qui compte en définitive : d’être dans une sainteté irréprochable devant notre Dieu et Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus dans la compagnie de tous les saints » (1 Thessaloniciens 3, 13). Car ensuite la vie avec Dieu sera éternelle. « À quoi servent à l’homme tout ce qui peuple la terre, toutes les ambitions de l’intelligence et de la volonté ? À quoi bon tout cela, si tout sombre, si toutes les richesses de ce monde terrestre ne sont que décors de théâtre ; si c’est ensuite l’éternité pour toujours, pour toujours, pour toujours ?
Cet adverbe, « toujours », a fait la grandeur de Thérèse d’Avila. Tout enfant, elle franchit un jour les murailles de la ville, par la porte de l’Adaja, en compagnie de son frère Rodrigue, pour aller au pays des Maures, dans l’espoir d’y être décapités pour le Christ ; et elle murmurait à l’oreille de son frère, qui se fatiguait sur le chemin : pour toujours, pour toujours, pour toujours ! (cf. Vie, I, 6) » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 200).

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