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jeudi 12 juillet 2007

Nationalisme et patriotisme (3)


Nationalisme et patriotisme (3)


C'est donc tout autre chose que le nationalisme, dont le pape Pie XI dénonçait les méfaits dans l'encyclique Ubi arcano Dei, le 23 décembre 1922, texte dont je tire quelques extraits. Le pape est en train de commenter les convoitises mauvaises dont l'apôtre Jacques parle dans son épître : "D'où viennent les guerres et d'où viennent les luttes parmi vous ? N'est-ce pas de ceci : de vos passions qui combattent en vos membres ? (4, 1). Il écrit alors : (lire la suite) "L'orgueil de la vie, c'est-à-dire la passion de dominer tous les autres, il a en propre d'inciter les partis politiques à des guerres civiles si âpres qu'ils ne reculent ni devant les attentats de lèse majesté, ni devant le crime de haute trahison, ni jusqu'au meurtre même de la patrie.
C'est à ces convoitises déréglées, se dissimulant pour donner le change, sous le voile du bien public et du patriotisme, qu'il faut attribuer sans contredit les haines et les conflits qui s'élèvent périodiquement entre les peuples. Cet amour même de sa patrie et de sa race, source puissante de multiples vertus et d'actes d'héroïsme lorsqu'il est réglé par la loi chrétienne, n'en devient pas moins un germe d'injustice et d'iniquités nombreuses si, transgressant les règles de la justice et du droit, il dégénère en nationalisme immodéré. Ceux qui tombent en cet excès oublient, à coup sûr, non seulement que tous les peuples, en tant que membres de l'universelle famille humaine, sont liés entre eux par des rapports de fraternité et que les autres pays ont droit à la vie et à la prospérité, mais encore qu'il n'est ni permis ni utile de séparer l'intérêt de l'honnêteté : la justice fait la grandeur des nations, le péché fait le malheur des peuples (Proverbes 14, 34). Que si une famille, ou une cité, ou un État, a acquis des avantages au détriment des autres, cela pourra paraître aux hommes une action d'éclat et de haute politique ; mais saint Augustin nous avertit sagement que de pareils succès ne sont pas définitifs et n'excluent pas les menaces de ruine : "C'est un bonheur qui a l'éclat et aussi la fragilité du verre, pour lequel on redoute que soudain il ne se brise à jamais (saint Augustin, De Civitate Dei, l. IV, c. 3)".
Un catholique voit nécessairement les autres d'un bon œil, car catholique veut dire "universel" et l'Église est appelée à s'étendre au monde entier. Tous professent la même foi, suivent le même pasteur, le pape, et reçoivent la grâce par les mêmes sacrements. C'est pourquoi chacun d'entre eux peut dire, en toute sincérité : "Être « catholique », c’est aimer la Patrie, sans céder à quiconque dans cet amour. Mais c’est aussi faire miennes les belles aspirations de tous les pays. Que de gloires françaises sont aussi mes gloires ! Et de même, beaucoup de motifs de fierté des Allemands, des Italiens, des Anglais…, des Américains, des Asiatiques et des Africains sont aussi ma fierté !
— Catholique : grand cœur, esprit ouvert !" (saint Josémaria, Chemin, n° 525).

(à suivre...)

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