ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

lundi 16 juillet 2007

Saint Bonaventure (fin)


Saint Bonaventure (fin)

La Vérité et la Réalité divines ne sont pas que le terme de l'itinéraire de l'homme : elles en sont aussi la préparation et la cause. L'accès définitif de l'homme à la Vérité et à la Réalité, après la mort, doit être précédé de son accomplissement progressif au cours de sa vie. Le saint écrit que (...) saint François, à l'apparition du séraphin crucifié, fit Pâque avec le Christ, c'est-à-dire qu'il accomplit son passage en Dieu, et c'est là une invitation adressée à tous les hommes spirituels (lire la suite) d'effectuer un tel passage (cf. Itinerarium, chap. VII, n° 2-3).
Pour les disciples du Seigneur, cela se réalise principalement par les éléments du pain et du vin qui, dans la très sainte Eucharistie, deviennent le Corps et le Sang du Christ, afin de produire en eux ce passage même. Le concile Vatican II nous redit à ce propos les certitudes de toujours de l'Église : « Dans ce sacrement de la foi, le Seigneur a laissé aux siens un viatique pour le chemin. En lui, les éléments de la nature cultivés par l'homme sont transformées en son Corps et en son Sang glorieux » : y participer « n'opère que si nous nous changeons en ce que nous recevons » (Lumen gentium, n° 38; Gaudium et spes, n° 26).
Notre montée vers Dieu comporte ce recouvrement décisif de l'intériorité, au sommet de la compénétration du mystère de l'homme et du mystère du Christ, qui nous fera « abandonner toutes les opérations de l'intellect et reverser en Dieu la plénitude de l'amour » (Itinerarium, chap. VII, n° 4) afin de vivre bien enracinés et fondés dans le Christ, et puissamment fortifiés dans laa foi (cf. Col 2, 6 s).
Saint Bonaventure s'est également situé à ce niveau de haute spiritualité dans l'étude et l'enseignement de la foi reçue de Dieu par l'intermédiaire de l'Église. Je rappelle à cet égard un texte bien connu du prologue de l'Itinerarium (...) : « Que personne ne pense que la lecture sans piété peut lui suffire, ou la spéculation sans la dévotion, la recherche sans l'admiration, l'attention sans la joie, l'acitvité sans la piété, la science sans l'amour, l'intelligence sans l'humilité, l'étude sans la grâce divine, la recherche sans la sagesse inspirée par Dieu ». (...)
Il faut pour cela que l'annonce de l'Évangile soit à la fois un témoignage vécu et que celui qui l'annonce « soit enflammé intérieurement par les ardeurs de l'Esprit Saint envoyé par le Christ sur la terre » (Itinerarium, chap. VII, n° 4). (...)

Jean-Paul II, Lettre aux ministres généraux des Familles franciscaines, 8 septembre 1988.

Aucun commentaire: