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vendredi 16 janvier 2009

Postier au Moyen-Âge

Postier au Moyen-Âge

La possibilité pour les moines d'envoyer des lettres était assurée grâce au service postal qui reliait les abbayes, spécialement à l'occasion des décès ; on faisait alors porter à d'autres maisons religieuses ces faire-part qu'on appelait les rouleaux (rotuli) : aux étapes de son voyage, le porte-rouleau (rolliger) tranmsettait également les nouvelles de vive voix et les lettres missives. On copiait le faire-part sur une bande parchemin ; à la fin on laissait un grand espace blanc. Puis on roulait le toit, et on confiait ce « rôle » à un porteur spécial qui partait le montrer dans toutes les maisons religieuses avec lesquelles on était en association de prières : elles étaient souvent fort nombreuses. Le porte-rouleau s'en allait, la lettre mortuaire pendue au côté, (lire la suite) enfermée dans un cylindre en bois ou en métal. Il se présentait tour à tour aux adresses indiquées. Là, on sonnait les cloches à l'annonce de son arrivée ; on se réunissait au cloître ou au chapitre, plus souvent à l'église. Nous connaissons le rituel de sa réception daans plusieurs monastères : il s'inclinait devant l'autel, saluait la communauté, puis déployait son rouleau au milieu du chœur. Un jeune religieux le ramassait, le présentait au chantre qui en donnait lecture, puis on commençait les prières que le faire-part sollciait.
Avant de laisser le porteur se diriger ailleurs (...), sur l'espace laissé en blanc à la fin de la lettre mortuaire, on ajoutait, en guise d'accusé de réception, un texte de condoléances ou les nouvelles du monastère. Quand la bande de parchemin était toute remplie de texte, on y cousait une pièce de supplément, à laquelle s'en ajoutaient d'autres à mesure que se prolongeait l'itinéraire du document. (...) Un rouleau de Saint-Bavon atteint 30 mètres 25 de longueur : constitué de 50 pièces de parchemin, il représente un trajet de 20 mois.

Dom Jean Leclercq, L'amour des lettres et le désir de Dieu. Initiation aux auteurs monastiques du Moyen Âge, Paris, Cerf, 2008, p. 170-171.

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