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lundi 26 mars 2012

Les deux annonciations (5)


Les deux annonciations (5)

Alors que Joseph se trouve dans cet état d’esprit, l’ange du Seigneur vient le trouver nuitamment et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» » (Matthieu 1, 20-21). C’est comme si l’ange lui disait : « Rassure-toi. Tu es bien celui que Dieu a choisi pour être l’époux de celle qui vient de concevoir par l’opération de l’Esprit Saint. Tu seras à la hauteur de ta mission. Époux de la Mère de Dieu, c’est une fonction qui serait écrasante pour les forces humaines. Mais ce qui n’est pas possible à un homme, est possible à Dieu. Tu recevras les grâces appropriées » (M. Gasnier, o.p., Les silences de saint Joseph, op. cit., p. 64). (lire la suite)
Le message de l’ange est une invitation adressée à Joseph à renouveler son choix de Marie, librement, mais dans un contexte nouveau, tellement plus élevé, qu’il n’aurait jamais pu l’envisager, et qui lui fait toucher du doigt le divin. Il n’est pas seulement un « homme juste », mais il est désormais en lien directissime avec la sainteté de Dieu. Dieu ratifie le choix que Joseph a fait de Marie en le réorientant vers un but plus élevé, plus sublime encore. Si le mariage est « la plus grande amitié », selon saint Thomas, il n’a jamais existé d’amitié humaine aussi forte que celle qui a uni Joseph à Marie, et ce, d’autant plus qu’elle était imprégnée de sens surnaturel et forgée dans l’amour réciproque de Dieu. Ce mariage, dont l’union corporelle est exclue, est cependant « un, mariage tout à fait vrai », car il est « l’union indissoluble des âmes » (Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, III, q. 29, a. 2). « Dans les paroles de 1' « annonciation » nocturne, non seulement Joseph entend la vérité divine sur la vocation ineffable de son épouse, mais il y réentend aussi la vérité sur sa propre vocation. Cet homme « juste », qui, dans l'esprit des plus nobles traditions du peuple élu, aimait la Vierge de Nazareth et s'était lié à elle d'un amour sponsal, est à nouveau appelé par Dieu à cet amour » (bx Jean-Paul II, exhortation apostolique Redemptoris Custos sur saint Jsoeph, 15 août 1989, n° 19). Et la vocation de Joseph n’est pas rien. Isidore de Isolanis n’hésite pas à la placer « au-dessus de celle des apôtres ; il remarque que celle-ci a pour but de prêcher l’Évangile, d’éclairer les âmes, de les réconcilier, mais que la vocation de Joseph est plus immédiatement relative au Christ lui-même, puisqu’il est l’époux de la Mère de Dieu, le nourricier et le défenseur du Sauveur (Summa de donis sancti Joseph) » (R. Garrigou-Lagrange, La Mère du Sauveur et notre vie intérieure, Lyon, Les Éditions de l’Abeille, 1941, p. 349).

(àsuivre…)

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