Les deux annonciations (6)
Les deux annonciations (6)
« Il y a une analogie étroite entre « l'annonciation » du texte de Matthieu et celle du texte de Luc. Le messager divin introduit Joseph dans le mystère de la maternité de Marie. Celle qui est son « épouse » selon la loi, tout en restant vierge, est devenue mère par le fait de l'Esprit Saint. Et quand le Fils que Marie porte en son sein viendra au monde, il devra recevoir le nom de Jésus. C'était là un nom connu parmi les Israélites, et on le donnait parfois aux enfants. Mais ici il s'agit du Fils qui - selon la promesse divine - accomplira pleinement la signification de ce nom : Jésus, Yehosˇua', qui veut dire Dieu sauve » (bx Jean-Paul II, exhortation apostolique Redemptoris Custos sur saint Joseph, 15 août 1989, n° 3).Cela a dû être un choc pour Joseph. Un choc positif, extrêmement joyeux. (lire la suite) Une lumière fulgurante qui a éclairé son esprit, un onde d’amour qui a envahi son cœur. Cet enfant que son épouse attend, c’est Jésus, « celui qui sauve son peuple ». C’est donc vraiment le Messie tant espéré !
Tout est clair maintenant. Joseph n’a pas besoin de s’esquiver sur la pointe des pieds et de s’exiler. Il peut prendre Marie chez lui. Mieux encore, il doit la prendre sans tarder. Leur hymen en sort renforcé. Il sera vécu désormais en compagnie de Dieu, de Celui qui sauvera son peuple.
Le rôle de Joseph s’en trouve accru, élargi. Le messager s’adresse à lui « Joseph en lui confiant les devoirs d'un Père terrestre à l'égard du Fils de Marie. « À son réveil, Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse » (Matthieu 1, 24) » (bx Jean-Paul II, Ibid., n° 3). Il prend chez lui sa chère Marie transformée par l’Esprit Saint, habitée par la Très Sainte Trinité. « Il la prit avec tout le mystère de sa maternité, il la prit avec le Fils qui devait venir au monde par le fait de l'Esprit Saint : il manifesta ainsi une disponibilité de volonté semblable à celle de Marie à l'égard de ce que Dieu lui demandait par son messager » (Ibid.).
Joseph a dû s’ouvrir à son tour de ses sentiments à Marie, qui rend de nouveau grâce à Dieu pour son intervention et est soulagée, car elle voit que la peine de Joseph a disparu pour laisser la place à la plus énorme allégresse.
Pour Bernardin de Laredo, saint Joseph ne comprend ce qui s’est passé en Marie qu’une fois arrivé chez Zacharie, en entendant sainte Élisabeth saluer Marie comme « la Mère de mon Seigneur » (Luc 1, 43). C’est alors que, se jugeant indigne du mystère, il commence à penser prendre le large et s’éloigner de son épouse.
(à suivre…)
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