Le patriotisme (2)
Le patriotisme (2)
« La justice, en général, consiste à payer une dette à autrui, souligne saint Thomas d’Aquin ; payer une dette spéciale à une personne déterminée sera donc l’objet d’une vertu spéciale. Or, l’homme est débiteur, à un titre particulier, envers ce qui, par rapport à lui, est principe humain d’être et de gouvernement. C’est ce principe que considère la piété, par le fait qu’elle rend un culte et des devoirs aux parents et à la patrie et à ceux qui leur sont unis » (Somme Théologique II-II, q. 101, a. 3). Le patriotisme, en tant que vertu, s’appelle donc la piété, qui est une partie de la vertu de la justice, laquelle consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû. Après la vertu de religion, par laquelle nous rendons à Dieu le culte que nous lui devons, vient la vertu de piété, par laquelle nous honorons d’abord nos parents, puis la patrie qui nous a vu naître : « La piété est une certaine expression de l’amour envers les parents et la patrie » (Ibid., ad 1). (lire la suite)Le patriotisme du chrétien doit être informé par la charité : nous sommes appelés à aimer notre patrie par Dieu et pour Dieu, avec l’amour surnaturel que sa grâce a déposé dans notre cœur. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir d’opposition ni de contradiction entre l’amour de Dieu, de l’Église et des chrétiens dans le Christ, et l’amour que nous éprouvons pour notre patrie et nos compatriotes, et enfin l’amour que nous vouons à tous les hommes et à toutes les femmes, y compris à ceux qui nous persécutent. Si une opposition surgissait, sous quelque forme que ce soit et de quelque signe que ce soit, ce serait la preuve que notre patriotisme a cessé d’être une vertu, car il s’agirait alors d’un amour désordonné ; ce ne serait plus une manifestation de la vertu de piété.
Le nationalisme est très certainement un péché, car il suppose un manque de justice envers les autres pays que le sien. Alors que le patriotisme est une vertu. Il est donc important de bien les distinguer. Le patriotisme n’est en rien répréhensible. Le nationalisme n’est pas chrétien.
« Dieu, Rédempteur et seigneur des nations, ne permets pas que nous tombions de tes mains et que nous abandonnions ta discipline. » « Nous avons hérité de nos ancêtres cette prière pour la patrie. Je prononce aujourd’hui les paroles de cette prière devant Vous, Notre-Dame de Jasna Góra. Par Vous, nous prions le Roi et Seigneur des nations : « Par l’intercession de la Très Sainte Vierge, notre Reine, bénis notre patrie, afin que, toujours fidèle à toi, elle rende gloire à ton nom, et guide ses enfants vers le bonheur. » Prions donc afin de rendre gloire au nom divin, reconnaissants pour le fait que « la gloire de Dieu est l’homme vivant » (cf. saint Irénée, Adversus hæreses 4, 20, 7) et pour que la nation vive une vie digne, dans la justice et l’amour de la vérité. Prions également pour que notre patrie, en tant que lieu de pèlerinage temporel, devienne pour tous le lieu de la préparation aux destinées éternelles de l’homme » (bienheureux Jean-Paul II, Cycle de Jasna Góra, 25 décembre 1990).
(à suivre…)
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