Le patriotisme (5)
Le patriotisme (5)
L’Église renforce l’union que nous donne notre commune nature d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26), et elle nous conduit tous dans une communauté de vie surnaturelle, celle du Corps mystique du Christ, où tout égoïsme, personnel ou de groupe, est ressenti comme une blessure, comme un ferment de mort. « Un chrétien n’est pas seulement une personne qui a la foi, mais aussi quelqu’un qui est appelé à être le levain et le sel de la société civile et politique dans laquelle il ou elle vit. L’Église par conséquent inculque à ses fidèles un profond sens de l’amour et du devoir à l’égard de leurs compatriotes et à l’égard de leur patrie. Elle les encourage à vivre en citoyens honnêtes et exemplaires et à travailler loyalement au progrès intégral de la nation dont ils sont fiers d’être les membres » (bienheureux Jean-Paul II, Discours aux évêques chinois en visite ad limina, 11 novembre 1980). Mais gardons bien présent à l’esprit que (lire la suite) « si nous nous vantons de ce que nous avons de meilleur, nous devons nous repentir de ce que nous avons de pire. Autrement, le patriotisme serait alors quelque chose de bien pauvre » (Chesterton, Praying for Patriotism, dans The Common Man, Londres-New York, Sheed and Ward, 1951, p. 52). « Cet amour fait de nous des serviteurs du bien commun. Prions tout spécialement pour ceux qui, dans l’exercice de leur pouvoir, sont appelés à ce service particulier » (bienheureux Jean-Paul II, Cycle de Jasna Góra, 25 décembre 1990).Il doit être bien clair, non seulement dans la théorie mais aussi et surtout dans les faits, que « les chrétiens ne sont l’ennemi de personne, moins encore de l’empereur. Ils savent, en effet, que c’est Dieu qui l’a constitué dans sa charge ; c’est pourquoi ils l’aiment nécessairement, le respectent, l’honorent et ils désirent qu’il soit sauf ainsi que tout l’empire jusqu’à la fin des temps (…). Nous honorons donc l’empereur, mais nous le faisons de la façon qui est licite et utile pour lui-même : comme un homme qui est second après Dieu, qui a obtenu de Dieu tout ce qu’il est et qui n’est inférieur qu’à Dieu » (Tertullien, Liber ad Scapulam 2), c’est-à-dire, et c’est l’arrière-plan de ce rappel de la doctrine chrétienne, nous n’adorons pas le chef de l’État, car nous n’adorons que Dieu seul. Nous voyons en lui, certes, quelqu’un qui détient une autorité qui provient de Dieu, « car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par lui » (Romains 13, 1). « Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi l’empire des Francs pour être dans le monde l’instrument de votre sainte volonté, la gloire et le rempart de votre sainte Église, prévenez partout et toujours, de votre céleste lumière, les fils suppliants des Francs, afin qu’ils voient ce qu’il faut faire, pour étendre votre règne dans le monde, et qu’ils grandissent toujours en charité et en vaillance, pour accomplir ce que votre lumière leur aura révélé » (prière du IXe siècle citée par le bienheureux Charles de Foucauld, René Bazin, Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, Paris, Nouvelle Cité, nouvelle édition, 2003, p. 480).
(fin)
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