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lundi 16 juillet 2012

Le patriotisme (4)


Le patriotisme (4)

« Quelle est l'origine du patriotisme ? Quelles sont les causes qui le créent dans l'âme de tous, quelles sont les raisons qui l'y font vivre ? Ces causes, ces raisons, sont de plusieurs sortes : il est indispensable d'y voir en premier lieu une sorte de patrimoine de race, qui porte l'homme à préférer tel peuple plutôt que tel autre ; on peut l'attribuer ensuite à l'amour naturel de chacun pour le sol qui l'a vu naître et grandir, pour les objets qui ont entouré son enfance et sa vie, pour la terre qui contient les cendres de ses aïeux ; une autre raison est encore la préférence de chacun pour les hommes dont le caractère, la langue, les mœurs, les traditions sont les mêmes que les siens. Enfin, surtout pour ceux qui, comme vous, ont le privilège d'étudier plus que d'autres, les grands exemples de l'Histoire, notre patriotisme est un amour profond pour une nation qui, à toute époque, a tiré son épée, (lire la suite) enfanté ses savants et ses théosophes, versé le plus pur de son sang pour toutes les grandes causes et renversé les obstacles que les peuples et les individus avaient jetés au travers de la civilisation » (Charles de Gaulle, Conférence devant des camarades officiers subalternes, probablement en 1913, Lettres, notes et carnets, vol. I, 1905-1918, Paris, 1980, p. 67-68).
Le patriotisme fait partie de la vertu de justice, avons-nous dit. Or, « la protestation contre Dieu au nom de la justice ne sert à rien. Un monde sans Dieu est un monde sans espérance (cf. Éphésiens 2, 12). Seul Dieu peut créer la justice. Et la foi nous donne la certitude qu'Il le fait. L'image du Jugement final est en premier lieu non pas une image terrifiante, mais une image d'espérance ; pour nous peut-être même l'image décisive de l'espérance » (Benoit XVI, encyclique Sauvés dans l’espérance, n° 44). Toute vertu est centrée sur Dieu : elle part de Dieu et conduit à lui. Présentant une finalité surnaturelle, elle requiert donc d’employer des moyens surnaturels eux aussi. À cet effet, Jésus-Christ a fondé son Église pour qu’elle travaille à assurer cette fin surnaturelle à tous les hommes de bonne volonté, tout en la proposant à tous, sans distinction. Il a fondé son Église pour que, par elle et en elle, nous puissions obtenir effectivement cette fin surnaturelle. Et comme la fin est la même pour tous les hommes – il n’y a « plus de juif ni de grec ; plus d’esclave ni d’homme libre ; plus d’homme ni de femme : vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3, 28) – Jésus-Christ a fondé son Église pour tous, voulant dès le premier instant qu’elle soit universelle, catholique. L’Église accueille la variété des différents peuples et des diverses patries, comme un patrimoine humain qui l’enrichit, jamais comme une source de division. C’est ainsi, par exemple, comme le pape Jean-Paul II le déclarait un jour, que « la révélation est annoncée de manière adéquate et se fait pleinement compréhensible quand le Christ parle la langue des divers peuples, et que ceux-ci peuvent lire l'Écriture et chanter la liturgie dans la langue et avec les expressions qui leur sont propres » (lettre apostolique Orientale lumen, n° 7, citée dans Discours à l'Assemblée plénière de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 3 mai 1996).

(à suivre

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